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  • Ce qu'il faut retenir de la phase de poules

Les larmes du premier tour du Mondial 2018

Par Andrea Chazy et Florian Lefèvre
Les larmes du premier tour du Mondial 2018

De joie, de tristesse ou de fierté... Beaucoup de larmes ont coulé lors de cette phase de poules de la Coupe du monde. Même sous les spaghettis de Neymar.

10. Neymar

Brésil 2-0 Costa Rica

Voir un Brésilien pleurer est tout sauf insolite ces dernières années. Tout le monde garde en tête les larmes de crocodile de Thiago Silva lors du Mondial 2014, engendrant une réputation dont l’actuel capitaine du PSG a toujours du mal à se délester. Mais au moment où l’arbitre Björn Kuipers siffle la fin de ce Brésil-Costa Rica qui voit la Seleção vainqueur, Neymar est à genoux la tête plongée dans ses paumes. Buteur une minute auparavant, littéralement en larmes quelques secondes plus tard. Aucune élimination ou drame personnel n’est à déplorer. Seulement que ce but inscrit à la 97e minute face au Costa Rica l’a libéré d’un poids. D’un poids tellement immense dont le Ney’ n’avait jusque-là pas réussi à se défaire. Ce premier succès en appellera un nouveau contre la Serbie quelques jours plus tard. Et comme par magie, Neymar fut bon.


9. Román Torres

Belgique 3-0 Panama

« Entendre l’hymne du Panama en Coupe du monde pour la première fois va faire pleurer beaucoup de gens. Je pense d’ailleurs que je vais être l’un d’entre eux. » Román Torres avait prévenu tout le monde qu’il était émotif sur les bords. Il faut dire que son pays a participé pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde. À la 88e minute d’un match décisif face au Costa Rica, c’est ce même Torres qui avait fait plonger tout un pays dans une extase rarement atteinte. Et durant les hymnes face à la Belgique pour l’entrée en lice du Panama, Torres a tenu parole. Visage incliné à 65° vers la pelouse, yeux aux trois quarts clos, il s’est laissé submergé par l’émotion à l’écoute des premières croches de son hymne. Le lourd revers face aux Belges n’y changera rien : Román Torres vient bel et bien de vivre l’un des plus beaux moments de sa carrière de footballeur.


8. Mohamed Salah

Arabie saoudite 2-1 Égypte

Ce devait être sa Coupe du monde. La compétition qui aurait pu faire passer Mohamed Salah dans une autre pièce plus spacieuse et désirable, celle où se réunissent les meilleurs. Mais dès le départ, rien ne s’est passé comme prévu. Une épaule encore douloureuse lui fait manquer l’Uruguay, une déroute face à la Russie et enfin, cette défaite dans les derniers instants face à l’Arabie saoudite. Salah a marqué deux buts, d’accord, mais son Égypte termine bel et bien dernière dans un groupe pourtant annoncé à sa portée. Un retour au Caire avec 0 point dans l’escarcelle, vingt-huit ans après avoir reçu sa précieuse invitation pour participer à une Coupe du monde. Alors Momo’ craque. Pas d’yeux rouges face caméra ou de pleurs à la vue de tous, mais bien évidemment de façon pudique d’abord dans sa main, puis dans sa tunique égyptienne waterproof. Une scène déchirante pour n’importe quel humain qui possède un petit cœur.


7. Nabil Dirar

Portugal 1-0 Maroc

Nabil Dirar est dépité, dégoûté, démoralisé. Vingt ans après sa dernière participation à la Coupe du monde, le Maroc est la première nation éliminée de l’édition 2018 à la suite de sa deuxième défaite en deux matchs. Comme face à l’Iran, les Lions peuvent nourrir des regrets tant ils ont eu d’occasions contre le Portugal, mais ils ont encore perdu 1-0. Les mains en l’air vers les tribunes, l’ailier de Fenerbahçe remercie et s’excuse en même temps auprès de ses supporters. Le Maroc sortira quand même avec les honneurs contre l’Espagne, et Hervé Renard lâchera lui aussi sa larme de colère contre l’arbitrage.


6. Christian Cueva

Pérou 0-1 Danemark

On joue le temps additionnel de la première période du premier match de poule du groupe C entre le Pérou et le Danemark. Après avoir eu recours à la VAR, l’arbitre a accordé un penalty à la Blanquirroja. Tout un pays est prêt à exploser de joie, le gardien Kasper Schmeichel plonge du mauvais côté… Mais la frappe de Christian Cueva s’envole au-dessus de la cage ! Quelques instants plus tard, l’arbitre siffle la mi-temps et le tireur fond en larmes. Réconforté par ses coéquipiers, il aura toujours les yeux rouges au moment de revenir sur le terrain pour la deuxième période. Et le Danemark l’emportera finalement 1-0. Cruel.


