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Les sept péchés capitaux de la nouvelle saison de Ligue 2

Par Ulysse Llamas

La saison 2024-2025 de Ligue 2 débute ce vendredi, et même sans Bordeaux et Saint-Étienne, c’est un plaisir coupable. Parce qu’il sera diffusé sur une seule et même chaîne, que les places ne sont pas hors de prix et que c’est un vrai championnat de territoires, voici pourquoi il ne faut pas s'empêcher d'aller voir des Troyes-Pau et des Laval-Rodez cette saison au stade.

Les sept péchés capitaux de la nouvelle saison de Ligue 2

La colère : en Ligue 2, le foot, c’est toujours le week-end et sans la VAR

Contrairement à sa grande sœur, la Ligue 2 a le mérite d’avoir un diffuseur stable. Dans un été mouvementé pour le foot français, beIN Sports a acquis les droits de la deuxième division contre 40 millions d’euros par saison jusqu’en 2029. Et même si Jean-Marc Furlan n’a pas de banc, la chaîne qatarie a imposé une condition : initialement prévu le samedi à 19 heures par la Ligue dans son appel d’offres, le multiplex de Ligue 2 a été reprogrammé le vendredi à 20 heures. Dans l’attente des grèves prévues par les principaux groupes de supporters pour la première journée, le directeur de la rédac de s’est défendu dans L’Équipe ce mercredi, jargonnant que la chaîne « essaie d’optimiser les investissements, de recruter des abonnés et donc de les satisfaire ».

Nous ne sommes pas responsables de l’attribution tardive des droits.

Florent Houzot

« Depuis 2012, nous [BeIN sport] avons toujours étalé notre offre foot avec un week-end qui dure quatre jours, » a ensuite justifié Florent Houzot, qui a également chargé, presque comme tout le monde cet été, la LFP : « Depuis janvier, nous avons alerté la Ligue sur le fait que la grille de programmation L1-L2 imaginée n’était pas adaptée. Un samedi où on enchaîne une affiche de L2 à 14h30, une de L1 à 17 heures puis deux autres à 19 et 21 heures, ça rentre avec un chausse-pied. Nous ne sommes pas responsables de l’attribution tardive des droits. »

Et si, pour lui, le rôle des supporters est « plutôt d’encourager son club » que de faire grève, c’est la deuxième option que le Malherbe Normandy Kop, le Virage Nord de Rodez, les Nemetum de Clermont et leurs compères ont choisi. De quoi entacher le retour progressif des supporters dans les stades ? Le taux de remplissage atteignait en effet 55% la saison dernière, soit la meilleure moyenne sur les quinze dernières années. Dans un communiqué publié dimanche dernier, 21 groupes de supporters plaident pour la tenue des matchs le samedi. D’autres clubs et coachs, comme Clermont, le Red Star et Dunkerque, sont aussi montés au créneau. Le tout sans la VAR comme en Allsvenskan suédoise, la Ligue 2 a tout d’un championnat d’irréductibles.

→ L’envie : en Ligue 2, les anciens vont continuer d’être bons, et les jeunes vont éclore 

Si l’homme transferts Fabrizio Romano n’a pas beaucoup utilisé son téléphone pour la Ligue 2 cet été, la baisse du montant des droits télé n’a pourtant pas empêché certains clubs d’attirer ou de conserver des jolis noms du foot français. Pour une bonne flopée de briscards plus adeptes du foot authentique que du soleil du Golfe, la Ligue 2 est à suivre cette année. Qu’ils soient nouveaux à ce niveau comme Yann M’Vila ou Tiémoué Bakayoko, qu’ils le retrouvent comme (pour le moment) Benjamin Mendy, Laurent Abergel ou Andy Carroll à Amiens, ou qu’ils soient toujours là comme Ahmed Kashi à Annecy ou Malik Tchokounté à Laval, ils devront tous s’adapter au nouveau logo de la Ligue 2.

Toujours dans les effectifs des relégués Clermont et Lorient, Muhammed Cham et Éli-Junior Kroupi seront des attractions (même s’ils peuvent encore partir). Puis il y Alan Kerouedan à Grenoble, meilleur buteur du National la saison dernière avec une équipe reléguée (Avranches), l’autonommé « joueur d’équipe » Lorenzo Rajot, nouveau à Caen, ou encore Enzo Bardeli, et rien que parce que Franck Ribéry et N’Golo Kanté sont venus de Ligue 2, on y croit.

La luxure : l’ascenseur est déjà plein avec Metz et Lorient, et Caen va perdre en barrages (contre le PSG)

La Ligue 2 est cette année plus indécise que jamais.  À 18 clubs, avec deux relégués au lieu de quatre, aucun favori ne se dégage véritablement. D’autant plus que dix clubs ont changé d’entraîneurs cet été. Thierry Laurey, choisi par le promu Martigues et Sylvain Ripoll, sur le banc de Guingamp, sont des têtes connues, mais Grégory Poirier, passé de Martigues au Red Star et Mathieu Chabert, après près de 200 matchs en National à Ajaccio, méritent un coup d’œil.

