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Beraldo, le meilleur est l’avenir

Par Tom Binet

Passé au travers lors du match aller face à Barcelone, Lucas Beraldo a été largement pointé du doigt après la défaite parisienne. Pourtant, le tout jeune défenseur central brésilien s’est imposé comme un indispensable aux yeux de Luis Enrique depuis son arrivée dans la capitale, début janvier. Comment ?

Beraldo, le meilleur est l’avenir

C’est l’une des images du Trophée des champions, remporté par le PSG dans son Parc des Princes face à Toulouse, pour commencer l’année. Entré pour les 20 dernières minutes après la blessure de Milan Škriniar, le nouveau venu Lucas Beraldo est acclamé par tout le stade à chaque touche de balle. Le début d’une adaptation rêvée pour l’ancien défenseur de São Paulo, tout heureux de garnir son palmarès dès son arrivée en France. « Je ne savais pas comment les supporters allaient me recevoir, et d’être applaudi comme ça, à chaque touche de balle, voir les fans crier mon nom, c’était un rêve », confiait-il fin mars à PSGTV. Entre-temps, le jeune homme s’est pleinement imposé, commençant absolument tous les matchs des Rouge et Bleu, à l’exception du déplacement à Nantes (lors duquel il est entré en jeu). Et si sa place n’est pas assurée ce mardi soir à Montjuïc au vu de sa copie du match aller, le Brésilien a déjà commencé à faire son trou grâce à une lecture du jeu et des capacités balle au pied supérieures à la moyenne.

Ça me rappelle un peu Ronaldinho. Au début, on voyait qu’il était très fort, mais il manquait quelque chose. Et ce quelque chose, il l’a eu quand il est parti au Barça.

Boukary Dramé

Adaptation express

Depuis que Paris a lâché une vingtaine de millions d’euros pour faire traverser l’Atlantique au tout récent vainqueur de la Coupe du Brésil, au moins un homme est tombé sous son charme : Luis Enrique. « Cela a été une des surprises de ce mercato d’hiver, on dirait qu’il vient du centre de formation du club, s’extasiait-il le mois dernier. Il faut normalement du temps pour s’adapter au changement de pays, de continent, de langue, de climat. Pour nous, c’est formidable que ce soit une période aussi courte parce que cela nous permet d’avoir l’option d’un joueur avec beaucoup de qualité, de personnalité et un joueur qui connaît presque parfaitement le jeu. » Il faut dire que celui qui a dû disputer son premier entraînement sous la neige a vite montré certaines qualités. « Il y a des joueurs qui ont une certaine intelligence comportementale, émotionnelle, qui leur permet de s’acclimater très rapidement, et Beraldo en fait partie, apprécie Didier Domi, ancien latéral parisien. Avant de parler football, il faut parler humain. On le sent à l’aise dans son environnement. »

Aux côtés notamment de Marquinhos, dont tout Paris rêve qu’il puisse suivre les traces, le bonhomme a trouvé un contexte favorable à son épanouissement. « D’où il vient, le jeu est beaucoup basé sur l’aspect offensif, il a quelques repères à prendre, observe pour sa part Boukary Dramé, lui aussi ancien défenseur du club. Malgré cela, il arrive avec plus d’assurance que Škriniar par exemple, plus de confiance, beaucoup moins de déchet. Il n’y a pas photo à ce niveau-là. » L’ancien titi voit déjà dans les 20 piges de Beraldo un fort potentiel à développer : « Ça me rappelle un peu Ronaldinho, quand Paris l’a recruté très jeune. Au début, on voyait qu’il était très fort, mais il manquait quelque chose. Et ce quelque chose, il l’a eu quand il est parti au Barça. »

Avant de rêver de Catalogne, l’intéressé a déjà commencé à chercher son petit truc en plus au pied de la tour Eiffel. Au point de convaincre son entraîneur d’envoyer Lucas Hernandez sur le banc pour un match crucial comme le huitième de finale aller de Ligue des champions contre la Real Sociedad dans le seul but de pouvoir l’aligner, quitte à ce qu’il évolue latéral gauche. Un choix qui avait interrogé, mais le mister ne souhaitait pas se passer des points forts de son nouveau chouchou.

Le cerveau des opérations

Au milieu de Marquinhos, Danilo, Škriniar et Hernandez, Lucas Beraldo apporte sa propre touche. « La différence, c’est son jeu au pied. Le fait d’avoir un joueur qui arrive à sortir son superpouvoir de casser une ligne, tu ne peux pas t’en passer, analyse un autre ancien titi du club, Tripy Makonda. Quand je jouais à Brest, j’avais un central, (Santiago) Gentiletti, qui le faisait. Il ne courait pas très vite, mais quand il avait le ballon, il trouvait des angles de passes qui te faisaient progresser et même déséquilibraient l’équipe adverse. Voilà peut-être un atout que Beraldo a que les autres n’ont pas. » Une faculté à initier les actions depuis sa propre moitié de terrain que les près de 2000 supporters parisiens ayant fait le déplacement à Anoeta début mars ont pu admirer sur le deuxième but de Kylian Mbappé. « Ça faisait un moment que je n’avais pas vu un joueur qui arrivait à jouer à contretemps de l’adversaire, développe encore Makonda. Il joue souvent à son rythme, un peu comme Verratti ou Busquets avec le Barça. Ce n’était pas le joueur le plus intense, mais quand le ballon passait par lui, il imposait son rythme. »

Il joue souvent à son rythme, un peu comme Verratti ou Busquets avec le Barça.

