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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Benfica Lisbonne (du 24e au 4e)

Par Steven Oliveira et Alexandre Pedro

En 113 ans d'existence, le Benfica Lisbonne a vu passer de sacrés beaux joueurs, d'Eusébio à Nuno Gomes, en passant par Vitor Silva, Pablo Aimar ou encore Fernando Chalana. Focus sur les 50 Águias les plus emblématiques.

#24 - Torres

José Torres est ce qu’on appelle un poissard. Barré par la concurrence du buteur vedette José Águas, l’attaquant portugais assiste depuis le banc aux deux succès européens du SLB, ne pouvant même pas espérer entrer en jeu puisque les remplacements n’étaient pas encore autorisés. Une fois Águas retraité, José Torres et son mètre 90 peuvent enfin squatter le poste de numéro 9 juste devant Eusébio, Santana et Coluna, légèrement plus bas sur la pelouse. Problème, s’il sera bien titulaire lors des trois finales de C1 que disputeront le Benfica Lisbonne en 1963, 1965 et 1968, l’international portugais perdra les trois. Poissard en Europe, José Torres ne l’était pas du tout au Portugal puisqu’il aura remporté neuf championnats durant ses douze saisons au SLB, avec au passage 284 buts inscrits en 347 rencontres.

#23 - Ângelo

Au contraire de José Torres le poissard, Ângelo est, lui, ce qu’on appelle un porte-bonheur. Titulaire lors des deux finales de C1 victorieuses, le latéral gauche n’a pas participé aux deux autres finales de 1963 et 1965. Résultat, deux défaites. Mais son apport lors des deux titres de champion d’Europe ne se résume pas seulement à sa qualité de porte-bonheur. Coureur infatigable, combattant extraordinaire, Ângelo est un coéquipier modèle qui se sacrifie pour l’équipe. Toujours bien placé, et par conséquent jamais dépassé, l’international portugais alternait entre le poste de latéral gauche et celui de défenseur central lorsque l’équipe évoluait à trois derrière. Et ce durant treize saisons, toutes passées au Benfica Lisbonne.

#22 - Santana

Originaire d’Angola, Santana débarque à Lisbonne quelques jours après sa majorité en 1954. Barré par une concurrence énorme à ce poste de numéro 10, Santana patiente deux années pour connaître sa première cape avec les pros, puis trois ans de plus pour s’installer comme titulaire. Fasciné par l’élégance, l’intelligence, la technique et la qualité de passe du bonhomme, Béla Guttmann l’installera aux côtés de Mário Coluna en soutien de José Águas. Le trio fera des miracles en finale de C1 face au Barça avec un but chacun. Privé de finale l’année suivante en raison de l’émergence d’Eusébio, il sera en revanche présent lors de la défaite face à l’AC Milan en 1963 avant de disparaître peu à peu de l’équipe jusqu’à son départ à la retraite en 1967.

#21 - Toni

Le passage de Toni au Benfica Lisbonne est à lire en plusieurs chapitres. Les deux premiers se déroulent crampons au pied. Après avoir fait ses preuves à l’Académica Coimbra, Toni débarque dans la capitale portugaise en 1968. Durant douze saisons, coupées par une pige de six mois aux États-Unis en 1977, le milieu de terrain fera le sale boulot sur la pelouse. Son but ? Récupérer les ballons et les transmettre rapidement aux plus talentueux Eusébio ou Nenê. Une fois les crampons rangés au placard, Toni et sa jolie moustache reviennent du côté de Lisbonne pour devenir adjoint de Sven-Göran Eriksson en 1982 avant d’enfiler le costume d’entraîneur cinq ans plus tard. Pour sa première saison sur le banc, Toni amènera le SLB en finale de la C1, puis remportera le championnat l’année suivante. Parti tenter sa chance à Bordeaux, le Portugais reviendra en 1992 pour gagner un nouveau championnat. Son troisième et dernier passage sur le banc benfiquista en 2000 sera, lui, un échec total.