Comme à son habitude, Metz, qui  a pris la charrette la saison dernière, pourrait bien retrouver la Ligue 1, le championnat qui veut de lui, mais à petite dose. Les Mosellans sont remontés immédiatement lors de leurs quatre dernières saisons en Ligue 2, et Stéphane Le Mignan est arrivé de Concarneau avec d’autres ambitions que celles de László Bölöni.

Qui de mieux que Lorient, son compère d’ascenseur à l’intersaison, pour l’accompagner ? Les Merlus avanceront avec Olivier Pantaloni. Le deuxième coach le plus expérimenté d’Europe sur un même banc après le Cholo Simeone est parti voir si l’herbe est plus verte que dans sa Corse natale. Il cherchera à insuffler son triptyque « discipline, cohérence, solidité » à une équipe qui a encore 30 joueurs sous contrat. Avec Yannick Cahuzac en adjoint, les Merlus ont l’accent corse.

Enfin, Caen, sous la houlette de Nicolas Seube, a vécu un été agité en coulisses mais, rien que pour rêver de croiser le PSG la saison prochaine en Ligue 1, les Normands seront à suivre.

L’orgueil : la Ligue 2, c’est le seul championnat avec des derbys, des vrais

Le retour de Sainté-Lyon en Ligue 1, c’est pas mal, mais rien ne vaut un derby parisien. Même si les deux ne se sont affrontés que quinze fois, un bon Red Star – Paris FC sera à regarder, alors que le Red Star retrouve la Ligue 2 après cinq saisons en National, et jouera la D2 pour la première fois du siècle dans son stade Bauer.

Le Paris FC, qui croisera la route de l’Étoile Rouge dès la septième journée, rêve lui toujours de la Ligue 1. Sur les six dernières saisons (dont celle interrompue à cause du Covid), les Parisiens ont été cinq fois dans le top 5. Dans un stade Charléty (et Amiens pour la première journée) encore gratuit, et avec le retour en France du buteur Jean-Philippe Krasso, l’expérience de Timothée Kolodziejczak et Rémi Riou (les puristes diront Vincent Marchetti et Pierre-Yves Hamel) et la fougue d’Ilan Kebbal en plus du gardien des Bleuets aux JO Obed Nkambadio, de quoi rêver.

Le derby corse enflammera la saison comme toujours. Et avec le local Mathieu Chabert face au bien nommé Juan Guevara, débarqué à Bastia en provenance de Cali cet été, ça promet un meilleur récit qu’Annecy-Grenoble, qui aurait pu être un derby des Alpes.

L’avarice : parce que dans un championnat à 18 clubs pour la première fois, Clermont est enfin à sa place

C’est la saison du Clermont Foot. Pascal Gastien, parti à la retraite, a commencé une lente transition en fin de saison dernière avec Sébastien Bichard. Contrairement à son ancien patron Habib Beye, lui il a un job, et un effectif qui n’a pas trop bougé. En attendant des départs, comme celui du gardien Mory Diaw, les Auvergnats ont recruté des joueurs d’expérience, comme Damien Da Silva et Henri Saivet. Et ils pourront compter sur d’autres valeurs sûres (Gastien fils, Magnin) en plus d’attendre l’éclosion de pépites locales comme Aïman Maurer. « On est ambitieux, » a prévenu le capitaine Johan Gastien.

La gourmandise : Dunkerque, Pau, Rodez, ça travaille bien

Déjà amputé de Niort la saison dernière et sans Bordeaux cette saison, la Ligue 2 est le championnat d’équipes bosseuses. La saison dernière, Laval, Pau et Rodez ont fini dans la première moitié du classement. Dunkerque a lui remonté une saison mal entamée.

Rodez, qui a connu la meilleure saison de son histoire la saison dernière, a perdu des éléments forts comme Bradley Danger et Andreas Hountondji, mais avance structuré, avec son stade Paul-Lignon rénové entièrement à la fin de l’année.

Avec son directeur sportif Demba Ba, Dunkerque maintenu après une saison bien mal entamée, a fait le ménage des deux côtés. Vingt départs pour neuf arrivées, parmi lesquelles le gardien Ewen Jaouen (coaché par Lollichon, comme Petr Cech), Alec Georgen, et Yacine Bammou.

La paresse : pour Amiens, Troyes, Laval, Annecy, et toutes les villes moyennes de France

La Ligue 2, c’est le championnat des villes moyennes. Des villes qui ne sont pas des grandes villes. Toulouse, Strasbourg, Rennes et compagnie, c’est pour la Ligue 1. Ce sont les villes longtemps oubliées des politiques d’aménagement du territoires, celles qu’on rejoint en covoiturage parce qu’il y a peu de trains, celles dont les centres-villes sont dévitalisés. Ce sont des clubs qui, comme Laval ou Amiens, ont connu leur heure de gloire, mais qui sont souvent en galère de thunes aujourd’hui. Cet été, Ajaccio a eu chaud avec la DNCG, et Troyes, qui a viré son coach David Guion avant même le début de la saison, a été repêché après la descente des Girondins de Bordeaux. Manque plus que du spectacle.

Par Ulysse Llamas

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