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Lyon veut retrouver la cour des grands

Par Clément Gavard
Lyon veut retrouver la cour des grands

L’Olympique lyonnais conclut sa phase de poules avec un match contre le Shakhtar Donetsk, finalement délocalisé à Kiev. Un contexte particulier qui ne doit pas détourner le club rhodanien de son objectif ultime : ne pas perdre pour retrouver les joies d’un huitième de finale de Ligue des champions. Il ne faut pas se tromper, l’OL a bien rendez-vous avec son histoire ce mercredi soir.

Il y a certains événements que le football français ne peut pas banaliser. Et une qualification pour un huitième de finale de Ligue des champions en fait partie. Surtout quand on ne s’appelle pas Paris. En dehors du puissant PSG, seul Monaco est parvenu à s’extirper des poules (deux fois) depuis la saison 2011-2012. Et Lyon ? Pas grand-chose, justement. En fait, il faut remonter au 7 décembre 2011 pour voir l’OL fêter une qualification pour les huitièmes de C1. Une soirée historique qui avait vu l’équipe dirigée par Rémi Garde dérouiller le Dinamo Zagreb en Croatie (1-7), avec un quadruplé de Bafétimbi Gomis, pendant que l’Ajax s’effondrait à la maison contre le Real Madrid (0-3). Un incroyable concours de circonstances qui permettait alors à Lyon de s’offrir un 9e huitième de finale d’affilée, le dernier en date. La disette a trop duré, la bande à Bruno Génésio doit désormais (re)faire l’histoire.

Pour le meilleur et pour le pire

« Il faut vraiment sortir de ce groupe, ce sera l’objectif. Et pourquoi pas, ensuite, aller plus loin dans les phases finales, comme on le faisait il y a quelques années » , avait lâché Jean-Michel Aulas après le tirage au sort fin août. Et pourtant, la tâche ne s’annonçait pas si simple pour les Lyonnais avec l’ogre Manchester City, le coriace Shakhtar Donetsk et l’outsider Hoffenheim. Même pas peur, Lyon est le maître de son destin, en étant toujours invaincu après cinq journées (1 victoire, 4 nuls). Le calcul est simple : l’OL a besoin de 8 points – comme en 2011 – pour faire son retour dans la cour des grands. En résumé, un simple match nul contre les Taupes suffirait au bonheur des Gones. La défaite, elle, est interdite. « Je crois que les joueurs ont conscience de l’intérêt, et pour eux, et pour l’institution, d’être présents en huitièmes de finale de la Ligue des champions, a affirmé le président lyonnais dans les colonnes du Progrès. Ce doit être une motivation suffisante. »

Seulement, cette équipe n’aime jamais rien faire comme les autres. La preuve avec son parcours en C1 cette saison. Une double confrontation contre le Manchester City de Pep Guardiola ? Lyon sort les crocs, active le mode patron et gratte 4 points au champion d’Angleterre. Un match à huis clos à domicile contre le Shakhtar ? Le club ukrainien compte deux buts d’avance à l’heure de jeu, mais l’OL fait son retard en l’espace de deux minutes pour accrocher le nul. Cette team a tout simplement un mental imprévisible. Elle peut soulever une montagne comme se noyer dans une flaque d’eau. Pas un hasard si les copains de Nabil Fekir ont vu Hoffenheim égaliser à la 92e minute de jeu à l’aller comme au retour (3-3 et 2-2 à 11 contre 10). Avec cette équipe lyonnaise, rien n’est jamais perdu, mais rien n’est jamais gagné non plus.

Sortir du bourbier

Ce match couperet en Ukraine va aussi se dérouler dans un contexte particulier dont les Lyonnais doivent faire abstraction. Depuis cinq ans, le Shakhtar est touché par le conflit dans le Donbass et en Crimée, contraint de s’entraîner à Kiev et de jouer ses matchs à domicile à Kharkiv. L’OL va finalement jouer sa qualif’ dans la capitale ukrainienne, après que l’UEFA a décidé de délocaliser la rencontre en raison de la loi martiale votée par le Parlement ukrainien fin novembre. Pas sûr que cela change grand-chose pour Lyon, qui va de toute façon devoir mettre le bleu de chauffe à un peu plus de 2 500 kilomètres de la maison.

Et si le plus grand danger était plutôt de sous-estimer cet adversaire ? « Le Shakhtar est une équipe de qualité et je ne veux surtout pas la dédaigner. Mais elle est moins forte que Manchester City, que nous avons mis en échec, a jugé Aulas dans Le Progrès mardi. Nous sommes meilleurs qu’elle.(…)Et puis, on dispose de deux possibilités de se qualifier, une victoire et un nul, et on ne va pas laisser passer ces opportunités. » Gare à l’excès de confiance, surtout que Génésio va devoir composer avec Ndombele et Aouar diminués. En face, le Shakhtar est loin d’être un novice au plus haut niveau (un 8e de finale perdu contre la Roma la saison dernière). Le club est même un habitué des joutes européennes et l’ambitieux Paulo Fonseca, arrivé sur le banc de Donetsk en 2016, n’a sûrement pas l’intention de voir son équipe se faire éjecter de la C1 sans tenter sa chance. « Je veux que mes équipes cherchent à marquer, qu’elles prennent l’initiative, qu’elles soient offensives, qu’elles aient la possession » , a détaillé le Portugais dans L’Équipe. La porte ouverte aux contre-attaques, un exercice apprécié des Lyonnais. Mais cette fois, ils ne pourront pas compter sur Maxwel Cornet pour transpercer les filets.

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