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Les fabuleux travaux de Thiago Motta à Bologne

Par Tristan Pubert
Bologne à la sauce Thiago Motta

Après avoir raccroché les crampons en 2018, Thiago Motta a aussitôt enfilé son costume d’entraîneur. Quatre ans et demi plus tard, l’ancien Parisien s’éclate aux commandes de Bologna. Si bien qu’avant de recevoir l’Inter Milan ce dimanche, les Rossoblù sont en pleine confiance et à « seulement » neuf points des places européennes. Et bien évidemment, Motta y est pour beaucoup.

Le 7 octobre dernier, journée mondiale du sourire, c’est avec de la colère et la frustration qu’une vingtaine de tifosi bolonais décidaient de faire irruption au centre d’entraînement Nicolò Galli. Alors que les Rossoblù effectuent leur dernière séance avant la réception de la Sampdoria, ces derniers voient débarquer des hommes enragés, prêts à en découdre avec certains joueurs, dont Gary Medel, décidé à distribuer quelques droites. Arrivé en Émilie-Romagne quelques semaines plus tôt (le 12 septembre exactement) pour prendre la succession du regretté Siniša Mihajlović, Thiago Motta ne pouvait pas espérer mieux comme message de bienvenue. « Ils nous menacent vraiment ? », lâchait-il stupéfait, après cet incident.

Qui aurait pu prédire que quatre mois plus tard, Bologne aurait entamé une fabuleuse remontée en passant de la seizième à la huitième place, à « seulement » neuf longueurs de l’Europe. Depuis quelques semaines, la bande de Thiago Motta enchaîne les bons résultats et reste sur une série de quatre victoires sur les six derniers matchs. Critiqué et désormais adulé, l’ancien Parisien réalise un travail remarquable depuis son arrivée. Si bien qu’il s’est attiré les louanges de nombreux compères, dont un certain Gian Piero Gasperini : « Thiago réalise un travail fantastique depuis son arrivée à Bologne. C’est un exemple pour moi et pour ma vision du football. » Rien que ça.

Mariage parfait

Après avoir connu des expériences difficiles (mais nécessaires) au Genoa puis à La Spezia l’année dernière, Thiago Motta s’éclate dans la ville de Raimondi, et a même fait la paix avec les tifosi rouge et bleu : « Ils sont derrière nous et c’est une bonne chose. Ils voient qu’on se bat et qu’on donne tout sur le terrain. Les joueurs et les supporters sont en symbiose. » Souvent cantonnée à jouer le ventre mou depuis plusieurs saisons (12e en 2020-2021, 13e la saison dernière), Bologne s’autorise donc le droit de rêver dans cette deuxième partie de saison. Emmenée par Cambiaso, Schouten, Domínguez, Arnautovic, Barrow et bien évidemment Orsolini, cette formation bolonaise dispose de joueurs de qualité à chaque ligne. Les arguments étaient là, ils ne manquaient plus donc qu’un chef cuistot de renom : Thiago Motta. Le juvénile tacticien est parvenu en quelques mois à faire de cette équipe de Bologne un véritable outsider, qui s’invite à la course à l’Europe. Pour rappel, la dernière participation continentale du club remonte à la saison 1999-200. 

Adepte de son fameux 2-7-2 (en prenant la composition de manière verticale et en comptant le gardien comme un pion de l’axe central), le meilleur ami de Brandão mijote ses idées de jeu portées sur l’offensif, mais fait aussi et surtout preuve d’une grande capacité d’adaptation. Face à la Sampdoria le week-end dernier (2-1), Bologne s’est montrée dominatrice avec un bloc haut, en multipliant les séquences offensives (60% de possession, dix occasions à quatre). Un contenu totalement différent de celui proposé contre la Fiorentina (2-1) il y a quelques semaines. Face à une équipe qui aime avoir le cuir dans les pieds, Thiago Motta a misé sur un bloc bas et des transitions rapides (seulement 40% de possession dans ce match).

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Cette capacité d’adaptation a notamment séduit Renzo Ulvieri, interrogé par le média bolonais Resto del Carlino. « La force de Thiago est qu’il ne propose jamais le même film, un jour son équipe a la possession, l’autre jour non. Le fait qu’il soit capable de changer de style de jeu est une véritable force : son équipe devient alors difficilement analysable par les entraîneurs », explique le président de l’association des entraîneurs de la Fédé italienne (FIGC), qui a eu l’Italo-Brésilien sous sa houlette lorsqu’il passait ses diplômes à Coverciano en 2020, avant d’ajouter : « C’est vraiment ce que nous essayons d’enseigner à la nouvelle génération d’entraîneurs. » Une nouvelle génération de tacticiens italiens (Dionisi, De Zerbi, Palladino, Zanetti et donc Motta) qui est parvenue à parfaitement assimiler les exigences du football actuel. « J’apprécie les équipes qui pratiquent un jeu offensif, mais le plus important reste l’équilibre. Je veux que mon équipe se montre équilibrée et soit capable de se projeter vite vers l’avant à la récupération », expliquait l’actuel chef d’orchestre de Bologne lors de son arrivée en septembre dernier.

