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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Sporting Bastia (du 24e au 4e)

Par Thomas Andrei, Florian Lefèvre et Steven Oliveira

De l'épopée européenne de 1978 au renouveau du Sporting avec Frédéric Hantz, en passant par la victoire en Coupe de France 1981 et les garçons bouchers des années 90, honneur aux 50 Turchini qui ont marqué l'histoire du Sporting Club de Bastia.

#24 - Sébastien Squillaci

Depuis des années, les jeunes Bastiais aimaient bien composer une charnière 100% corse de rêve Modesto – Squillaci sur PES ou Football Manager. Grâce à Frédéric Hantz, qui le convainc de sortir de son bourbier londonien, Toto fait de gros efforts financiers et signe à Bastia. Depuis, une carrière toute en élégance et en coups de sang – le fameux « hijo de puta » asséné à Dario Cvitanitch qui fit de lui un héros – et un tir au but, chez lui, à Monaco. Pour envoyer Bastia en finale de Coupe de la Ligue et célébrer comme s’il n’avait jamais foulé le Rocher. Un titan.

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#23 - Paul-Ferdinand Heidkamp

Pas forcément le plus connu de la liste, Paul-Ferdinand a tenu pendant trois saisons la défense bastiaise. Ancien de Dortmund, le libéro au nom de comte prussien débarque en Corse en 1973 et gagne vite le surnom de Paul Le Fou. Entre autres, parce que le natif de Düsseldorf aimait bien faire des têtes en arrière, placées en lucarne, pour tester le gardien. Pour son premier match contre Bastia avec Lille, PFH était tellement ému, qu’il avait sciemment levé sa jambe sur un coup franc pour laisser son ancienne équipe marquer. Attaché à la Corse, Paul le fou revient souvent sur Bastia. Histoire de participer à des tournois de sixte l’été et exhiber ses phalanges tatouées de quatre lettres : SECB. Sporting Étoile Club Bastiais, l’ancien nom de son club de cœur.

#22 - Jacques Zimako

Non, Christian Karembeu n’est pas le seul Kanak passé par Bastia. Trente-trois ans avant la pré-retraite du champion du monde 98, Jacques Zimako débarque en Corse. Très vite, le Néo-Calédonien fait le bonheur des supporters bastiais. Moins des défenseurs adverses qu’il humilie depuis son aile gauche à coups de crochets et d’accélérations. Celui qui sera surnommé Zigzag n’est pas qu’un dribbleur fou. Il marque aussi beaucoup de buts dont quelques-uns sur corner direct, sa spécialité. Après cinq saisons passées au Sporting (1972-1977), Zimako quitte la Corse pour rejoindre l’ASSE et ne participera donc pas à la folle épopée européenne de Bastia. Très attaché à la Corse et au SCB, l’international français (12 sélections) reviendra au club en 1983 pour deux petites saisons avant de raccrocher les crampons et de devenir éducateur sportif sur l’Île de Beauté.

#21 - Armand Cesari

À Bastia, plus qu’ailleurs, le peuple est avide de légendes urbaines. À chaque mercato, les noms des joueurs soi-disant sondés par le club sont à s’écrouler de rire : Klinsmann, Ronaldinho et Töre André Flo ont par exemple été cités dans les bars de la place du Marché. On raconte également pas mal de bêtises au sujet d’Armand Cesari, l’homme qui a donné son nom au stade du SECB en 1937. Il aurait été un ancien joueur, parti combattre le nazisme et porté disparu, qu’on aurait ensuite décidé d’honorer. C’est mystérieux et élégant, mais seulement à moitié vrai. Fan et auteur, Thibault Casanova, a lui fait des recherches. Dans son livre La Grande Histoire du stade Armand-Cesari de Furiani, il assure : « Armand Cesari n’est pas mort au front, mais est décédé prématurément le 21 janvier 1936, à Marseille, d’une maladie foudroyante. […] Respecté pour sa correction et sa grande loyauté, il fut longtemps le capitaine puis l’entraîneur-joueur des Bleus. Avec lui, le Sporting a remporté 6 championnats de Corse et 5 coupes de Corse. Sa disparition fut un très grand choc dans l’entourage du club. » Il repose aujourd’hui au cimetière de Farinole, commune près de Saint-Florent.

