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Les gardiens de but sont-ils plus forts avec une casquette ?

Par Florian Cadu
Les gardiens de but sont-ils plus forts avec une casquette ?

Interdit ces dernières années en Belgique, le port de la casquette pour un gardien de but vient d’être réhabilité par la Fédération. Ce qui amène une question : un portier est-il meilleur avec son couvre-chef sur la tête ?

Le Powerpoint n’est pas des plus esthétiques, mais là n’est pas l’important. Entre les logos des sponsors Patrick et ING, la Fédération belge balance, en anglais, ses nouvelles règles pour le championnat 2017-2018. Pour trouver la bonne surprise, il faut aller jusqu’à la loi numéro quatre : « Les casquettes des gardiens de but ne font pas partie de la liste des interdictions » , est-il écrit. Depuis quand le port de la casquette était-il proscrit au Plat Pays ? Et pourquoi ? Nul ne le sait. C’est d’autant plus surprenant que selon l’International Football Association Board, qui édicte les règles mondiales du football, le dernier rempart peut porter une casquette si celle-ci ne présente de danger pour personne (ce qui est considéré comme tel, pour les casquettes « classiques » en tout cas). Reste que cela a le mérite de soulever une question : quels sont les avantages et inconvénients pour un goal de porter ce genre de couvre-chef ?

Santé et sécurité

Qu’on ne s’y méprenne pas : si Genzô Wakabayashi de Captain Tsubasa – alias Thomas Price d’Olive et Tom – n’apparaît jamais sans sa casquette sur une (interminable) pelouse de foot, ce n’est pas seulement pour faire joli. Celui qui ne prend (presque) jamais de but après une frappe en dehors de la surface de réparation a bien compris que la casquette permettait, en premier lieu, de s’éviter quelques problèmes de vue les jours où le soleil décide de faire des siennes. Un rayon trop éclatant, un ballon qui traîne dans le ciel bleu ou au niveau de la trajectoire de la lumière des projecteurs illuminant la nuit noire, et c’est un filet qui peut trembler. Le genre de but casquette qui faisait réfléchir Oliver Kahn dans les années 1990, l’Allemand préférant mettre quelque chose sur son crâne qu’encaisser un pion. « Je n’ai jamais supporté qu’on puisse prendre ce genre de buts. J’ai entraîné dans treize pays où le soleil tape, et je peux vous dire que la casquette est indispensable, certifie René Taelman, ancien coach belge qui a travaillé au Koweït, en Côte d’Ivoire ou en Libye et qui a écrit plusieurs ouvrages sur l’entraînement des gardiens. Sans, les goals ne voient rien, c’est évident. Ils n’ont pas le choix. Même le soir : un éclairage déséquilibré engendre des problèmes sur les coups de pied arrêtés. »

De plus, le rôle même de la casquette réside dans la protection qu’elle offre à la peau de son propriétaire. Jim Leighton, portier écossais entre 1980 et 2000, préférait s’étaler de la crème solaire sur la tronche. C’est un choix. Mais cela n’est certainement pas suffisant pour éviter la surchauffe et l’insolation (ou coup de chaleur) quand aucun nuage ne se montre et que la température offre un beau climat caniculaire. En sachant tout cela, la Coupe d’Afrique des nations, désormais programmée en été, pourrait signer le retour en force des casquettes (et des débardeurs, mais c’est un autre débat). Outre la peau et le métabolisme organique, une casquette peut aussi protéger les os de la tête. D’après les rumeurs, la casquette arrondie de René Vignal, protecteur des buts de l’équipe de France entre 1949 et 1954, possédait cette forme car elle renfermait… de la mousse et un protège-tibia, pour pouvoir sortir dans les pieds des attaquants sans se poser trop de questions.

Look et trahison

Et puis il y a le style et la superstition. À ce niveau-là, la casquette ne propose en revanche aucune garantie. Nombreux sont les gardiens à porter la visière durant leurs jeunes années, puis à l’abandonner pour une question de look lorsque les caméras commencent à montrer leur visage de professionnel à la télévision. Pourtant, la casquette ne rend pas forcément quelqu’un ridicule, contrairement à certaines coupes de cheveux osées. « Le look ? C’est dérisoire comme argument, reprend René Taelman. En fait, je ne comprends pas qu’on ne la mette plus aujourd’hui. C’est inconcevable. D’ailleurs, il y a encore beaucoup de gardiens qui jouent avec des casquettes en Afrique. » Quant à la superstition, aucune casquette n’a jamais assuré une victoire. Sebastián Viera, gardien uruguayen reconnu pour son couvre-chef porté jusqu’en 2006, l’a d’ailleurs compris, comme il l’a sous-entendu dans Marca: « J’ai toujours porté ma casquette par superstition depuis que je suis passé professionnel. Cependant, j’ai réalisé que le public ne l’aime pas et que cette casquette engendre la controverse, alors j’ai décidé d’arrêter de la porter en match. Je ne veux pas créer d’atmosphère négative.  » Enfin, il ne faut pas oublier que tout objet peut trahir et se retourner contre son possesseur. C’est ainsi que celle de C. Jailin, portier de Southampton, se serait glissée sur les yeux du malheureux rempart en 1927, qui n’aurait pu que laisser le ballon rouler dans ses buts. C’est selon cette légende que le but casquette serait né, laissant la porte ouverte aux casquettes d’or qui récompensent aujourd’hui les plus belles boulettes. Une légende dont les sources demeurent cependant introuvables.

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Par Florian Cadu

Propos de RT recueillis par FC

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