#20 - Shéu

Né au Mozambique, Shéu rejoint les rangs du Benfica en 1970. Quarante-sept ans plus tard, l’homme est toujours là en tant que coordinateur technique. Entre-temps, l’international portugais débutera avec les jeunes durant deux ans avant de faire ses débuts chez les pros en 1972 à seulement dix-neuf ans. Après trois saisons d’adaptation, Shéu s’installe définitivement au sein du milieu de terrain benfiquista. Un poste qu’il ne quittera qu’en 1989, après 487 rencontres disputées sous le maillot des Águias, pour entamer une seconde carrière de coach, toujours au SLB. Durant ses dix-sept saisons de joueur, Shéu remportera neuf championnats du Portugal, mais aucune coupe européenne. Pourtant, il a tout fait pour briser la malédiction en marquant lors de la finale retour de C3 en 1983 face à Anderlecht (0-1, 1-1), avant de porter le brassard pour celle de C1 en 1988.

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#19 - Fernando Cruz

Pur produit du centre de formation benfiquista, Fernando Cruz fait ses débuts chez les pros en 1959 à 19 ans. Durant dix saisons, l’international portugais connaîtra plusieurs postes, milieu gauche, milieu défensif et enfin latéral gauche à partir de 1962. Solide défensivement où il s’arrachait pour empêcher l’ailier de le dépasser, Cruz était aussi capable d’apporter le danger offensivement où sa patte gauche lui était alors plus utile. Il aura été de toutes les finales européennes – les deux remportées et les trois perdues – et aura engrangé huit trophées de champion du Portugal. Après 447 rencontres sous le maillot rouge, Fernando Cruz quittera pour la première fois Lisbonne pour tenter sa chance au Paris Saint-Germain.

#18 - Germano

Germano, c’était avant tout la classe. Loin du cliché du défenseur central robuste et costaud qui joue des coudes, l’international portugais préférait user de sa science de l’anticipation et de son intelligence pour récupérer le cuir. Une fois le ballon dans ses pieds, Germano n’était pas du genre à envoyer une sacoche loin devant. Non, avec lui, la relance était toujours propre, dans les pieds. Commandant en chef de la défense à trois du SLB qui remporte deux C1 de suite en 1961 et 1962, Germano est aussi capable de dépasser ses fonctions. Ce fut notamment le cas en 1965 lors de la finale face à l’Inter lorsqu’il remplacera durant plus de trente minutes le portier Costa Pereira, blessé. Bien qu’il n’encaisse aucun but des attaquants italiens, les Águias, réduits à dix, ne parviennent pas à égaliser et s’inclinent une seconde fois après la finale de 1963. Une rencontre qui sonnera la fin de Germano au Benfica qu’il quittera un an plus tard.

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#17 - Costa Pereira

Arrivé à 24 ans dans la capitale portugaise depuis son Mozambique natal, Costa Pereira grille très vite la priorité à José Bastos et s’impose dans les cages des Águias. Ancien basketteur lors de sa jeunesse mozambicaine, Pereira profitait de sa détente et de son mètre 88 pour sortir loin de sa ligne et s’imposer dans les airs. Un alliage d’élégance et de talent qui permet au SLB de remporter deux finales de C1. Malgré les cinq buts encaissés lors de ces deux finales à la sauce offensive, le portier a effectué de nombreuses parades face aux Barcelonais et Madrilènes. Ses deux autres finales de C1 en 1963 et 1965 seront plus difficiles. Plus que la défaite, la rencontre face à l’Inter en 1965 sera marquée par une petite boulette de sa part avant d’être obligé de quitter le terrain sur blessure, obligeant le défenseur Germano à prendre ses gants.