#20 - Ismaël Triki

Natif de Zenata au Maroc, Ismaël Triki est pourtant un vrai Corse. Arrivé jeune au centre de formation du Sporting, Triki joue son premier match pro en 1986, à dix-neuf ans. Un jeune rookie qui deviendra très vite un vrai patron de la défense. Déjà adoré par les supporters, le Ruud Gullit marocain verra sa cote exploser un soir de trente-deuxième de Coupe de France le 11 mars 1988. Opposé à l’OM, Bastia, alors en Ligue 2, s’imposera 1-0 sur un but de Triki en fin de match. Après sept saisons passées en seconde division, le défenseur marocain quittera le Sporting en 1993 pour aller diriger la défense de Châteauroux. Mais, Ismaël Triki n’oubliera jamais la Corse comme le prouve son brassard de capitaine avec la « Tête de Maure » lors de la Coupe du monde 1994 aux USA. Une fois sa carrière de joueur terminée, Triki reviendra d’ailleurs s’installer sur l’île pour investir dans l’immobilier et dans une pépinière. Spectateur assidu à Armand-Cesari, l’ancien défenseur attend l’éclosion de son fils, Lucas, intégré au groupe pro du Sporting cette saison.

#19 - Morlaye Soumah

Si un visage d’un joueur africain devait figurer sur le drapeau corse en lieu et place de la tête de Maure, ce serait lui. Morlaye Soumah, un libero qui ne payait pas de mine (1m75), mais la grinta incarnée. Au départ, le Guinéen devait signer à Lyon, « mais il faisait trop froid » . Alors, va pour Bastia où il disputera pas moins de 342 matchs en pro entre 1991 et 2004. De quoi devenir l’un des chouchous de Furiani. L’année dernière, Soumah racontait une anecdote marquante pour le site spiritu-turchinu, sur l’époque où Robert Nouzaret le mettait sur le banc : « Un jour, Nouzaret s’est fait choper dans le couloir qui mène au vestiaire par un supporter. Il (le supporter) a commencé à l’engueuler et le bousculer pour me remettre titulaire ! Moi je me suis dit : « Oh putain il va croire que ça vient de moi », finalement j’ai rejoué (rires) et puis la tribune poussait ! » Tête de Morlaye !

#18 - Felix Lacuesta

La carrière de Felix Lacuesta à Bastia est à lire en trois tomes. Le premier, le plus glorieux, se déroule entre 1977 et 1979. Prêté par l’ASSE, le milieu de terrain profite des blessures pour s’imposer au SCB et participer à la folle épopée européenne du Sporting. Sur son côté, Lacuesta sort notamment un match extraordinaire en seizième de finale retour à Newcastle (1-3) où il offre le premier but à Jean-Marie De Zerbi après une série de crochets destructeurs. Au tour suivant, le Basque remet ça sur la pelouse du Torino (2-3) avec une passe décisive à son pote Jean-François Larios. Après une pige d’un an à Bordeaux, Lacuesta revient en Corse en 1980 avant de repartir un an plus tard. Suffisant pour remporter la Coupe de France face à son club formateur de l’AS Saint-Étienne. Le dernier tome sera, lui, encore plus court. Durant six petits mois (juillet à décembre 1985), Felix Lacuesta portera de nouveau le maillot du Sporting, avant de filer à Monaco et de finir sa carrière à Cannes.

#17 - Georges Franceschetti

4 juin 1972, Parc des Princes. Georges Franceschetti s’élève dans le ciel parisien pour reprendre un coup franc de Jean-Claude Tosi. Son coup de tête gagnant ne suffira pas au capitaine bastiais pour soulever la Coupe de France face à l’OM. Marseille s’impose 2-1 et attirera justement, cet été-là, l’attaquant bastiais dans ses filets. Avec son cou de molosse et sa moustache en brosse, le chouchou de Furiani était le régulateur de l’attaque du SECB. L’enfant du pays reviendra finalement terminer sa carrière à Bastia, en lançant le générique de fin après l’épopée européenne de 1978.

