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Lyon-Metz : Frédéric Antonetti, force et honneur

Par Mathieu Rollinger
Lyon-Metz : Frédéric Antonetti, force et honneur

La belle victoire du FC Metz sur la pelouse de l'Olympique lyonnais (0-1) ne fait qu'apporter une preuve supplémentaire : Frédéric Antonetti est certainement un des meilleurs techniciens et meneurs d'hommes que compte cette Ligue 1.

Frédéric Antonetti ne fera jamais consensus, il le sait. Ni chez lui ni chez les autres. Le week-end passé, le technicien corse nous rappelait quel aboyeur il était quand il s’en est pris au gardien remplaçant niçois Yoan Cardinal. Si certains se sont bien bidonnés devant ce vif échange verbal, son ancien club du Gym ne l’a que très peu goûté. « Si la place de Yoan est « en tribune », quelle est celle exactement d’un éducateur qui s’oublie de la sorte devant la France entière depuis des années ? En DH ? » écrivait le club azuréen dans un communiqué amer. La division d’honneur ? Pas de problème pour Fred. « Le club pense que ma place est en DH ? C’est un compliment, répondait-il dans les colonnes de Nice-Matin. Je viens de là. De la DH, du foot amateur. » Et surtout, de l’honneur, il n’a justement que ça à revendre.

J’irai gagner chez vous

Dernière démonstration ce dimanche à Lyon, où son FC Metz est venu poser dans les toutes dernières minutes du match le point final d’une de ses plus belles prestations depuis son retour sur le banc. Le champion d’automne s’est ainsi cassé les dents sur son système hybride, où les latéraux sont à la fois ses meilleurs animateurs de jeu et les soupapes de son moteur défensif. À Décines, c’est notamment le gaucher Thomas Delaine qui s’est coltiné des dizaines d’allers-retours pour aller fissurer les lignes rhodaniennes, mais aussi boucher les trous que l’ancien paysagiste avait lui-même laissé dans son couloir. Son pendant à droit, Fabien Centonze, résumait alors la recette miracle : « C’est un système qu’on utilise depuis plusieurs journées, on commence à avoir des automatismes. Ce n’est jamais facile pour l’adversaire de s’adapter à cette défense à cinq, mais on savait que l’OL avait des lacunes qu’on pouvait exploiter. » Après trois matchs sans victoire dans cette configuration (défaite à Rennes, nuls contre Bordeaux et Nice), le chef Antonetti a eu raison d’insister. « Les ingrédients sont bien connus : pouvoir sortir de leur pressing, pouvoir répondre techniquement, ne pas avoir peur, jouer, détaillait-il. Si on vient ici et qu’on ne fait que défendre, à un moment on craque. » Chose qui s’était notamment passée à l’aller à Saint-Symphorien contre ce même adversaire (1-3), mais aussi au Parc des Princes (0-1) en début de saison, lorsqu’il passait encore les consignes par téléphone à son suppléant et prédécesseur Vincent Hognon.

Cette première victoire messine en terre lyonnaise depuis un tour de Coupe de la Ligue en 2008 (1-3), il la doit aussi au retour de son maître à jouer Farid Boulaya, à ces guerriers de derrière revigorés après un hiver éreintant et aussi à la réussite de voir l’OL se faire refuser l’ouverture du score par la vidéo. Mais elle marque surtout une récompense pour un groupe qui signe le meilleur début de saison du FC Metz depuis un bail. Les nombreuses absences (Niane, Nguette, Pajot pour ne citer que les principaux blessés) sont compensées par l’éclosion de nouveaux leaders (Maïga, Bronn, Kouyaté) et de jeunes pousses (Pape Matar Sarr, Lamine Gueye, Papa Ndiaga Yade). « J’ai des joueurs qui ne sont pas connus, mais qui vont rapidement l’être, vous allez voir », promet Antonetti. Le buteur du soir Aaron Leya Iseka, débarqué en cours de saison comme joker médical en provenance de Toulouse, lui renvoyait d’ailleurs l’ascenseur pour expliquer sa bonne intégration : « Le coach me parle, me met en confiance. » Toute la patte de Fredo est là : rigueur, confiance et donc honneur.

Le bruit et la fureur

Voir le FC Metz neuvième de Ligue 1 après 20 journées avec Antonetti à sa tête n’est donc, pour reprendre les mots du président Serin, que « la suite naturelle d’un dispositif ». Celui qui était prévu en décembre 2018 lorsque le Corse était rentré sur son île pour accompagner son épouse dans son combat face à la maladie. Pendant son absence de 23 mois, Vincent Hognon a fourni sa propre interprétation des concepts antonettiens, empochant un titre de Ligue 2 et un maintien. Mais le divin chauve continuait de guider à distance le club lorrain. Après le décès de sa femme et un moment de silence, il est revenu sur le banc comme s’il ne l’avait jamais quitté. Et c’est quand on le voit se prendre le bec avec un adversaire ou exhorter ses joueurs à se dépasser qu’on peut l’affirmer : Fred is back.

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Par Mathieu Rollinger

Propos recueillis par Téléfoot.

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