Tripy Makonda

Un profil unique au sein de l’arrière-garde parisienne qui a progressivement conquis son entraîneur, malgré certaines lacunes dans le duel ou la vitesse. « Dans l’axe, tu as différents profils, des mecs très agressifs ou très athlétiques. Et puis tu as l’autre partie, des gens à la Piqué qui ont un cerveau qui va extrêmement vite, c’est beaucoup de réflexion et d’anticipation, définit Domi. Et en plus de ça, Beraldo a un super pied qui lui permet de repartir de derrière, il convient parfaitement au style de Luis Enrique. » Contre la Real Sociedad, cette habileté balle au pied s’était avérée un atout face au pressing basque, avant de se retourner contre lui face à la vitesse et au talent blaugrana. « Il a un grand sens de l’anticipation, même si on ne l’a pas vu contre Barcelone parce que ça allait beaucoup plus vite, regrette encore l’ancien latéral passé par Newcastle ou Leeds. Défendre, c’est de l’agressivité, du leadership, mais il faut aussi beaucoup d’observation et prendre la bonne décision. Parfois faire marcher ton cerveau pour faire 2-3 mètres te suffit plutôt que de courir dix mètres à fond. »

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Autant de qualités qui n’empêchent pas pour autant celui qui est surnommé « Joker », pour sa tendance à afficher un grand sourire presque démoniaque au moment de pénétrer sur la pelouse (une technique de lutte contre le stress qu’il a développée au Brésil), de traverser un premier moment difficile dans l’Hexagone. Dépassé face au Barça dix jours après avoir imité Neymar en étant exclu pour son premier Classique, le garçon est dans le dur. Une mauvaise passe qui interroge forcément : comment le natif de Piracicaba peut-il faire évoluer son jeu pour tenter de s’imposer sur le long terme dans la capitale ? « Qu’il continue sur cette lancée, et je pense qu’avec le temps, il va mieux comprendre la Ligue 1 et la Ligue des champions, croit Dramé. C’est un gamin intelligent, et franchement, avec Luis Enrique, je ne me fais pas de souci. On voit qu’il sait comment gérer les jeunes quand on regarde l’assurance des deux titis qui ont joué contre Clermont (Senny Mayulu et Yoram Zague, NDLR). »

On l’a vu contre le Barça, ça commence à aller un peu plus vite, il faut être plus lucide et il perd un peu ses moyens… Il va progresser parce que c’est quelqu’un d’intelligent et il n’y a pas meilleur accélérateur de réussite que les erreurs.

Didier Domi

Au sein de l’une des équipes les plus jeunes de C1, l’Auriverde a en effet encore du temps pour gommer les défauts aperçus face à Robert Lewandowski et consorts. « Tu m’aurais dit qu’il avait 30 ans, j’aurais dit attention. Mais là, c’est un apprentissage normal, abonde Domi. Ils vont faire des erreurs avec Warren (Zaïre-Emery), (Bradley) Barcola, etc. Et puis à un moment, ils vont commencer à être des monstres. » Il n’empêche, l’intéressé affiche des carences dans certains domaines sur lesquelles il lui faudra travailler pour ne pas revivre la triste soirée de mercredi. « Même si tu es dans ce profil un peu plus “cerveau”, à un moment dans la surface, il faut que tu sois agressif, il n’y a pas le choix, tranche Domi. Là où il doit progresser, c’est dans sa concentration et sa qualité mentale. Peut-être aussi le contrôle de ses nerfs. Pas que ce soit quelqu’un qui va s’énerver, mais on l’a vu contre le Barça, ça commence à aller un peu plus vite, il faut être plus lucide et il perd un peu ses moyens… Il va progresser parce que c’est quelqu’un d’intelligent et il n’y a pas meilleur accélérateur de réussite que les erreurs. »

La période est donc propice à découvrir ce que le nouvel international brésilien a dans le ventre : « Beaucoup de jeunes joueurs dans le monde intègrent des vestiaires par leurs qualités. C’est leur comportement, la manière dont ils vont réagir aux échecs, qui vont conditionner s’ils vont y rester longtemps, conclut-il. Est-ce qu’il a les qualités pour rester longtemps ? Oui. Après, c’est à lui de montrer sa régularité et toute son attention au détail parce qu’il manque un peu de vitesse, donc il ne peut pas être en dessous dans sa concentration. » Début de réponse dès ce mardi avec une revanche face à Lewandowski ?

Par Tom Binet

Tous propos recueillis par TB, sauf ceux de Lucas Beraldo et Luis Enrique.

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