- Ligue 1
- J4
- Lens-Bordeaux (2-1)
Lens, supérieur et impressionnant, déguste la piquette bordelaise
Sûrs de leur force, les Sang et Or ont croqué tout cru des Bordelais aphones et rarement inspirés ce samedi sur la pelouse de Bollaert. Le vent souffle dans le dos des hommes du Pas-de-Calais, qui se hissent à la deuxième place de Ligue 1.
Lens 2-1 Bordeaux
Buts : Ganago (47e) et Kakuta (59e) pour Lens // Kalu (95e) pour Bordeaux
Le seul sens de circulation en vigueur, ce samedi à Bollaert, était celui en direction des cages bordelaises. Jamais (ou presque) les Girondins n’ont été en mesure d’inquiéter le promu qui, après avoir scalpé Paris dix jours plus tôt dans son antre, s’est offert un autre beau poisson.
À la pause, les Bordelais n’étaient parvenus à aligner que 6 passes dans les 35 derniers mètres lensois (contre 31, pour les Artésiens). Une statistique qui dit tout d’une première période presque parfaite pour les hommes de Franck Haise, qui ont mis à mal le 3-5-2 de Jean-Louis Gasset calqué sur celui du promu.
Costil, jusqu’à quand ?
Gaël Kakuta lance le premier les hostilités, à la suite d’une récupération au milieu de terrain. L’ancien Amiénois se joue de Laurent Koscielny, mais écrase son plat du pied (4e). Bordeaux réagit sur coup franc, la combinaison avec Youssouf Sabaly au centre s’achevant sur une frappe en extension de Rémi Oudin qui trouve la glotte de Jean-Louis Leca (8e). La suite ? Une succession de vagues, sur les buts de Benoît Costil. Jonathan Clauss (13e) ouvre trop son pied puis Florian Sotoca, omniscient dans le jeu en remise dos au but et dans les airs, combine avec Kakuta qui sert Ignatius Ganago. Le Camerounais se présente face à Costil, mais ne cadre pas (14e).
Dans la foulée, Sotoca – encore – décoche à 25 mètres, mais Costil dévie sur son poteau droit (21e). Intenable devant, causant des maux de tête à la triplette défensive girondine, Kakuta s’appuie cette fois sur le latéral gauche Facundo Medina. Le centre pour Ganago est parfait, mais Costil surgit d’un rien (38e). À se demander si les compères de Jimmy Briand, totalement paumé devant avec Hwang Ui-jo, n’attendent pas qu’une chose : se prendre un pion, ce qui ne leur était pas arrivé depuis le début de la saison.
45 minutes, pas plus
Il suffit presque de demander, et de se trouer en solo juste au retour des vestiaires après 45 minutes où Lens a tenté sa chance à onze reprises (contre trois, chez les Girondins). Rémi Oudin, pas très inspiré pour le coup malgré l’absence de danger, glisse en retrait vers son portier. La passe n’est pas suffisamment assurée, et Ignatius Ganago s’engouffre dans la brèche. Costil n’est pas assez prompt, et l’attaquant lensois n’a plus qu’à conclure dans le but vide (1-0, 47e). Après 317 minutes sans craquer cette saison, Bordeaux rompt. Une juste récompense pour les Sang et Or, toujours aussi décomplexés. Les Bordelais n’ont pas le temps de reprendre leur souffle, asphyxiés par le pressing lensois : cette fois-ci, Yacine Adli (entré rapidement en jeu, après la blessure de Toma Bašić) se fait prendre comme un bleu. Jonathan Clauss en profite, et centre au cordeau. Paul Baysse croit dégager en corner, mais accroche au passage Ganago dans la surface.
Après trois minutes d’atermoiements traditionnels avec la VAR et une mûre réflexion de l’homme en noir Benoît Millot, le point de penalty est désigné. Gaël Kakuta ne tergiverse pas et trouve la lucarne, pendant que Baysse est renvoyé à la douche (2-0, 59e). Le break est fait. Bordeaux, déjà bien timoré contre Lyon une semaine plus tôt (0-0), reste stoïque. Kalu sauve les apparences sur le gong d’une tête décroisée (2-1, 95e), mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Car c’est bien Lens qui savoure, logiquement. Trois succès de suite après ceux face au Paris Saint-Germain (1-0) et à Lorient (2-3), c’est peu de dire que ça plane au pays des Corons.
Lens (3-4-1-2) : Leca – Gradit, Fortes, Medina – Clauss (Boura, 74e), Cahuzac, Doucouré (Fofana, 63e), Sylla – Kakuta (Mauricio, 87e) – Sotoca (Banza, 74e), Ganago (Jean, 74e). Entraîneur : Franck Haise.
Bordeaux (4-2-3-1) : Costil – Sabaly, Baysse, Koscielny, Benito – Otávio, Bašić (Adli, 26e) – Briand (Pablo, 60e), De Préville (Maja, 81e), Oudin (Pardo, 81e) – Hwang (Kalu, 81e). Entraîneur : Jean-Louis Gasset.
Par Florent Caffery, au stade Bollaert-Delelis