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#16 - Frédéric Née

La Sampdoria a eu Roberto Mancini et Gianlucca Vialli, le Chili a connu Marcelo Salas et Ivan Zamorano, le Brésil a vibré avec Romário et Bebeto… Et Bastia a frissonné devant le duo Frédéric Née et Pierre-Yves André, entre 1998 et 2001. Née et André, deux attaquants complémentaires – André, dans la profondeur, Née qui lui tournait autour –, et deux potes dans la vie. « On avait les mêmes goûts, les mêmes sujets de discussion, on regardait les mêmes émissions, alors forcément on a vraiment accroché » , raconte Frédéric Née. Propulsé en équipe de France (une sélection à la Coupe des confédérations 2001) après trois années prolifiques sous le maillot bastiais, l’avant-centre ne parviendra jamais à s’imposer ensuite à l’Olympique lyonnais. Née reviendra à Bastia poursuivre une carrière finalement vite abrégée par les blessures. En tout, Née aura planté 48 buts en première division pour le Sporting. Dont une merveille de lob face à Bernard Lama.

(à savourer en appuyant sur le bouton mute)

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#15 - Julian Palmieri

À son premier match en Ligue 1, Julian, poussé par le public à l’époque peu habitué à voir des noms corses sur les maillots turchini, essayait de crocheter au bord de la tribune Nord. Depuis, il a maîtrisé un dribble, toujours le même, qu’il arrive presque toujours à placer, comme un Arjen Robben en plus trapu et poilu. Replacé latéral gauche par Frédéric Hantz, il aura dû apprendre un métier, combler des lacunes défensives, toujours avec la main sur le cœur. Puis il y a ce but contre Paris, l’un des plus beaux de l’histoire de Bastia, dont on se souviendra en Corse comme on se souvient à Madrid de la reprise de Zidane en finale de C1. Une frappe venue des cieux, complétée en fin de match par une tête plongeante de la tête. Julian a peut-être grandi à Lyon, mais aime son Sporting plus que beaucoup.

#14 - Anto Drobnjak

Déjà, s’appeler Anto, le diminutif d’Antoine ou Antone en corse, était un bon début. La suite n’est pas mal non plus : 55 buts en trois saisons sous les couleurs bastiaises de 1994 à 1997. Champion de France avec le RC Lens, c’est sur l’Île de Beauté que le buteur monténégrin avait trouvé la plénitude de son talent. Frédéric Antonetti montait une équipe pour son buteur yougo, promu capitaine au bout d’une saison, et celui-ci le leur rendait bien. « Là-bas, ils m’ont beaucoup donné et moi aussi, en retour, confiait récemment Drobnjak dans L’Équipe. Et puis la Corse et le Monténégro se ressemblent. Le caractère des gens, la société, le mode de vie… Il y a la mer, la montagne, et l’amitié est solide. » Un regret, forcément : ce but refusé pour un hors jeu inexistant en finale de la Coupe de la Ligue 95, qui aurait pu permettre au Sporting de créer la surprise face au PSG.

