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L’OL repart sur une page Blanc
Ce dimanche, l'OL a officialisé l'arrivée de Laurent Blanc, plus de six ans après son départ du PSG. Entre-temps, le technicien français n'a pas accumulé les expériences. Au contraire.
« Je lui souhaite le meilleur dans les nouveaux défis qui l’attendront. » Plus de six ans après cette déclaration de Nasser Al-Khelaifi, dans le communiqué qui annonçait le départ de Blanc du PSG le 27 juin 2016, « les nouveaux défis » n’ont pas particulièrement afflué. Depuis qu’il a quitté la capitale, le technicien français n’a posé ses fesses sur un banc qu’un peu plus d’un an, au Qatar, à Al-Rayan, entre décembre 2020 et février 2022. Cette expérience, dans un club détenu par la famille princière Al Thani, à la tête du fond QSI, n’est pas franchement la plus grandiose de sa carrière. Pour la première fois, il a même été remercié en cours de mandat, alors que le Président trônait à la neuvième place (sur douze) malgré les arrivées de joueurs expérimentés comme Steven Nzonzi et James Rodríguez.
L’éternel second
Un échec que l’on peut nuancer, puisque son successeur à Al Rayyan, le Chilien Nicolás Córdova, ne fait guère mieux, n’ayant remporté que deux matchs de championnat sur les douze qu’il a dirigés. Après sept journées, le club est même dernier, avec un point. Mais à part cette parenthèse dans le pays du Golfe, Laurent Blanc n’a pas remis le pied à l’étrier. Il s’est même forgé une solide réputation à la Gareth Bale d’addict à la petite balle blanche et au swing. « Même si tout le monde croit que je joue au golf du matin au soir, c’est faux ! », se défendait-il dans un entretien pour TF1 en avril 2019. Effectivement, l’ancien coach de Bordeaux a aussi passé quelques saisons à être le malheureux finaliste d’un paquet de postes. Le Poulidor des entretiens.
??????? ????? Première séance dirigée par Laurent Blanc ce lundi matin pic.twitter.com/kV5dpROLnJ
— Olympique lyonnais (@OL) October 10, 2022
L’exemple le plus récent est sûrement avec l’OL, qui lui avait préféré Rudi Garcia en octobre 2019, au moment où il fallait remplacer Sylvinho. Mais son nom a circulé un peu partout. À Milan, à Manchester United, à Barcelone, à la Roma… Sans jamais être l’heureux élu. « Il y en a qui ont repris directement après le PSG et ils ont eu raison. Moi sincèrement, j’ai eu la possibilité de le faire, mais je ne l’ai pas fait, parce qu’à ce moment-là, j’avais besoin de couper un petit peu », concédait-il. L’excès de vacances a finalement eu raison de lui, alors que les clubs voulaient sans doute se tourner vers des profils plus dans le rythme. Et puis le fait que Jean-Louis Gasset relance sa carrière solo entre-temps ne l’a pas franchement aidé, alors qu’il est souvent question de faire venir Laurent Blanc et sa bande.
Prendre Blanc sans l’actuel sélectionneur de la Côte d’Ivoire, c’est une sorte de pari, que les clubs n’ont pas voulu prendre. Jusqu’à aujourd’hui, puisqu’il débarque à l’OL accompagné de Franck Passi. Entre Rhône et Saône, le buteur en or maudit de Chilavert a donc tout à (re)prouver : qu’il est encore un excellent entraîneur et qu’il n’a pas besoin de tel ou tel adjoint pour obtenir des résultats. La mission ne s’annonce pas simple, au sein d’un club en plein changement de propriétaire, et où la remise en question de certains de ses dirigeants n’est pas forcément la spécialité. Qualifier cet OL, malade et déséquilibré comme il est, pour une Coupe d’Europe, n’importe laquelle, serait déjà une belle performance. Tant pour lui que pour les Gones.
Par Léo Tourbe