- Euro 2024
- Quarts
- Espagne-Allemagne (2-1, ap)
L’Espagne expulse l’Allemagne de son Euro
Dans un quart de finale de l’Euro à haute intensité, une grande Espagne est parvenue à sortir l’ogre allemand grâce à sa science du jeu et son abnégation (2-1). Qualifiée pour le dernier carré, la Roja envoie également Toni Kroos à la retraite.
Espagne 2-1 Allemagne
Buts: Olmo (51e) et Merino (119e) pour La Roja // Wirtz (89e) pour la Mannschaft.
Expulsion: Carvajal (120+4e).
Le choc était attendu, et personne ne pourra dire qu’à la fin de ce duel de titans entre l’Espagne et l’Allemagne, le spectacle a déçu. Entre technique et physique, tactique et roublardise, carton(s) jaune(s) oublié(s) ou carton(s) jaune(s) stratégique(s), les deux équipes ont offert un spectacle à la hauteur des espérances. Et au bout du suspense, les puristes retiendront que Stuttgart sera la ville où Toni Kroos a terminé sa carrière de footballeur professionnel après une défaite de son Allemagne en quarts de finale de son championnat d’Europe. La faute à une Espagne toujours aussi joueuse, mais surtout capable de se relever d’un but égalisateur aux allures assassines. Désormais, la Roja attend la France ou le Portugal en demi-finales.
Rüdiger et Le Normand rient jaune
Hôte de cet Euro, l’Allemagne montre qu’elle joue à domicile, mais pas d’une manière très glorieuse. En seulement sept minutes, Toni Kroos décide d’entamer son dernier jour de travail potentiel par deux interventions violentes sur Pedri, sorti sur blessure, puis Yamal, le tout sans recevoir le moindre carton jaune. Papy fait de la résistance, et alors ? L’Espagne répond par sa vitesse, à l’image d’un Nico Williams très en jambes mais imprécis (12e), tout comme Yamal sur coup franc (15e), puis Fabian Ruiz (17e). Rapidement suspendu pour une éventuelle demi-finale à la suite d’un tampon sur l’entrant Dani Olmo, Antonio Rüdiger a dû jouer avec le frein à main pendant toute la partie. Mais la Nationalmannschaft n’avait pas envie de décélérer dans la Mercedes-Benz Arena, et la tête de Kai Havertz a contraint le taiseux Unai Simón à un premier arrêt (21e). Dynamique sur le front de l’attaque teutonne, l’avant-centre d’Arsenal sollicite une nouvelle fois Simón (35e), mais Olmo envoie une solide réponse pour obliger Manuel Neuer à la parade salvatrice (38e). À la pause, Robin Le Normand s’est fait sucrer sa demi-finale, les deux équipes ont flingué quelques cartouches, mais le barillet est encore loin d’être vide.
Olmo est là, la saleté s’en va
En pleine cuisine, Julian Nagelsmann ajoute de la sauce Bayer Leverkusen dans son plat avec Florian Wirtz et Robert Andrich au retour des vestiaires. Cela dit, rien n’y fait : le piment rouge prend toujours le dessus. Après une frappe juste au-dessus d’Álvaro Morata (47e), c’est finalement Olmo qui trouve l’ouverture en douceur sur un service de Yamal (1-0, 51e). Avec cette ouverture du score, les actions fleurissent comme au printemps. Wirtz voit sa frappe contrée in extremis par le dos de Cucurella (60e). L’Espagne plie, mais ne rompt pas dans sa route vers le dernier carré. Décisif devant une frappe d’Havertz, Dani Carvajal met son corps en opposition pour sauver sa patrie (71e), puis Simón remercie son poteau gauche sur la tentative de Niclas Füllkrug (77e) et la maladresse d’Havertz à la suite de sa sortie hasardeuse (81e). En revanche, le portier de l’Athletic Club ne peut rien sur la reprise victorieuse de Wirtz juste avant l’annonce du temps additionnel (1-1, 89e). Dans la folie, tout le monde file en prolongation.
Malgré les changements défensifs pour tenir le score en fin de match, l’Espagne repart de l’avant et met le pied sur le ballon de manière plutôt inattendue. Mikel Oyarzabal manque le cadre de peu (104e), tout comme l’insaisissable Wirtz (105e+1). Dans une atmosphère suffocante, les deux triples champions d’Europe se rendent coup pour coup sans savoir lequel des deux va craquer en premier. Au courage, Füllkrug domine Nacho dans les airs et oblige Simón à un nouveau plongeon salvateur (117e). À son tour, Mikel Merino reçoit l’offrande d’Olmo pour catapulter le ballon dans les filets d’un Neuer dépassé (2-1, 119e). Au bout du suspense, la tête de Füllkrug fuit le cadre (122e), puis Carvajal reçoit un carton rouge pour clore le spectacle. C’était chaud, mais l’Espagne aime visiblement bien cela.
Espagne (4-3-3): U.Simón – Cucurella, Laporte, Le Normand (Nacho, 46e), Carvajal – Rodri, F.Ruiz, Pedri – N.Williams (Merino, 80e), Yamal (F.Torres, 63e), Morata (Oyarzabal, 80e). Sélectionneur: Luis De la Fuente.
Allemagne (4-2-3-1): Neuer – Raum (Mittelstädt, 57e), Rüdiger, Tah (T.Müller, 80e), Kimmich – Kroos, Can (Andrich, 46e) – Musiala, Gündoğan (Füllkrug, 57e), Sané (Wirtz, 46e) – Havertz. Sélectionneur: Julian Nagelsmann.
Par Antoine Donnarieix