Une flexibilité qui ne concerne pas uniquement l’aspect tactique. Face à la ribambelle de blessures (Soumaoro, Arnautović, Barrow, Soriano), le quarantenaire a très souvent opéré des choix judicieux, comme l’utilisation de Lucumí, Zirkzee et Sosa, tous les trois arrivés cet été et qui se sont parfaitement adaptés aux exigences de l’ex-coach de U19 du PSG. Car si ce dernier se veut être un excellent tacticien, il accorde surtout une grande importance à l’aspect humain. Exemple avec Ricardo Orsolini : l’ailier droit italien, véritable leader technique de cette équipe, était en totale perte de confiance au début de saison (aucun but inscrit lors des huit premiers matchs), mais Motta a continué de lui donner les clés du jeu. Choix payant, puisque ce dernier a retrouvé son étincelle, avec trois buts lors des quatre derniers matchs, dont ce bijou face à la Sampdoria (2-1) dimanche dernier. Reconnaissant, Orsolini s’est montré très élogieux à l’encontre de son entraîneur dans un entretien accordé à Sky Sports : « Il est venu avec de nouvelles idées, plus fraîches. Tout de suite, le feeling est passé, et il m’a fait travailler sur mes défauts. Maintenant, je suis beaucoup plus en confiance et je me sens vraiment au centre de projet », avant de mettre en avant le côté managérial du bonhomme : « Ce qui est bien, c’est qu’il parle énormément, même à ceux qui ne jouent pas. » Innovant tactiquement, proche de ses joueurs, l’ancien collègue de Layvin Kurzawa est devenu l’homme providentiel d’Émilie-Romagne. Jusqu’à quand ?  

Du soleil sur la Grande-Motta

« Je veux entraîner les meilleures écuries européennes », déclarait Thiago Motta en 2019 à RMC Sport, alors qu’il commençait sa nouvelle vie avec les jeunes adultes parisiens. Ces derniers jours, en raison du chaos parisien et des prouesses de l’Italien, le nom de ce dernier est revenu dans de nombreuses bouches de supporters du club de la capitale pour un possible come-back. Si le principal concerné a toujours clamé son amour pour le club francilien, il reste néanmoins insensible aux bruits de couloir. Si bien que les dirigeants bolonais seraient prêts à le prolonger d’une saison supplémentaire, jusqu’en 2025. Une confiance totale de ces derniers, qui l’ont soutenu même lorsque l’équipe était dans le dur. « Le premier mois n’a pas été facile, mais Motta s’est plongé dans le travail. Très vite, il a gagné en crédibilité en obtenant des résultats », déclarait en novembre dernier l’actuel directeur sportif Marco Di Vaio. Une chose est sûre, le travail réalisé par « Monsieur Propre », comme le surnommait Blaise Matuidi, a tapé dans l’œil des grosses écuries italiennes et européennes. Néanmoins, celui-ci reste focus sur la fin de saison. Ne venez pas lui parler de prolongation ou de départ, toutes ces choses se discuteront au printemps.

Pour le moment, Motta reste focus sur la fin de saison. Et quelle fin de saison ! Si les Rossoblù font office d’outsiders dans cette course à l’Europe et sont à neuf points des places européennes, le rêve est permis. Preuve en est, sur la phase retour, Bologne est troisième de Serie A avec trois victoires en quatre matchs. Une dynamique plus que positive que la bande d’Orsolini doit désormais confirmer, et ça passe par des victoires face aux gros. En effet, face aux équipes le devançant au classement, Thiago Motta dresse un bilan de six défaites en six confrontations. Bologna peine à élever le curseur face aux mastodontes italiens. Lors du match aller face à l’Inter, les Bolonais étaient ainsi repartis de Milan avec une valise (6-1). Gonflés à bloc, ils comptent bien se venger ce dimanche face aux Nerazzurri. Un match qui a tout d’un tournant pour la suite de la saison de Bologne. L’occasion aussi pour Thiago Motta d’envoyer un sérieux message au haut du panier italien.

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