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L’OL veut rattraper le temps perdu
Renforcé par l’arrivée d’un nouveau coach – Laurent Blanc – et d’un nouveau propriétaire – John Textor – ces dernières semaines, l'Olympique lyonnais a bien l'intention de rattraper le temps perdu et de revenir dans la course à l'Europe après une première partie de saison franchement médiocre. Un objectif particulièrement ambitieux. Trop, peut-être ?
Une huitième place après quinze journées, sept longueurs de retard sur Lorient – cinquième et potentiellement qualifié pour la Ligue Europa Conférence – et dix sur le Stade rennais, troisième de Ligue 1 : voilà ce à quoi les supporters lyonnais ont dû s’habituer. Fini les joutes européennes chaque saison, la régularité en championnat et les frissons au Groupama Stadium, l’OL peine aujourd’hui à enchaîner les bons résultats. Mais plutôt que de se morfondre, le club rhodanien a décidé de prendre le taureau par les cornes : Peter Bosz a cédé sa place à Laurent Blanc au début de l’automne, et John Textor a enfin pris le pouvoir à la tête du club, près de six mois après sa présentation en grande pompe. L’ambition ? À court terme, déjà, retrouver des hauteurs dignes de l’un des trois plus gros budgets de Ligue 1. Mais l’équation n’est pas aussi simple.
L’OL chauffé à Blanc
Intronisé le 9 octobre dernier, le « Président » a dirigé cinq matchs de championnat qui lui ont permis de prendre quelques points (sept sur quinze, avec deux défaites contre Rennes et l’Olympique de Marseille) et surtout d’identifier les principales lacunes de son équipe : le retard sur le plan physique et le manque d’agressivité. « On a corrigé des choses(pendant la trêve, NDLR),on est mieux dans nos têtes, c’était compliqué avant la trêve, analysait Blanc en conférence de presse ce lundi. On se trouve mieux. On a plus de communication, un autre point qui était défaillant. On sent le changement et la motivation de tout l’effectif. Hormis le plan physique, c’est une question d’envie et d’agressivité. Si on arrive à transmettre ça sur chaque ballon de l’entraînement au match, ça va déclencher une âme dans l’équipe et on sera mieux. On voit les progrès dans l’attitude, à l’entraînement. »
L’OL n’a donc pas chômé pendant le Mondial en remettant ses joueurs à niveau, même si les résultats ne donnent pas encore raison au staff des Gones avec deux défaites en trois matchs : une gifle contre Arsenal et un tête-à-queue face à Monza. Seule la victoire contre Liverpool peut donner quelques éléments de satisfaction aux Lyonnais, mais le chemin est encore long, et l’effectif court.
Pas (encore) un effectif de standing européen
Malgré le retour du prolifique Alexandre Lacazette (neuf buts et trois passes décisives en quinze matchs) et de Corentin Tolisso, l’OL, qui bénéficie d’un calendrier allégé de rencontres européennes, n’arrive pas à trouver un rythme de croisière satisfaisant, la faute aussi à un effectif trop léger pour jouer des coudes en haut de tableau et des individualités aux performances irrégulières (Tetê, Rayan Cherki, Maxence Caqueret ou encore Houssem Aouar, pour ne citer qu’eux).
« Je dis à mon président, à mon directeur sportif, que si on veut remplir nos objectifs, il faut améliorer le groupe, poursuivait Blanc ce lundi. On discute et apparemment ils sont très réceptifs parce qu’ils sont d’accord avec moi. Je pense qu’il faut améliorer l’équipe et le groupe. Il faut faire en sorte de mettre sa patte sur ce groupe, mais aussi prendre des joueurs qui ont la mentalité de jouer au football qui peut vous faire gagner du terrain et vous faire gagner du temps. Quel poste ? Ça dépend de la qualité. La qualité technique, l’expérience. Quand on dit que derrière on manque d’expérience, c’est la vérité. Ce n’est pas une méchanceté pour mon groupe, c’est un fait. J’ai mon arrière droit qui a 19 ans(Malo Gusto, NDLR)et mes deux stoppeurs qui ont 20 et 21 ans(Castello Lukeba et Sinally Diomandé, NDLR).Ce n’est pas se chercher des excuses, c’est une réalité. » Pas question, donc, pour le champion du monde 1998 de mettre la pression sur ses nouveaux dirigeants, mais un message limpide est glissé devant les micros. Et pour espérer une seconde partie de saison rayonnante dans la ville des Lumières, il faudra impérativement passer à la caisse dès janvier et ne pas lorgner que les soldes.
Par Fabien Gelinat