#13 - François-Joseph Modesto

Aujourd’hui, Francè Modesto est le directeur sportif de l’Olympiakos. Ce qui en fait probablement un bon prétendant pour le top 10 des Corses les plus influents du magazine Forbes. Il y a une vingtaine d’années, le gamin de Lupinu et son frère étaient déjà à Furiani, dans les tribunes, au sein du groupe de supporters qu’ils avaient formé. Pas retenu par le Sporting qui ne croyait pas en lui, il part cinq ans à Cagliari, où il apprendra la tactique à l’Italienne. Passé par le Monaco de Deschamps et la Grèce, il revient chez lui en 2013. Pas sûr de pouvoir tenir physiquement et mentalement, il ne signe à chaque fois qu’une saison. Pour être réglo avec son club. Il restera trois ans, marquera un but jubilatoire à Saint-Étienne, celui de l’égalisation lors du triomphe face au PSG, tout en tenant la baraque derrière avec Toto Squillaci. Lors de son dernier match, une fête digne des plus grands est organisée. Il en parle toujours avec émotion. « Jamais je n’aurais pensé après mon premier match professionnel à Bastia finir comme ça. Ça veut dire que ça a été long, mais aussi que j’ai été apprécié pour ce que j’ai fait. Je ne pourrai jamais oublier tous ces gens-là. […] Je pense que c’est vraiment une des premières fois qu’un joueur est salué comme ça à Bastia, avec autant d’amour, d’émotions. Je m’attendais à un petit truc, mais pas à quelque chose d’aussi émouvant. » Un jour, peut-être, il reviendra une nouvelle fois. En Corse, on l’espère encore.

#12 - Dragan Džajić

Ailier, rapide, technique, dribbleur, Dragan Džajić passera à la postérité comme le recordman de sélections en équipe de Yougoslavie (85 matchs, 23 buts). À Furiani, c’est comme si « Dragan Magic » volait sur son côté gauche. Légende de l’Étoile rouge de Belgrade, ce joueur au physique élancé quitte son club de cœur l’espace de deux ans, entre 1975 et 1977, pour envoûter Furiani. Le public corse admire les coups francs, et même les corners directs de celui que Pelé voyait comme « le miracle des Balkans » . Au total : 35 buts pour celui dont la tâche était d’abord de délivrer des passes décisives. Ce qu’il fit à merveille lors d’un fantastique 5-2 infligé au PSG de Mustapha Dahleb, où il prit un malin plaisir à enchaîner encore et encore les tentatives de corners directs – cinq de suite à la 83e ! – pour finir par tromper son compatriote Ilija Pantelić au premier poteau, avec l’aide du crâne dégarni de l’immense Claude Papi.

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#11 - Pierre-Yves André

Non, Pierre-Yves André n’était pas aussi bon que Frédéric Née. Souvent, c’était flagrant. Il loupait des passes, ne concrétisait pas des occasions que son vieux compère aurait envoyé au fond sans souci. Mais sans lui, rien n’aurait été possible. C’est lui qui se battait, mettait les coups et créait les espaces. Comme un soir face à Auxerre, où le grand Pierre-Yves martyrise un jeune Bacary Sagna qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. À chaque fois que le latéral de Manchester City tente un centre, il repense à ce soir-là, transpire, tremble et balance la balle derrière le but. Histoire vraie. En revenant en 2004 après des passages foireux à Nantes, Bolton et Guingamp, André finit capitaine et finit par devenir lui-même le buteur principal. En 2010, à 36 ans, il prend sa retraite, épuisé, en ayant inscrit 14 réalisations, son meilleur total, sans pour autant parvenir à sauver le club de la relégation en National. Aujourd’hui homme de terrain pour beIN, il vit toujours en Corse, pays qui l’a adopté. Tellement que lorsque la sélection de la Bretagne devait affronter la Squadra Corsa, il refusa de jouer pour sa terre natale. Une décision qui s’inscrit dans une tradition locale : celle de « fabriquer des Corses » . Opè André.

#10 - Roger Milla

Dix ans avant d’exhiber ses pas de makossa à la Coupe du monde 1990, Roger Milla débarque en Corse, après deux saisons passées à Valenciennes et Monaco. Dès son arrivée, le Camerounais marque des points auprès des supporters bastiais en inscrivant le but de la victoire en finale de Coupe de France 1981 face à l’ASSE (2-1). Aussi à l’aise dans la ville, où il se balade sereinement en boubou dans les rues de Bastia, que sur le terrain, où il danse au milieu des défenseurs, Roger Milla aura disputé quatre saisons au Sporting pour trente-cinq buts marqués en championnat et autant de sourire quotidien. Star planétaire, l’attaquant camerounais aura aussi permis de faire augmenter la visibilité mondiale du SCB qui aura en Roger un représentant à la Coupe du monde 1982. Sur la pente descendante, trop souvent en voyage au Cameroun, Roger Milla finira par quitter Bastia en 1984 pour retrouver une seconde jeunesse en deuxième division avec l’AS Saint-Étienne et Montpellier.

