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- Barcelone-PSG (1-4)
Le Barça, passion humiliations
Ce mardi, le FC Barcelone s’est fait balayer à domicile par le PSG (1-4) en quarts de finale de Ligue des champions. Les Catalans n’ont une nouvelle fois pas été capables de quitter la compétition reine la tête haute et s’enfoncent encore un peu plus dans les doutes qui rongent l’institution depuis de nombreuses années.
L’image la plus triste du Barça après sa défaite face au PSG (1-4) ce mardi, ce n’était peut-être pas tant le carton rouge de Ronald Araújo ou les mines basses de ses joueurs à la fin du match, mais bien l’exclusion de son entraîneur, Xavi. Symbole historique de l’institution et du beau jeu catalan, l’ancien milieu de terrain s’est fait sortir par l’arbitre tel un vulgaire coach de district, ayant déversé sa haine contre un pauvre panneau qui n’avait rien demandé. Ce coup de sang, c’est l’explosion d’un entraîneur qui n’a pas été en mesure de gérer la pression titanesque qu’exigent son poste et ce genre de rencontre. C’est aussi un nouveau camouflet pour son club, désormais presque habitué à livrer une image pathétique sur la scène européenne. Autrefois craint, admiré et presque élevé au rang de modèle, le Barça suscite aujourd’hui davantage de moqueries que d’applaudissements.
La crise européenne
Depuis son dernier sacre européen en 2015, l’institution catalane s’est au fil des années transformée en paillasson, trouvant chaque saison un nouveau moyen de se faire sortir d’Europe de façon humiliante. Entre les remontadas subies face à la Roma et Liverpool, le lunaire 8-2 contre le Bayern Munich, les éliminations dès la phase de poules et les dérouillées subies à domicile contre Paris, on peut dire que les Blaugrana ont pratiquement expérimenté tout ce qui était possible en matière de sorties ratées. Le constat depuis la saison 2016-2017 est tout simplement effrayant : le Barça a toujours pris la porte en Ligue des champions après avoir perdu un match décisif par au moins trois buts d’écart. Et même lors de leurs passages purgatoires en Ligue Europa, en 2022 et 2023, les Culés n’ont pas été en mesure d’aller au bout de la compétition, pourtant largement à leur portée.
Plus qu’un manque de panache, c’est presque d’une absence de caractère dont Barcelone souffre depuis trop longtemps. Cette faculté à se liquéfier lors des matchs à enjeux est d’autant plus flagrante lorsqu’on la compare à l’attitude de son rival de toujours, le Real Madrid, jamais aussi fort que sur la scène européenne face aux grands. La défaite de mardi peut certainement s’expliquer par de multiples facteurs, tels que l’exclusion d’Araújo ou les changements mal sentis de Xavi, mais celui-ci a préféré dégainer en interview d’après-match contre l’arbitre. Une dernière image européenne bien vilaine, pour celui qui a déjà annoncé son départ en fin de saison.
Un futur en point d’interrogation
Si l’idée d’une prolongation de Xavi avait un temps été évoquée après les derniers bons résultats, il semble désormais évident que cela ne sera finalement pas le cas. L’intéressé avait de toute façon remis les points sur les i à plusieurs reprises, visiblement soulagé d’avance à l’idée de quitter son poste. Malgré la Liga remportée l’an passé, son passage au Barça restera dans les mémoires comme une immense déception. Il est terrible pour le club de constater que même une ancienne idole, attendue depuis des années et qui semblait cocher toutes les cases pour réussir, n’a pas été en mesure de rester plus de trois saisons sur le banc. Difficile d’ailleurs d’imaginer où il pourrait réussir, tant l’avenir de l’ancien joueur et de son club semblait lié dans la tête de tous.
La question qui se pose aujourd’hui, c’est à qui confier les clés du camion barcelonais désormais ? Aucun nom ne s’impose pour reprendre la relève de Xavi sur le banc (Rafael Márquez est cité parmi les rumeurs), Lionel Messi n’est plus là sur le pré, et il est difficile d’accorder pleinement sa confiance à Joan Laporta, qui promet toujours plus qu’il ne fait. Et ce n’est certainement pas les comptes des Catalans qui vont leur donner foi en l’avenir. Le salut du Barça tiendra probablement de la Masia, qui continue de sortir chaque année de nouveaux diamants bruts. À condition d’avoir un entraîneur capable de gérer son sang-froid pour les tailler au mieux.
Par François Linden