Le parrain
La force tranquille, un leadership assumé, en mode mafieux : «
Une approche « calme » du leadership peut avoir une tonalité un peu trop douce, voire devenir une marque de faiblesse pour certains.(…)
Le « calme » dont je parle est une forme de force.(…)
Quand vous observez Vito Corleone dans Le Parrain
, voyez-vous un homme faible ou plutôt quelqu’un de calme, puissant et totalement maître de son destin ? »
L’élu
Une façon de faire unique et très personnelle : «
Ma méthode est une partie de moi : mon leadership me ressemble et c’est un élément essentiel de ma personnalité.(…)
Cette approche m’a ensuite suivi à travers mes expériences en club, au Milan, mais également à Chelsea, au PSG puis au Real Madrid. C’est cette même méthode que j’ai emportée avec moi pour le nouveau challenge qui m’attend au Bayern Munich, cette approche même pour laquelle signent tous ceux qui m’embauchent. »
Le sourcil
Aussi et surtout un sourcil très parlant, même en conférence de presse : «
Ce sourcil espiègle, cette petite chenille poivre et sel, déformée en toutes circonstances par un air ironique et pince-sans-rire. Le sourcil d’Ancelotti semble s’adresser à nous directement et nous livrer en sous-titres sa propre contre-expertise. »
The Guardian, en date du 22 novembre 2010, cité dans le bouquin.
Le patriarche
Un chef de clan pour qui la
famiglia au sein du club est l’une des bases. Le modèle milanais de ses débuts est pour lui un exemple à suivre : «
Le club est construit uniquement comme une famille. Vous avez votre propre chambre au Milanello, le centre d’entraînement. L’intendant et le reste du staff sont tous là depuis très longtemps.(…)
De l’entraîneur à l’intendant, tout le monde fait partie de la famiglia, et œuvre main dans la main vers des objectifs communs. Tout le monde doit tirer dans la même direction, c’est la clé du succès. »
L’amour
L’acceptation de plusieurs formes d’amour : «
Des coachs renommés, comme Pep Guardiola ou le Hongrois Béla Guttmann considèrent que le cycle naturel d’un entraîneur dure trois ans. À la lumière de mon expérience, je les rejoins sur ce point. Néanmoins, il arrive que des entraîneurs, des joueurs, des préparateurs et des employés trouvent dans le club une seconde maison, qu’ils n’entendent pas quitter de sitôt : Valeri Lobanovski au Dynamo Kiev, Sir Alex Fergusson à Manchester United, Arsène Wenger à Arsenal, moi-même à Milan. L’entraîneur se sent comme chez lui, preuve que le club a fait le bon choix culturel. Ce genre de longévité aura évidemment tendance à se raréfier face aux exigences actuelles. Mais si l’entraîneur et le club y trouvent leur compte et que les résultats suivent, pourquoi changer ? »
L’étranger
En perpétuelle voie d’intégration : «
J’étais moi-même un étranger en Angleterre, en Espagne et en France, et je me suis forcé à apprendre la langue.(…)
J’attends la même chose des joueurs, et c’est pour moi une bonne manière d’évaluer leur professionnalisme.(…)
C’est un excellent indicateur de son engagement à s’épanouir dans son nouvel environnement, et de s’inscrire dans la durée. »
La colère
Zlatan s’en souvient encore : «
Un jour, à Évian je crois, on a disputé un match dans un froid terrible. La pelouse était déplorable et on a mal joué. À la mi-temps, on a tout de suite compris qu’il y avait un problème, parce que son sourcil s’élève dans ces cas-là. Je me suis dit : « Il est en colère. »
Carlo nous parlait et il y avait une boîte devant lui. Soudainement, il a mis un coup de pied dedans. Elle s’est envolée et m’est arrivée en pleine tête. »
La galéjade
Un grand blagueur, même avec le Z : «
Avant notre match face à Barcelone en quart de finale de Ligue des champions, tout le monde était à fond. Carlo me dit : « Ibra, il faut que je te parle de quelque chose. (…) J’ai beaucoup réfléchi et on va changer les choses pour ce match. Tu commences sur le banc. » « Quoi ? »
, lui ai-je rétorqué. J’étais en train de bouillir ! « C’est une ruse tactique
, a-t-il répondu. Quand tout le monde sera fatigué dans les vingt dernières minutes, tu entreras en jeu. »
J’étais dévasté, mais je ne voulais pas qu’il doute de mon professionnalisme. J’ai fini par dire : « OK ». « Je plaisante »
, a-t-il dit avec le sourire. « Va déjeuner. »
Toute la tension avait disparu d’un coup. Il est très fort pour vous détendre avant un grand match. »
Le général
Qui sait trinquer avec ses soldats : «
Un jour, on était un groupe de sept ou huit joueurs dans un restaurant italien. Il était tard, à peu près onze heures du soir, et un des joueurs a proposé d’appeler Carlo. Certains pensaient qu’il ne répondrait même pas, d’autres qu’il ne nous imaginait pas sortir si tard. On l’a tout de même fait. Dix minutes après il était là, il a pris un verre, discuté et même plaisanté avec nous. Il est reparti une heure plus tard. Quel autre entraîneur aurait fait ça ? » se demande Ibrahimović.
Laurent Gerra
Un imitateur. Toujours avec les mêmes références cinématographiques : «
À Chelsea, on utilisait des technologies GPS.(…)
En plein milieu de la première séance d’entraînement, Florent Malouda a débranché l’appareil avant de retourner au vestiaire.(…)
J’ai tenté de lui faire comprendre, très calmement, que son comportement n’était pas acceptable. « Si tu ne retournes pas sur le terrain,
ai-je ajouté en imitant Vito Corleone, je vais devoir te tuer. »
Il est retourné sur le terrain… »
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