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#9 - Jean-François Larios

Compositeur grec de génie, Vangelis, c’est les BO de Blade Runner, 1492, et des Chariots de Feu. Puis surtout de cette vidéo du but de Jean-François Larios au Stadio Communale contre le grand Torino inscrit le 7 décembre 1977, en huitième de finale de la Coupe de l’UEFA. Et un des plus formidables buts collectifs de l’histoire du football. Toute une vie au son de Vangelis, pour le gamin de l’époque, prêté par Saint-Étienne comme Lacuesta. Après sa seule saison en Corse, il passe par l’Atlético de Madrid, Lyon et Strasbourg. Une carrière un peu plombée par des rumeurs de liaison avec l’épouse de Michel Platini…

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#8 - Michael Essien

Pépite des Liberty Professionals, club de la banlieue d’Accra, Michael Essien a dû d’abord être recalé par Manchester United avant de signer à Bastia. En Corse, à 18 ans, il est un inconnu. Il entre une première fois à Metz, à la place du capitaine Laurent Casanova, au poste de latéral gauche. Première apparition pitoyable. Mais comme quoi, il ne faut jamais se moquer. D’abord choyé par Frédéric Antonetti, il explose la saison suivante sous les ordres de Robert Nouzaret. Cyril Jeunechamp fait le sale boulot et il peut perforer, s’exprimer, jusqu’à une finale de Coupe de France perdue face à Lorient. La saison suivante, sous Gerard Gili, dans une équipe particulièrement joueuse avec Laurent Batlles comme capitaine, il marche sur l’eau. On se souvient par exemple d’un but autoritaire à Bordeaux, lors d’une victoire 2-0. Celui qu’on appelle alors toujours Micka, ou Mickaël, est élu meilleur jeune du championnat et s’envole pour Lyon, où il deviendra Michael. Le reste appartient à l’histoire.

#7 - Paul Marchioni

C’est un sourire qui restera à jamais gravé au panthéon du Sporting. La bouille radieuse de Paul Marchioni en train de brandir la Coupe de France 1981, juste après avoir claqué une paire de bises au président Mitterand. Marchioni, c’est le cœur des Turchini. Formé à Bastia, le défenseur central profite de la blessure d’André Burkhardt, lors de la fameuse saison 1977-1978, pour se faire une place de titulaire dans la grande équipe de Pierre Cahuzac. Sa carrière est lancée, Marchioni passera pas moins de treize saisons en pro à Bastia entrecoupées d’un intermède à l’OGC Nice. Pas le plus technique, le natif de Corte met du cœur à l’ouvrage, aux côtés de son compère de la défense centrale, Charles Orlanducci. Ensemble, ils remportent donc cette Coupe de France, en battant en finale l’AS Saint-Étienne. La première et la dernière en date du club à la tête de Maure.

