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  • CDM 2019 – Équipe de France

L’envie d’avoir Henry

Par Maxime Brigand
L’envie d’avoir Henry

Bouée de sauvetage des Bleues face au Brésil, Amandine Henry est pour le moment la meilleure joueuse française dans ce Mondial. Une surprise ? Non, la confirmation d'une amulette.

Un saut dans le vide, pour éviter la tempête. Dans les tribunes du stade Océane du Havre, l’angoisse. Sur les visages des actrices, la frousse. Corinne Diacre a beau chercher, la sélectionneuse n’a, encore une fois, pas vu son système « s’animer » comme elle l’aurait voulu, dimanche soir, lors d’un huitième de finale étouffant face au Brésil (2-1 ap) et finalement débloqué grâce à la roublardise de sa capitaine : Amandine Henry, 29 ans, meilleure joueuse des Bleues depuis le début de la compétition avec Griedge Mbock et la mobylette Kadidiatou Diani. Au milieu d’une équipe de France qui ronronne, qui peine à imposer son rythme et qui n’arrive à surprendre ses adversaires que par à-coups individuels, ce sont elles qui portent l’ensemble. Et ce sont souvent elles, aussi, qui tiennent et font sauter le couvercle lorsque l’événement se crispe. Cette fois, la lumière est venue d’Henry, comme une évidence, à la 106e minute. Son but ? « Je vois Amel tirer le coup franc, je tacle, j’ai un peu de chance, un peu de réussite. » Une symbolique parfaite de la soirée traversée par les Bleues. Puis : « Après, je ne sais pas ce qu’il se passe, je n’avais même pas la force de me relever. » Une histoire de la lutte, de la victoire arrachée « au mental » et du sauvetage in extremis.

Les vieux souvenirs

En tribunes, il y avait les proches, mais surtout le père, Yves Henry, qui n’a pas réussi à dire grand-chose au micro de TF1 à l’exception d’un « ma fille, je t’aime » . Au fond, difficile de savoir à quoi pensait ce groupe au milieu de la prolongation, mais Sidonie Asseyi, la mère de Viviane, a résumé la chose dans les colonnes de L’Équipe : « Amandine nous a délivrés. On se regardait, on avait les larmes. Alors que, quelques minutes auparavant, on croyait qu’on était à un enterrement. » Quelques secondes plus tôt, Griedge Mbock avait même sauvé la patrie en sortant devant la ligne tricolore une frappe de Debinha. Amandine Henry, elle, avait sans aucun doute des images tournant en tête et un objectif intime : éviter les tirs au but, pour ne pas revivre un nouveau 26 juin 2015 – date de l’élimination de la France en quarts de finale du dernier Mondial au bout d’une séance de tirs au but perdue contre l’Allemagne (1-1, 4-5 tab) – et pour ne pas réveiller des vieux souvenirs d’enfance. Jeune adolescente, alors qu’elle courait toujours sous les couleurs de l’Iris Lambersart, Henry avait raté un penalty décisif en quarts de finale du tournoi de Merlebach, contre Sochaux. Elle avait été la première à tirer ce jour-là. « Encore aujourd’hui, je déteste les penaltys » , glissait-elle dans L’Équipe Magazine fin mai. Reste qu’à cette époque, Amandine Henry était déjà le genre de personne à arracher les épines des pieds de ses potes.

Le pacte et l’horloge

Simple : depuis le début du Mondial, celle que Corinne Diacre a décidé de nommer capitaine à la place de Wendie Renard sur un « pacte » (dont les règles étaient simples : je te donne des responsabilités de leader, mais il ne faut pas que cela affecte tes performances) est tout simplement le baromètre des Bleues. Henry dans cette Coupe du monde, c’est 100% des minutes passées sur le terrain, deux buts inscrits, une passe décisive, des lignes cassées à la pelle, mais surtout un rôle central dans le déclenchement du pressing tricolore : c’est elle qui impulse, elle qui ouvre les espaces et qui permet au bloc de gagner du temps. Une horloge précieuse en somme, dont Diacre ne peut se passer, et ce, malgré le fait qu’Amandine Henry sorte d’une nouvelle saison éreintante avec l’OL. C’est elle qui avait lancé l’aventure en grattant le ballon menant à l’ouverture du score de Le Sommer contre la Corée du Sud, elle qui a fait souffler tout le monde dimanche et elle qui sera principalement attendue vendredi, face aux États-Unis, un pays où elle a évolué un temps et où elle est même devenue championne avec les Thorns de Portland en 2017. Que reste-t-il du temps où Bruno Bini parlait d’une fille « dangereuse » pour la vie de groupe et ne l’avait utilisée que deux fois entre l’hiver 2010 et l’été 2013 ? Simplement une revanche et l’affirmation d’une amulette.

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