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- Roumanie-Ukraine (3-0)
L’Ukraine sombre d’entrée face à une Roumanie euphorique
Dans un stade acquis à sa cause, la Roumanie a démarré son Euro de la meilleure des manières (3-0) face à une Ukraine qui n’a dominé que 30 minutes. Et si ce groupe E était le plus ouvert de la compétition ?
Roumanie 3-0 Ukraine
Buts : Stanciu (29e), Marin (53e), Dragus (57e) pour la Roumanie
Après n’avoir remporté aucun de ses quatre matchs de préparation, laquelle s’est conclue par un piteux 0-0 face au redoutable Liechtenstein, la Roumanie a coupé au sécateur toutes les langues de vipère qui ne donnaient pas cher de sa peau face à l’Ukraine. Huit ans après leur dernière participation à un Euro, les Tricolorii ont célébré leur come-back en frappant (très) fort du poing sur la table (3-0). Coup dur pour la nation ukrainienne qui espérait profiter de ce tournoi pour se regonfler le moral et oublier un instant la guerre qui fait rage à l’intérieur de ses frontières. Mais si le football est éminemment politique, la politique, elle, ne fait pas forcément marquer des buts.
Englouti par la marée jaune
Ce lundi après-midi, les tribunes la Football Arena de Munich (celle qu’on appelle le reste de l’année l’Allianz Arena) s’étaient parées de jaune, mais il ne fallait pas attendre longtemps pour savoir à quelle nation il appartenait. Les « Qui ne saute n’est pas roumain ! » donne le ton d’entrée de jeu et sont bienvenus, tant, sur le terrain, l’Ukraine semble décidée à prendre le contrôle des opérations, multipliant les incursions dans le camp roumain, mais sans parvenir à contourner le solide bloc défensif et inquiéter Nita. La Roumanie, elle, joue la carte des contres et plaque son premier atout à la demi-heure de jeu lorsque, profitant d’une erreur de relance dans l’axe de Lunin après une passe maladroite de Matviyenko, Dennis Man se saisit du cuir, décale Nicolae Stanciu sur la gauche, avant que ce dernier n’envoie un pétard qui finit en plein dans la lucarne du portier du Real Madrid (1-0, 29e). La frappe est flashée à 116 km/h, ce qui est peu sur une autoroute allemande, mais suffisant ici pour enterrer la domination ukrainienne. Dans la foulée, l’attaquant du Damac FC, 10e du dernier exercice de D1 saoudienne, passe à deux doigts de faire le break sur… un corner rentrant (40e). Lunin n’est sauvé que par sa barre, l’Ukraine a la tête sous l’eau, Stepanenko ayant bien failli dévier une frappe de Dennis Man dans son propre but quelques instants auparavant.
L’action qui illustre probablement le mieux la déroute de l’Ukraine se déroule au retour des vestiaires, alors que Sudakov remonte seul le terrain balle au pied, parvenant même à superbement éviter un tacle glissé de Marius Marin (52e). Mais au lieu de prendre sa chance en première intention à l’entrée de la surface, le milieu du Shakhtar hésite, tergiverse, fait un pas de côté et n’obtient finalement qu’un corner, lequel se transforme en contre-attaque roumaine, conclue par Razvan Marin d’une bundesfrappe sans réfléchir, et punit une deuxième fois le pauvre Lunin, pas complètement exempt de tout reproche sur sa tentative d’intervention (2-0, 53e). Les trois changements opérés par Serhiy Rebrov ne changent rien à l’affaire : les expérimentés Roman Yaremchuk et Andriy Yarmolenko rejoignent leurs petits camarades sur la liste des envoyeurs de chiches vendangées (10 sur 12), tandis que de son côté, Denis Dragus est situé au bon endroit au bon moment (et sans être hors jeu) pour dévier un centre tir de Man dans la cage de Lunin (3-0, 57e) dont le sort est définitivement scellé avant l’heure de jeu. Rendez-vous le 21 juin contre la Slovaquie pour tenter d’effacer l’affront.
Roumanie (4-3-3) : Nita – Ratiu, Dragusin, Burca, Bancu – Razvan Marin, Marius Marin, Stanciu (Racovițan, 86e) – Man (Hagi, 62e), Dragus (Puscas, 76e), Coman (Mihaila, 62e). Entraîneur : Edi Iordănescu.
Ukraine (4-2-3-1) : Lunin – Konoplya (Tymchyk, 72e), Zabarnyi, Matviyenko, Zinchenko – Shaparenko (Yaremshuk, 63e), Stepanenko (Brazhko, 63e), Sudakov – Tsygankov (Yarmolenko, 63e), Dovbyk, Mudryk. Entraîneur : Serhiy Rebrov.
Par Julien Duez, à l'Arena de Munich