#16 - José Augusto

Après avoir montré son talent du côté de Barreirense, José Augusto quitte la banlieue de Setúbal, traverse le ponte 25 Abril et pose ses affaires au Benfica Lisbonne. On est alors en 1959, et José Augusto s’empare dès son premier match face au Real Oviedo du couloir droit de l’attaque benfiquista. Un poste qu’il ne partagera que très peu avec ses coéquipiers jusqu’à son départ du club en 1970. Durant onze saisons, l’international portugais sera le pire cauchemar des latéraux adverses. Rapide, à l’aise des deux pieds, il préférait le plus souvent faire l’altruiste en adressant des centres téléguidés aux attaquants. Mais celui qui restera dans le staff après sa retraite était aussi capable de faire trembler les filets lui-même, comme le prouvent ses 207 buts en 479 matchs. Malgré sa taille moyenne (1,78 m), José Augusto était notamment un excellent buteur de la tête.

#15 - Carlos Mozer

Après avoir fait la moitié de sa carrière à Flamengo au Brésil, Carlos Mozer tente sa chance en Europe et signe au Benfica Lisbonne en 1987. Le SLB ne le sait pas encore, mais il tient là l’un des meilleurs défenseurs centraux de son histoire. Solide comme un roc, Carlos Mozer prouve de suite sa qualité de forteresse infranchissable. Grâce à son nouveau défenseur, le Benfica Lisbonne atteint la finale de C1, vingt ans après celle perdue face à Manchester United. En face, les attaquants du PSV n’arriveront pas à trouver la faille de Carlos Mozer qui marquera même son tir au but. Après cette première année ponctuée d’échecs collectifs, Carlos Mozer remportera le championnat l’année suivante avec son compatriote, et nouveau partenaire, Ricardo Gomes. Parti régaler les supporters de l’OM après cette victoire, le Brésilien reviendra pour trois saisons en 1992. L’occasion de remporter un nouveau championnat et de devenir le second étranger à porter le brassard du SLB.

#14 - Nuno Gomes

10 juin 1997. Alors encore à Boavista, Nuno Gomes écœure Benfica en finale de Coupe du Portugal en doublant la marque pour les Panteras. Résultat, le SLB le récupère dans la foulée. Durant trois saisons, l’attaquant portugais enchaîne les buts (76), récolte deux trophées de meilleur joueur du championnat, mais ne gagne aucun titre. Pas même une petite Coupe du Portugal. Après un Euro 2000 tonitruant, Nuno Gomes s’envole alors pour la Fiorentina pour remplacer Gabriel Batistuta, parti à la Roma. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et il revient au bercail deux ans plus tard. À son retour, l’attaquant aux cheveux soyeux passe deux saisons à l’infirmerie avant de revenir en forme pour l’année du centenaire du club en 2004. Hasard ou pas, le SLB récupère son trône après onze ans d’absence. De retour au sommet, il enchaînera par un doublé sur la pelouse de Porto et le seul but de la Supertaça face au Vitória de Setúbal. Nommé capitaine après le départ de Simão, Nuno Gomes perdra peu à peu sa place de titulaire, jusqu’à son départ en 2011, avec les arrivées de Cardozo et plus tard de Saviola. Peu importe, l’international portugais continuera de marquer lorsqu’on lui donne du temps de jeu comme face au Napoli en Coupe de l’UEFA, le 2 octobre 2008, où il inscrit son 150e but sous le maillot du Benfica.

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#13 - Cavém

Révélé au S.C. Covilhã, Domiciano Cavém est recruté par Benfica en 1955 pour jouer au poste d’ailier gauche. Un poste où il excelle durant six saisons, marquant à de nombreuses reprises, comme ce but en finale de Coupe du Portugal en 1959 après quinze secondes de jeu – record en cours – pour offrir la victoire au SLB face au grand rival de Porto. Puis Simões a éclos. Dès lors, Cavém lui lègue son aile gauche et débute son petit tour des postes. Titulaire à l’aile lors de la finale de C1 1961, il se retrouvera milieu défensif l’année suivante, puis défenseur central en 1963, et enfin latéral droit en 1965, poste auquel il s’installera définitivement jusqu’à sa retraite en 1969. Joueur le plus polyvalent du football portugais, Cavém obligeait l’entraîneur à lui trouver une place tant sa détermination et ses efforts physiques étaient utiles au SLB.