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#6 - Johnny Rep

L’histoire est connue. À l’été 77, pour compenser les départs de Dzagic et Zimako, les dirigeants bastiais tentent un pari fou : attirer en Corse Johnny Rep, joueur du FC Valence et finaliste de la Coupe du monde 74 avec les Pays-Bas. Un pari réussi, qui serait impossible à l’heure d’Internet. Rep raconte : « Je ne savais pas où je mettais les pieds, mais j’étais sûr de vouloir quitter l’Espagne pour retrouver ma place chez les Oranje. Dès mon arrivée, ils m’ont baladé. À ma descente d’avion, je souhaitais voir le stade, connaître mes conditions de travail, et eux voulaient absolument m’emmener à la meilleure table de l’île. Après un long repas, j’ai voulu faire un tour à Furiani et ils m’ont traîné à Saint-Florent où les paysages sont paradisiaques. Pareil ensuite avec Porto-Vecchio. Le soir, de guerre lasse, j’ai signé et je me suis endormi, harassé. Le lendemain, je me suis quand même rendu au stade avec Jules Filippi. J’ai eu un choc. Si je l’avais vu avant, je n’aurais jamais signé, mais je ne l’ai jamais regretté. » La légende ajoute qu’arrivé à Furiani, Rep lâcha même un « il est bien, votre terrain d’entraînement » . Mais comme il le dit aussi, il ne regrettera pas son choix. Notamment grâce à un doublé à St James’ Park, il emmènera son Sporting en finale de Coupe de l’UEFA. Une finale perdue contre Eindhoven. Dur, pour un gamin de l’Ajax…

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#5 - Lubomir Moravcik

Si les Corses n’aiment pas Emmanuel Petit, ce n’est pas pour rien. Deux ans après le sulfureux Bastia – Monaco de 1994, où les Monégasques s’étaient réfugiés dans le vestiaire, le milieu tricolore tacle Ľubomír Moravčík et brise la jambe de la vedette bastiaise du moment. En deux saisons, l’artiste tchécoslovaque a marqué de son empreinte le Sporting, époque maillot Reebok trop large sur les épaules. Le meneur de jeu régale, avec un faible pour les coups francs qui nettoient la lucarne, comme celui infligé à Bernard Lama. Caractériel, Moravčík est capable de sécher l’entraînement pendant un mois après une engueulade avec Frédéric Antonetti, pour faire un retour tonitruant face à Monaco, en 1998. Au cours de sa carrière, Lubo a passé six saisons à Saint-Étienne, puis quatre au Celtic en fin de carrière, mais il l’assure : « J’ai joué mon meilleur football à Bastia.  »

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#4 - Yannick Cahuzac

Petit, Yannick Cahuzac voulait devenir sapeur forestier. Au lieu de ça, le petit fils de l’entraîneur du SECB, période épopée européenne, est devenu un symbole. Le symbole de ce qu’est le Sporting. Un club qui va trop loin, pas forcément toujours très fin, abonné aux débordements et suspensions. Mais aussi un club qui déborde d’amour, partout, de toutes ses composantes. D’abord latéral droit en Ligue 2, il bouge au milieu et devient capitaine indéboulonnable en National. Personne ne pense alors que, sept ans plus tard, il compterait 138 matchs en Ligue 1 à son compteur. Et encore moins quatre buts. Un but de Cahuzac fut longtemps tellement improbable que tout le monde se souviendra à jamais de sa première réalisation. Saison 2014/2015, 18e journée, Bastia a besoin de gagner contre Rennes. À la 81e, en contre, il est lancé face à Costil et place une frappe instinctive petit filet. Comme s’il l’avait fait des dizaines de fois. Il exulte, lève les bras au ciel, se souvient de ne pas enlever son maillot et se jette dans la foule, qui avait suivi l’action, se déplaçant tout au long de la tribune. On se souvient d’une image : les vieux briscards Squillaci et Modesto se jetant sur leur capitaine, le propulsant au sol avec des cris de joie.

Modesto, qui, s’il avait été conservé en 1999, aurait pu devenir Cahuzac, résume le culte autour de Cahu en quelques mots : « Toto et moi, on a failli se claquer sur l’action, juste pour aller l’embrasser. Quand il marque, je ressens la même chose que si je marquais. » Quand Cahu marque, toute la Corse a l’impression de marquer. Quand il souffre, pareil. Et quand il entre sur le terrain après des mois de blessure lors de sa première saison en Ligue 1, tout le stade exulte bruyamment comme s’il sortait de l’hôpital. À la fin de sa carrière, Cahu ne restera peut-être pas dans le football. Il ira en montagne, avec les animaux, qu’il aime autant que les hommes. À Furiani, tout le monde se souviendra de lui comme u capitanu. Peut-être le plus beau que le club ait jamais eu.

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