- Coupe du monde des clubs
- Finale
- Liverpool-Flamengo (1-0 a.p)
Liverpool danse Flamengo et sur le toit du monde
Dans un stade magnifique et une ambiance des grands soirs, les Reds décrochent la première Coupe du monde des clubs de leur histoire, après un rude combat face aux vainqueurs de la Copa Libertadores, les Brésiliens de Flamengo (1-0). C'est Roberto Firmino qui a puni ses compatriotes au cœur de la prolongation. Après avoir conquis l’Europe, voici Liverpool sur le toit du monde.
Liverpool 1-0 (a.p) Flamengo
But : Firmino (99e)
On le savait, la soirée serait cruelle. D’abord parce que l’affiche proposée était un remake du choc des civilisations. D’un côté, le sanguinaire Flamengo de Jorge Jesus, prince des Amériques, transcendé par la ferveur de 15 000 soldats qui ont traversé les océans pour assister à l’exploit. De l’autre, le rutilant Liverpool de Jürgen Klopp, champion du Vieux Continent porté par son invincible armada. Pour cette finale de gala, les tribunes du Khalifa stadium de Doha brillent de mille feux. Difficile de savoir qui l’emporte à l’applaudimètre malgré l’insistance d’un speaker déjanté, prêt comme nous à s’enflammer pour ce que le football fait de mieux : des stars en pagaille, des coachs avec des idées et des supporters bedonnants chauffés à la bière grâce aux fan zone qui n’ont pas désempli de la journée. Enfin, le coup de sifflet retentit dans l’enceinte illuminée. Qui sera le nouveau maître du monde ?
Liverpool gâche
Hissant pavillon rouge, les Anglais agressent d’entrée de jeu leurs adversaires avec une folle intensité. Après avoir économisé ses forces en demi-finale, Klopp a lancé ses grognards, et ces derniers mitraillent à tout-va. Seul face au gardien, Firmino cafouille inexplicablement son duel (1re), bientôt imité par Keïta, trouvé en retrait par Salah, dont la frappe s’envole (4e). Réglant la mire, le coup de canon d’Alexander-Arnold frise lui le poteau gauche de Diego Alves (6e). Saoulés par les salves anglaises, les missionnaires brésiliens serrent les dents et s’accrochent, portés par leur foi inébranlable dans les préceptes de Jésus. De timides incursions dans les lignes britanniques rééquilibrent petit à petit les débats (20e, 23e et 25e), tant et si bien qu’à la pause, le miracle est encore possible pour les Cariocas. Il prend même forme au retour des vestiaires, quand Firmino, trouvé seul dans la surface, voit sa reprise échouer sur le poteau et le ballon longer la ligne (47e).
Flamengo lâche
Soutenus par la divine providence – qui fera notamment annuler un penalty accordé dans le temps additionnel pour une faute sur Mané (90e) -, les Cariocas commencent à y croire et finissent par s’enhardir. Par deux fois, Barbosa est tout proche d’ouvrir le score, d’abord sur une frappe croisée (52e), puis sur un retourné acrobatique (68e). À chaque fois, Alisson Becker est à la parade, mais les deux camps se rendent désormais coup pour coup dans un duel plus incertain que prévu, où la prolongation est finalement actée. Après les grandes manœuvres, place désormais à la guerre des tranchées. Qui donc l’emportera entre la force et la foi ? C’est la question que tout le monde se pose au moment où Firmino, servi par Mané au terme d’une contre-attaque rondement menée, fait enfin trembler les filets dans une immense explosion de joie (99e). Le coup est létal. Flamengo ne s’en relèvera pas, malgré un dernier baroud d’honneur de Barbosa (118e). Dans la moiteur hivernale de Doha, l’Europe conserve son bien, et Liverpool hisse pour la première fois son drapeau sur le toit du monde.
Liverpool (4-3-3) : Alisson – Alexander-Arnold, Gómez, Van Dijk, Robertson – Keïta (Milner, 100e), Henderson, Oxlade-Chamberlain (Lallana, 75e) – Salah (Shaqiri, 120e), Firmino, Mané. Entraîneur : Jürgen Klopp.
Flamengo (4-2-3-1) : Diego Alves – Rafinha, Rodrigo Caio, Pablo Marí, Filipe Luís – Gerson (Lincoln, 102e), Willian Arão – De Arrascaeta (Vitinho, 77e), Éverton Ribeiro (Diego, 82e), Bruno Henrique – Gabriel Barbosa. Entraîneur : Jorge Jesus.
Par Christophe Gleizes, à Doha