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#12 - Vitor Baptista

Un George Best portugais, sur le papier ça tient plutôt de l’oxymore. Surtout au début des années 1970, alors que l’Estado Novo pose encore un bonnet de nuit sur le pays. C’était mal connaître Vitor Baptista, belle et grande gueule et homme libre avant tout. Que choisir dans une vie menée sans entraves ? Il y a les arrivées en Jaguar (avec chauffeur) à l’entraînement, une scène de fusillade à l’aéroport de Rio après avoir raté l’avion de son équipe, la déchéance entre vols minables et cette mort au premier jour de 1999 dans un cabanon du cimetière de Sétubal dont il était devenu l’homme à tout faire. Dans l’histoire officielle de Benfica, il est resté « le garçon à la boucle d’oreille » .

Ce 12 février 1978, Baptista passe une partie du derby contre le Sporting le nez plongé dans le gazon à la recherche de sa boucle, perdue après la célébration d’un but d’anthologie. « Je suis venu lui dire de reprendre le match, mais il m’a répondu que sans elle, il ne jouait plus » , relate Toni son coéquipier et un des derniers à ne pas lui avoir tourné le dos lors de sa déchéance. Quand on évoquait avec lui son ami, le moustachu racontait un garçon attachant, un peu fou et un avant-centre quelque part « entre Cantona et Ibrahimović » . De 1971 à 1978, Baptista inscrit 50 buts en 121 matchs. Mais plus si personne ne se souvient de ses stats, de son port altier, il reste une légende, un gros sentiment de gâchis et une boucle d’oreille.

#11 - Humberto Coelho

Le SLB aurait-il remporté les finales de 1965 et de 1968 si Humberto Coelho était né, ne serait-ce que quatre ans plus tôt ? Impossible de le savoir, mais il est certain que la défense des Águias aurait été bien plus solide avec Humberto Coelho dans ses rangs. Malheureusement, il n’avait que quinze ans lors de la finale face à l’Inter et évoluait encore chez les juniors lors de celle de 1968. Quelques jours après la défaite face à Manchester, le coach brésilien, Otto Glória, le fait alors monter en équipe première. Coelho n’a que dix-huit ans, mais il s’impose de suite. Dans une position de libéro, plus reculé, il dirige sa défense et intervient avec autorité pour éloigner le danger, que ce soit de la tête, d’un tacle maîtrisé ou d’un parpaing en tribunes. Sacré meilleur joueur portugais en 1974, Coelho quittera Lisbonne pour le PSG après sept saisons à régner sur sa défense avant de revenir deux ans plus tard. Désormais capitaine, il retrouve son poste de patron de la défense et participe à l’épopée européenne en 1983.

#10 - Nenê

Pour comprendre l’impact que Nenê a eu au Benfica Lisbonne, il suffit d’admirer les chiffres. Joueur le plus capé de l’histoire du club avec 575 rencontres disputées en dix-huit saisons, troisième meilleur buteur avec 360 réalisations et détenteur du plus grand nombre de titres avec dix-neuf trophées, dont dix championnats. Lorsque Otto Glória lui laisse sa chance le 17 novembre 1968 face au Vitória Guimarães, Nenê n’a alors que dix-huit ans et évolue en tant que milieu droit. Sur son côté, celui qui était surnommé O Assassino Silencioso (l’assassin silencieux) faisait parler sa vitesse. Un coup de rein tellement puissant qu’il s’arrêtait, attendait que le défenseur arrive, et plaçait une accélération qui laissait son vis-à-vis sur les fesses. Plus tard, John Mortimore transformera Nenê en numéro 9. Une position qui lui permettra d’inscrire la majeure partie de ses buts, mais pas de battre la défense d’Anderlecht en 1983.

