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- France-Grèce (1-0)
Les Bleus font la feta la Grèce
Un penalty de Mbappé offrant l'avantage minimum face à la Grèce, les joueurs de l'équipe de France peuvent partir en congé estival l'esprit léger.
France 1-0 Grèce
But : Mbappé (56e, SP)
Expulsion : Mavropanos (68e)
Il fallait apporter un point final à cet exercice 2022-2023, infiniment riche en émotions. Face à la Grèce, qu’elle n’avait plus croisée depuis 19 ans et un certain Euro 2004, la France vice-championne du monde avait une dernière mission : valider un quatre sur quatre en 2023 et prendre une belle option sur la première place de son groupe qualificatif pour le prochain Euro allemand. Chose faite, grâce au 54e but de la saison de Kylian Mbappé (club et sélection confondus, record de Just Fontaine battu), au bout d’une soirée au-delà de ça faible en enseignements.
Les vacances au bout du tunnel
Décidés à mettre un dernier coup de collier avant d’enfiler celui à fleurs, les Bleus démarrent la rencontre avec détermination. Comme contre Gibraltar, c’est encore Kingsley Coman qui se charge d’étirer et dynamiter le bloc, mais le destinataire – Mbappé – est soit accroché (2e), soit imprécis (8e). Autre piste explorée, celle offerte par Aurélien Tchouaméni et Eduardo Camavinga, qui usent de leurs passes verticales pour lancer les flèches françaises. Randal Kolo Muani, avant de se perdre dans son rôle de pivot, aurait pu en profiter à la suite d’un cafouillage (7e) quand « King » a préféré envoyer sa frappe dans les moquettes. Et quand rien de ça ne fonctionne, le plan consiste à filer la gonfle à Captain Kyks, qui au bout de sessions interminables de pousse-ballon, peut soit offrir un centre – capté par Odysseas Vlachodimos avant d’être percuté par deux attaquants tricolores (11e) ou vendangé par RKM, trop court de la tête (25e) –, soit se faire rattraper par la patrouille grecque. Le Parisien a beau s’écrouler dans la surface à plusieurs reprises, M. Mateu Lahoz ne lui concédera rien pour sa dernière partie internationale au sifflet.
Les Grecs, bien que sur une série de sept victoires en huit matchs et malgré la présence de Nikos Aliagas en tribune, ne se racontent pas de salade. Ils sont là pour rester compacts et piquer en contre. S’il ne parvient pas à faire rentrer dans le rectangle son corner, Tasos Bakasétas teste tout de même de loin la qualité des gants de Mike Maignan (26e). Gustavo Poyet peut pester quand Kostas Tsimikas balance des transversales inutiles : les Bleus ronronnent, mais terminent la période avec les meilleures occasions. En attestent la tête de Dayot Upamecano sur corner et la reprise (molle) de Jules Koundé sur un centre impeccable de Coman (34e), repoussée avec classe par Odysseas (44e).
Des Bleus en i-grec
À la reprise des débats, Antoine Griezmann se fait déchiqueter l’oreille par Konstantinos Mavropanos : jaune (seulement) pour le défenseur de Stuttgart, et penalty à tirer par Mbappé. Si le numéro 10 voit sa première tentative repoussée par Vlachodimos, il se voit offrir une seconde chance par un joueur grec trop pressé d’entrer dans la surface. Cette fois, ce sera la bonne (1-0, 56e), et un Stade de France plein à craquer peut vrombir de plaisir. La réaction grecque par le coup franc de Bakasétas atterrit dans le mur, et la frappe de Petros Mantalos (65e) est, elle, rendue vaine par l’expulsion de Mavropanos à la 68e, le gaillard mettant au sol Kolo Muani qui filait droit au but après un une-deux longue distance avec Coman.
À 11 contre 10, le match est plié. Didier Deschamps l’a bien compris, effectuant son premier changement à la 77e minute et laissant son équipe terminer en roue libre. Le coup franc de Grizou caressant le cadre, les frappes sèches de Mbappé et Camavinga (très bon ce soir), l’incursion de Theo Hernandez ou le sprint d’Ousmane Dembélé trop court sur le service de son capitaine n’y changeront rien au bout de 14 minutes de temps additionnel (!). Les schémas sont oubliés, les hommes gisent au sol : cette saison marathon a apporté suffisamment de sueur et de bonheur pour en rester là.
France (4-3-3) : Maignan – Koundé, Konaté, Upamecano, Hernandez – Griezmann (Nkunku, 86e), Tchouaméni, Camavinga – Coman (Dembélé, 77e), Kolo Muani (Giroud, 86e), Mbappé. Sélectionneur : Didier Deschamps.
Grèce (4-3-3) : Vlachodimos – Baldock, Mavropanos, Hatzidiakos, Tsimikas – Siopis (Fountas, 66e), Bakasétas (Rétsos, 71e), Kourbelis (Bouchalakis, 86e) – Masouras (Koulierakis, 71e), Giakoumakis (Pavlidis, 66e), Mantalos. Sélectionneur : Gustavo Poyet.
Par Mathieu Rollinger, au Stade de France