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Mais pourquoi diable Lewandowski menace-t-il de quitter le Bayern chaque année ?
Chaque été, l'attaquant polonais nous rejoue la même chanson et pourtant se queda... Le buteur a changé d'agent pour s'attacher les services de Pini Zahavi et cette fois, la pression s'est accentuée, sans pour autant modifier le résultat d'un iota. Salaire et transfert trop onéreux, fermeté des dirigeants bavarois, pourquoi donc l'ancien artificier de Dortmund reste au Bayern Munich ?
À dix jours de la fermeture du marché des transferts en Allemagne (31 août à 18h), il ne fait plus beaucoup de doute que Robert Lewandowski restera une cinquième saison consécutive en Bavière. Pourtant, au début de l’été, le Polonais clamait son envie de partir via son sulfureux nouvel agent, Pini Zahavi. En vrac, des rumeurs l’envoyaient au Real Madrid, au Paris Saint-Germain (un échange avec Cavani était évoqué) et même à Chelsea. L’homme qui a négocié le transfert de Neymar au PSG affirmait fin mai dans le quotidien Bild qu’il était l’heure pour le grand Robert d’aller respirer un autre air : « Il a besoin de changement, d’un nouveau défi. Le club le sait. Ce n’est pas une question d’argent ou un souci avec le club. Il faut le comprendre. » La bombe était lâchée et confirmait des envies d’ailleurs qui ne datent pas d’hier. Chaque année, le numéro 9 polonais demande à ses dirigeants de le laisser hisser les voiles.
Fermez les écoutilles
Du côté des dirigeants, on ne l’entend pas de cette oreille. L’ancien artilleur du Borussia Dortmund est trop important et il serait trop difficile de lui trouver un joueur de même niveau pour son prix (environ 100 millions d’euros). « Lewy » , c’est une moyenne de plus de 40 buts par saison et sept passes décisives toutes compétitions confondues. Une feuille de stats que peu d’attaquants peuvent se targuer d’avoir. Alors les dirigeants réfléchissent à deux fois avant de le lâcher, d’autant que Sandro Wagner, recruté l’hiver dernier, est un plan B qui ne fait pas le poids. Voilà sûrement pourquoi le patron du Bayern, Karl-Heinz Rummenigge, s’est senti obligé de taper du poing sur la table début août : « En ce qui concerne Robert, nous voulons envoyer un signal clair aux personnes du club et de l’extérieur : le Bayern Munich fonctionne complètement différemment des autres clubs, qui se font amadoués dès que certaines sommes d’argent sont évoquées. Nous sommes pleinement satisfaits de lui, et à son poste, peu de joueurs le valent. C’est dans notre intérêt de le garder et ça n’est pas grave si quelqu’un met 100 ou 150 millions d’euros sur la table. » En d’autres termes : circulez, y a rien à voir.
Uli Hoeness, également patron du champion d’Allemagne, et le nouvel entraîneur croate, Niko Kovač, lui ont emboîté le pas : « Lewandowski sous contrôle ? Nous l’avons toujours eu sous contrôle. Ce sont ses agents que nous ne contrôlons pas. Son conseiller a tenté quatre ou cinq fois de prendre rendez-vous avec Rummenigge ou moi. Je lui ai dit que j’aurais le temps le 2 septembre à 14h30 » , avait déclaré le premier à Sky Sports. « Il est vrai que Robert Lewandowski et moi avons eu une conversation la semaine dernière. Il sait comment je pense à lui et ce que je pense de lui. L’ensemble du club connaît ses qualités. Il est certainement parmi les trois meilleurs attaquants dans le monde. Nous n’allons certainement pas le laisser tomber. C’est la déclaration que je lui ai faite. Robert l’a acceptée. J’ai vraiment apprécié ça » , confiait le second. Les clubs intéressés par l’international polonais aux 98 sélections ont donc intérêt à s’accrocher, d’autant que le contrat du bonhomme court jusqu’à juin 2021 avec un salaire annuel de 15 millions d’euros.
J’ai besoin d’amour
Alors qu’il était resté muet contre le Real Madrid en demi-finales de Ligue des champions et qu’il sortait d’un Mondial sans but également et une piteuse élimination en poules de sa Pologne, Lewandowski avait semble-t-il besoin de sentir le soutien de ses dirigeants. Et surtout être rassuré. Celui qui a fêté ses 30 ans hier est même plus affûté que jamais. L’attaquant veut absolument remporter la Ligue des champions et s’est entraîné dur cet été pour cela. Selon Bild, l’avant-centre a adapté son travail de fitness et de musculation de manière à éviter les problèmes au tendon d’Achille qui ont perturbé à un moment ou à un autre ses dernières saisons.
Lui même reconnaît mercredi dans Bild avoir réfléchi très sérieusement à partir : « En avril et mai, tout le monde m’a tiré dessus. Et je ne me suis pas du tout senti protégé par le club. Je me suis senti seul. Je n’ai pas marqué sur deux ou trois matchs importants et soudainement, tout le monde m’a incendié. (…) Mon cœur est de retour au Bayern. J’ai vu ici à Munich que les fans étaient derrière moi. J’ai vu qu’ils voulaient toujours de moi. Je ne ferai jamais la grève, ni ne foutrai le bordel au club. Je ne veux plus perdre mon temps à penser à l’étranger. »
Des prétendants pas vraiment chauds ?
Si les noms du Real Madrid, de Paris et de Chelsea ont circulé, il n’y a à l’heure actuelle jamais eu de proposition ferme de leur part. Pour le premier, avec Karim Benzema qui a toujours donné satisfaction, Gareth Bale en forme et avec un statut bien plus important depuis le départ de Ronaldo à la Juventus, pas sûr qu’on ait besoin de « Lewy » . Du côté du club francilien, tant que Cavani est là, la plus-value du numéro 9 du Bayern est discutable. Les Blues ont eux choisi de se contenter de Morata et Giroud et lâcher 80 patates sur le gardien espagnol Kepa. C’est un choix. Un choix qui n’empêchera pas les gens qui s’occupent des intérêts de Lewandowski de retaper à la porte de toute l’Europe l’été prochain.
Par Gabriel Attal