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#9 - Luisão

28 mai 2017. Le Benfica Lisbonne remporte sa vingt-sixième Coupe du Portugal. Luisão, lui, en profite pour soulever son dix-neuvième trophée. Un record qu’il partage pour quelques semaines encore avec Nenê. Car oui, malgré ses trente-six ans, le défenseur brésilien a de nouveau prolongé d’une année son contrat au Benfica, qu’il a rejoint en 2003. Sa quinzième saison au SLB devrait ressembler aux dernières : contesté en début de saison en raison de son âge, puis de nouveau titulaire pour rassurer une défense en manque de son patron.

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En quinze ans, le capitaine des Águias a vu défiler des dizaines de défenseurs centraux qui s’installaient à ses côtés avant d’aller voir ailleurs. Luisão, lui, n’a jamais voulu quitter son navire. Un commandant de bord qui n’échappera jamais à ses responsabilités, comme lors de la finale de Ligue Europa 2014 où il ira transformer son tir au but face au FC Séville. Désormais quatrième joueur le plus capé du club, Luisão aura tout connu à Lisbonne : les premières années galères, les finales européennes perdues et la domination totale des quatre dernières années.

#8 - Simões

Pendant à gauche de José Augusto, António Simões partageait avec son compatriote la vitesse, la technique, mais surtout le goût pour la passe. Sauf que pour lui, les caviars étaient distribués du pied gauche. Pourtant, des années plus tard, il avouera ne pas être gaucher : « Tout le monde disait que j’étais gaucher, mais ce n’est pas vrai. La vérité, c’est que j’utilise les deux pieds avec la même facilité. Dieu m’a donné le don de jouer aussi bien avec le pied gauche et le pied droit. » Arrivé à 15 ans au Benfica Lisbonne, Simões n’est même pas encore majeur lorsqu’il porte pour la première fois en pro le maillot rouge dans une rencontre amicale face au Sporting. Depuis ce 27 août 1961, il n’a plus quitté son poste d’ailier gauche et deviendra ainsi le plus jeune vainqueur de la C1 à seulement dix-huit ans et quatre mois lors de la victoire face au Real Madrid. La seule finale européenne remportée par l’homme aux jambes arquées qui en perdra trois par la suite.

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#7 - António Veloso

«  Si je ne m’étais pas dévoué, on y serait encore dans cette séance. » En mars 2011, il revenait une fois encore sur cette course d’élan improbable 23 ans plus tôt, ses piétinements et cette frappe trop molle captée par Hans van Breukelen dans une triste finale de C1 sans but face au PSV Eindhoven. Forcément injuste, Veloso est celui qui rate, l’éternel sixième tireur d’une nuit de mai à Stuttgart. Il est l’homme qui se dévoue, se sacrifie. « En tant que capitaine, c’était à moi de me proposer » , dit-il. L’appel du devoir, comme une seconde peau pour celui qui, après des débuts du côté de Beira-Mar, jura fidélité à Benfica.

Un mariage de 15 ans et 535 matchs. Sobre, efficace, discipliné, Veloso était un ouvrier dévoué. Tellement dévoué qu’il sera promu contremaître dont il avait déjà la moustache bien taillée. Même capitaine, il ne bronchait pas quand il était décalé de son poste d’arrière droit pour dépanner à gauche, dans l’axe ou au milieu. Aujourd’hui, Antonio Veloso vit des minimas sociaux. Une carrière d’entraîneur ratée, un divorce, des mauvais placements et un fils – l’ancien international Miguel – qui ne lui adresse plus la parole. Tous les jours, il déjeune dans le même restaurant à Lisbonne où la patronne ferme les yeux sur l’addition. En souvenir de l’homme qui prit ses responsabilités.

#6 - Manuel Bento

Le Sporting Portugal doit bien se mordre les doigts de ne pas avoir conservé Manuel Bento après une période d’essai de trois mois en 1965. Après avoir trouvé refuge à Barreirense, le portier portugais se venge une première fois des Leões en signant pour le Benfica en 1972 où il s’installera définitivement à son poste en 1976 à vingt-huit ans. L’âge de la maturité pour un gardien. Le portier moustachu en profitera alors pour se venger une seconde fois du Sporting en lui inscrivant un penalty en 1977 lors d’une coupe oubliée, la Taça Federação Portuguesa de Futebol.

