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- Lyon-Lille (2-3)
Lyon-Lille : Burak Yılmaz, la confirmation du roi
Auteur d’un doublé et d’une passe décisive au Groupama Stadium, Burak Yılmaz a renversé à lui tout seul l’Olympique lyonnais, ce dimanche soir (2-3). À presque 36 ans, le Turc continue d’épater son monde et est tout simplement en train d’emmener le LOSC vers son premier titre depuis dix ans.
Memphis Depay va certainement commencer à en faire des cauchemars. Il y a un mois, quasiment jour pour jour (le 24 mars exactement), le Néerlandais s’était envolé pour Istanbul avec sa sélection, dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du monde. Mais sur la pelouse du stade olympique Atatürk, la prestation de l’ancien attaquant de Manchester United – pourtant dans une forme étincelante cette saison – avait été éclipsée par celle d’un autre homme : Burak Yılmaz. Auteur ce soir-là d’un triplé, l’avant-centre de 36 ans avait porté son équipe dans une solide victoire (4-2), assumant fièrement son statut de capitaine de la Turquie. L’histoire s’est répétée ce dimanche soir.
Le roi, c’est lui !
Au Groupama Stadium, l’ancien goleador de Fenerbahçe, Galatasaray, ou encore de Beşiktaş a remis le couvert, sous les yeux d’un Memphis aussi impuissant qu’un mois auparavant. Cette fois, Yılmaz a trouvé le chemin des filets une fois de moins, mais il a compensé en s’offrant en bonus une passe décisive. Alors que son équipe était menée de deux buts à seulement quelques secondes de la pause, il a démarré son festival en balançant d’abord une ogive sur coup franc dans la lucarne d’Anthony Lopes, redonnant ainsi espoir aux Dogues. Un espoir qui a encore grandi à l’heure de jeu, quand le Turc, attentif, a intercepté une passe en retrait manquée de Lucas Paquetá et a donné un caviar absolu à Jonathan David qui ne s’est pas fait prier pour égaliser. Avant le bouquet final, à cinq minutes du terme de la partie.
Dans une fin de rencontre qui était en train de s’emballer, entre deux formations qui refusaient l’idée de se quitter sur un match nul qui n’aurait de toute façon arrangé personne, le natif d’Antalya est une nouvelle fois sorti de sa boîte. Lancé sur orbite par une bonne déviation de la tête de son compatriote Yusuf Yazıcı, il a résisté au retour de la défense lyonnaise et s’en est allé battre Anthony Lopes en face à face d’un petit piqué chirurgical. Voilà l’Olympique lyonnais renversé, et Lille de retour sur le trône de la Ligue 1, après avoir été longtemps quatrième une bonne partie du match. Merci Burak, merci le roi !
Quatre journées pour aller chercher un premier titre depuis 2011
« Burak fait partie des joueurs qui sont habitués à gagner des titres, en Turquie, expliquait Christophe Galtier à la sortie du match. Il est passé par de grands clubs, on le voit dans toute la préparation. Il a été l’une des locomotives de ce match. Il a été décisif. Je regarde tout ce qu’il se passe à Paris, Monaco et Lyon. Et ce sont les joueurs de devant qui font la différence. » En laissant Lille au sommet de la Ligue 1, celui qui aura 36 ans le 15 juillet prochain a une nouvelle fois prouvé qu’il pouvait marcher sur un championnat dans lequel il est arrivé libre l’été dernier, et où il culmine désormais à 12 buts et 5 passes décisives en 23 rencontres. En plus de toutes les qualités techniques qu’il peut posséder – et pas uniquement celle d’un buteur pur (quatre passes clés à Lyon, plus haut total de la rencontre) –, l’attaquant a surtout ramené dans le Nord de la France une grinta et une force de caractère qui manquaient certainement ces dernières saisons dans le collectif jeune du LOSC. En témoignent ses accrochages répétés avec Jonathan Ikoné ou Bamba, dès que le Turc estime que ses partenaires se trompent dans leurs choix.
Si les Dogues ont aujourd’hui leur destin en main pour aller chercher leur premier titre depuis dix ans, et domptent le reste du championnat, un point devant Paris, deux devant Monaco et donc désormais six devant Lyon, quasiment exclu de la course au titre, ils le doivent en grande partie à cette féroce volonté de gagner qu’incarne leur artificier numéro un. Certes, personne ne fait les comptes à quatre journées de la fin, et si le LOSC veut aller chercher quelque chose de beau, il devra certainement faire un quasi-sans-faute jusqu’au bout. Il n’empêche que Yılmaz aura été prépondérant dans cette saison quoi qu’il arrive déjà réussie. Elle le sera définitivement si Lille soulève le trophée le 23 mai prochain. Il faudra alors songer à ériger une statue du bonhomme devant le stade Pierre-Mauroy. Avec une couronne, évidemment.
Par Félix Barbé