5. Diego Maradona

Argentine 0-3 Croatie

Lors d’Argentine-Nigeria, Diego a levé les bras au ciel tel le Christ accaparant la lumière, dansé avec une Nigériane, titubé dans sa loge, dormi, montré ses majeurs à la foule, fait un malaise vagal et savouré la qualification de l’Albiceleste. Bref, il avait déjà oublié Argentine-Croatie. Quand une larme de tristesse coulait sur sa joue après le troisième but croate.


4. Mouez Hassen

Tunisie 1-2 Angleterre

Huit cent trente secondes. Soit le temps passé par le dernier rempart tunisien Mouez Hassen sur le pré pour sa première et peut-être dernière Coupe du monde. C’est peu, bien trop peu. Blessé à l’épaule aux alentours de la quatrième minute de jeu, le gardien prêté à Châteauroux par l’OGC Nice avait pourtant serré les dents. Ce Mondial, il en rêvait comme tous ses coéquipiers. Pendant neuf minutes, Hassen a tenté d’oublier cette blessure et s’est battu jusqu’à finalement s’effondrer. Vaillant jusqu’au bout, il se remettra quand même sur pieds pour sortir lui-même de l’arène. Sur ces quelques dizaines de mètres, réconfortés par ses partenaires, des larmes vont quand même s’échapper de ses glandes lacrymales. Tout simplement parce qu’il sait que son rêve vient de se terminer, et que le retour à la réalité fait toujours très mal.


3. Heung-min Son

Corée du Sud 1-2 Mexique

La tête basse, Son Heung-min se mouche dans son maillot. Le match entre le Mexique et la Corée du Sud est terminé depuis plusieurs minutes, mais l’attaquant des Spurs – qui n’a pas pu empêcher la défaite des siens (1-2) malgré une superbe frappe de l’extérieur de la surface – continue de chialer. Il trouve finalement du réconfort dans les bras du président de la République de Corée Moon Jae-in. Encore buteur lors du troisième match face à l’Allemagne, le joueur de 25 ans est censé effectuer bientôt son service militaire obligatoire, mais il pourrait bien se faire exempter pour services rendus sur le terrain. Sinon, il devra mettre sa carrière entre parenthèses au moins un an et demi…


2. Les supporters allemands

Corée du Sud 2-0 Allemagne

On ne peut pas savoir quel effet cela produit lorsqu’on ne l’a pas vécu soi-même. En se rendant à la Kazan Arena de Kazan pour y défier la Corée du Sud, peu de supporters de la Nationalmannschaft ont envisagé que l’impossible ait lieu. Revigorés par cette victoire dans les arrêts de jeu obtenue face à la Suède, c’était sûr, leur Allemagne n’allait faire qu’une bouchée de cette Corée du Sud d’ores et déjà éliminée. Et puis, les statistiques ne mentent pas : lorsque l’Allemagne participe à une Coupe du monde, elle n’est jamais éliminée au premier tour. Jamais depuis 1938. Mais à Kazan, ce 27 juin 2018, toutes ces certitudes vont voler en éclats. Une impuissance offensive évidente alors que la Suède fait le boulot dans le même temps, suivie de ces deux coups de poignards coréens dans le temps additionnel. Le verdict tombe, l’impensable vient de se produire : l’Allemagne rentre à la maison. Cent ans après, on en a la confirmation : les Allemands sont bien meilleurs en 14 qu’en 18.


1. Mehdi Taremi

Iran 1-1 Portugal

94e minute d’Iran-Portugal. Mehdi Taremi a une occasion en or de devenir le héros iranien. L’attaquant d’Al-Gharafa (Qatar) a la balle de la victoire et donc de la qualification en huitièmes au bout du pied alors même que le Portugal menait encore 1-0 une minute et dix secondes auparavant. À bout portant de Rui Patrício. Les filets tremblent, mais la balle vient de passer à côté. L’arbitre siffle la fin quelques secondes plus tard. Taremi est ébranlé. Il craque, à genoux, puis allongé par terre. Il frappe la pelouse avec le poing et crie son désarroi. Il doit se faire relever par ses coéquipiers. Quelle folie si seulement il avait marqué…

L’équipe type des boulets du premier tour
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