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Les amendes du Besançon Foot : « Avec l’argent, on serait parti à Dubaï »
Après une défaite 4-1 du Besançon Foot en coupe régionale face à une équipe de division inférieure, l'entraîneur Benoit Pansier décide d’agir pour inverser la mauvaise dynamique. Sa solution : taper au portefeuille de ses joueurs. Joris Adjakly, cadre du vestiaire, raconte l'épisode de l'intérieur.
L’élimination du Besançon Foot, cinquième de National 3, en Coupe de Bourgogne Franche-Comté face à Chalon-sur-Saône qui évolue au niveau régional (4-1) le 12 mars dernier a failli coûter cher aux Bisontins. Cet affront, troisième match sans victoire de l’équipe, est la goutte de trop pour le coach Benoît Pansier qui, quelques jours plus tard, affiche au mur du vestiaire un barème d’amendes pour le moins strict. 50 euros pour une sieste dans le bus, 10 euros pour un marquage oublié… Le papier fait vite le tour des réseaux sociaux. Deux semaines plus tard, le président décide d’abolir ces sanctions. Joris Adjakly, vice-capitaine du Besançon Foot, revient sur cet évènement.
💵 Insolite : 50 € si le joueur s’endort dans le bus, 10 € pour un penalty concédé… les amendes folles en vigueur au Besançon foot ! ➡️ https://t.co/85aNQ66JbL pic.twitter.com/I0CCB5a8A8
— L'Est Républicain (@lestrepublicain) March 17, 2023
Quelle a été la réaction du vestiaire en voyant ce papier affiché au mur ?
Le coach nous avait brièvement évoqué le sujet avant. Mais ça m’a quand même surpris de voir ça. Personnellement, comme ça fait longtemps que je suis là et que j’ai un peu de bouteille, je n’y ai jamais vraiment cru. Par contre, les jeunes à côté de moi avaient une petite boule au ventre. (Rires.)
Est-ce que ça a changé la dynamique du groupe ?
Un petit peu, mais le changement n’a pas été brutal. Ce week-end, on a quand même perdu 1-0 à Gueugnon, même si, dans le contenu, c’était un peu mieux. Mais de manière générale, les critères de ce système, ce ne sont que des règles que nous devons appliquer au quotidien. Je pense que nous l’imposer de cette manière, ce n’était peut-être pas une bonne idée.
Ça a dû vous coûter un bras, non ?
Même pas, parce que le coach n’a pas eu le temps de nous réclamer les sous. Pendant deux semaines, il notait tout. Il nous aurait peut-être réclamé l’argent plus tard, ou pas d’ailleurs. C’était peut-être juste pour nous faire peur. En revanche, certaines amendes plus cool qui étaient déjà en place avant vont rester. Par exemple, l’équipe perdante à l’entraînement paye les pizzas à la fin. Ça, c’est sympa.
Tout l’argent aurait été destiné à un pot commun, qu’est-ce que vous en auriez fait ?
On serait partis en vacances ! On aurait pu partir loin genre Dubaï ou quelque chose comme ça ! (Rires.) Non, plus sérieusement, je pense qu’on aurait fait une sortie en fin de saison. Un repas, une sortie de kart ou un bowling, quelque chose comme ça.
À titre personnel, qu’est-ce qui vous aurait coûté le plus cher ? Les siestes dans le bus ?
Non, comme je suis milieu de terrain et que je suis quelqu’un de plutôt accrocheur, je pense que les dix euros par faute amenant un but sur coup franc, ça aurait pu me coûter de l’argent. Sinon dans le bus, je ne suis pas du genre à faire des siestes. Quand on aime le foot, on ne dort pas. Soit on parle de la victoire, soit on se remet en question à cause de la défaite. Après oui, il y a toujours des mecs qui dorment, mais moi je suis vice-capitaine, donc je me dois d’être exemplaire.
Propos recueillis par Mathis Healy