Durant dix saisons, Manuel Bento brillera dans les cages du SLB grâce à ses réflexes ahurissants sur sa ligne, ses sorties aériennes maîtrisées et ses dégagements de la main qui atterrissaient derrière la ligne médiane. Surnommé « A muralha da Luz » , Manuel Bento donnera raison à ce surnom en enchaînant onze matchs sans encaisser le moindre but entre le 10 novembre 1985 et le 5 janvier 1986. Une année qui marquera le début de la fin du portier portugais qui se blessera gravement avant de cirer le banc du Benfica jusqu’à sa retraite en 1992, à quarante-quatre ans. Alors que sa longévité exceptionnelle semblait montrer un cœur en parfait état, Manuel Bento décédera en 2007 d’un arrêt cardiaque.

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#5 - Fernando Chalana

Depuis le départ d’Eusébio, le Benfica Lisbonne était à la recherche de son nouveau génie. Produit du centre de formation du SLB, qu’il intègre à quinze ans, Fernando Chalana a permis de combler ce vide. Dans un registre bien différent de la Pantera Negra, Chalana fera vibrer les supporters sur chacune de ses actions. Depuis son aile gauche, l’homme à la moustache prenait un malin plaisir à profiter de sa technique et de sa vitesse pour martyriser ses adversaires avec des dribbles qu’il inventait match après match, avant de centrer avec son pied gauche magique ou de frapper avec son droit tout aussi précis. De quoi rendre fous les défenseurs, qui passaient leur colère dans les chevilles de l’ailier virevoltant.

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C’est Mário Wilson, alors entraîneur du Benfica, qui lancera le jeune Chalana dans le grand bain en 1976 alors qu’il n’est âgé que de dix sept ans. Bingo, le SLB remportera le championnat et Chalana le titre de footballeur portugais de l’année. Huit ans plus tard, l’international portugais quittera Lisbonne pour Bordeaux, avant de revenir en 1987. Son deuxième passage sera marqué par un sixième championnat remporté en 1989, mais surtout par deux regrets. Celui d’avoir manqué en 1988 la finale de C1 sur blessure et de ne pas avoir été sélectionné par Sven-Göran Eriksson pour celle de 1990.

#4 - José Águas

Né en Angola, José Águas fait ses premiers pas au Lusitano Lobito avant de profiter du passage du Benfica Lisbonne dans son pays pour prouver ses talents de buteur. Lors d’un amical face au SLB, José Águas inscrit un doublé. Suffisant pour faire le voyage retour avec les Águias. L’attaquant n’a alors pas encore vingt ans, mais s’installe directement au poste de numéro 9 et enchaîne les doublés, les triplés et même un quintuplé. C’est bien simple, dès qu’un ballon arrivait sur son pied ou sur sa tête, il terminait sa course au fond des filets. Précieux dans le jeu, adepte des appels contre appels et des feintes en tout genre, José Águas marquera 374 buts en 384 rencontres officielles, faisant de lui le deuxième meilleur buteur du club derrière un certain Eusébio.

Intraitable au Portugal, où il termine cinq fois meilleur buteur du championnat, l’attaquant sera tout aussi redoutable en Europe, comme le prouvent ses buts lors des deux finales victorieuses de C1. Deux trophées qu’il aura l’honneur de soulever en premier en tant que capitaine du club. Le talent se transmettant de génération en génération chez les Águas, son fils, Rui, sera lui aussi un buteur de renom au SLB durant sept saisons entrecoupées d’un passage au FC Porto entre 1988 et 1990. Rui Águas brillera notamment lors de la saison 1987-1988 avec un titre de meilleur buteur de C1 malgré son mutisme en finale face au PSV.

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