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Leicester, un nouvel espoir

Par Valentin Lutz
Leicester, un nouvel espoir

Il y a un an, les Foxes, marqués par la disparition de leur président, végétaient dans le ventre mou du championnat. Mais depuis, Leicester est parvenu à inverser la tendance : auteur d'un début de saison abouti marqué par un succès historique à Southampton vendredi (0-9), le club des Midlands est un solide troisième et perçoit à nouveau l'espoir d'un avenir prometteur.

29/10/2019 à 20h45
League Cup – 8e de finale
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Le 27 octobre 2018, le président de Leicester, Vichai Srivaddhanaprabha, disparaissait tragiquement dans un accident d’hélicoptère. Quelques instants plus tôt seulement, l’arbitre de la rencontre avait mis un terme à un match nul insipide entre West Ham et les Foxes (1-1), lesquels figuraient alors à une morose 12e place en championnat. Un an plus tard, alors que le club tout entier vient de rendre un vibrant hommage à son ancien président, tant sur le terrain (une splendide victoire 9-0 à Southampton), qu’en dehors (une cérémonie touchante, marquée par l’inauguration d’un mémorial, a eu lieu dimanche), la situation des Foxes s’est radicalement renversée. Pour l’équipe des Midlands, que King Power n’a pas lâché, l’avenir proche semble bien plus prometteur.

Un seul être vous manque, mais tout est repeuplé

Le drame qui a frappé les Foxes l’année dernière est l’un de ceux qui peuvent porter un coup terrible à la stabilité d’un club de football, a fortiori Leicester, dont la réussite au cours des dernières saisons était en grande partie due aux victimes de l’accident. Ceci dit, la situation sportive de Leicester à l’époque n’avait plus rien de commun avec celle qui avait vu les Renards être sacrés champions d’Angleterre en 2016. Revenue (logiquement ?) à l’anonymat, l’écurie estampillée King Power avait repris goût au marasme sans saveur du ventre mou, loin des joutes européennes qu’elle avait savourées quelques mois plus tôt. L’équipe alors dirigée par Claude Puel ne faisait pas rêver, que ce soit en raison d’un projet difficilement lisible, d’un jeu sclérosé et sans idée, que de têtes d’affiche (Vardy, Maddison, Ndidi, Maguire ou Chilwell) isolées voire découragées.

Mais King Power n’a pas abandonné, Leicester non plus. Bien au contraire, ce sont dans les événements qui ont directement suivi le crash de l’hélicoptère que les Foxes ont pu amorcer un redressement assez fulgurant. Il s’agit tout d’abord, et bien sûr, du licenciement en février 2019, d’un Claude Puel décevant et du recrutement judicieux de Brendan Rodgers, revenu en Angleterre après un passage satisfaisant au Celtic. Dès son arrivée, l’ancien entraîneur de Liverpool réinstaure une forme de confiance en s’appuyant sur les tauliers Schmeichel, Vardy et Morgan, en accentuant l’intensité des entraînements, et en instillant ses principes de jeu – flexibilité tactique, possession importante, passes nombreuses, pressing tout-terrain. À la fin de la saison, bien que Leicester ne finisse qu’à la 9e place et que Vichai ne soit plus là, l’espoir revient du côté des Midlands.

La renaissance de Jamie Vardy

Cet été, Leicester a qui plus est réussi son mercato : même s’ils ont perdu Maguire, les Foxes ont réussi à attirer des éléments talentueux. Rodgers est ainsi parvenu à former un effectif jeune et solide, motivé et confiant, concerné et enthousiaste. Depuis le début de la saison, se distinguent notamment Chilwell, Ndidi et Söyüncü, solides défensivement, ainsi que Pérez, Tielemans et Maddison, justes offensivement. Mais c’est Jamie Vardy qui symbolise le mieux la renaissance de Leicester : à nouveau létal (neuf réalisations en dix rencontres), quasiment à son niveau hallucinant de 2016, le buteur de 32 ans a retrouvé ses repères. Malgré une hygiène de vie loin d’être parfaite, mais fort d’un état d’esprit toujours aussi dingue, Vardy s’est même visiblement bonifié avec l’âge : selon les statistiques de Sky Sports, l’OVNI anglais est plus rapide et efficace en 2019 qu’il ne l’était en 2016.

Forts de ces atouts et sur leur lancée, les Renards se sont logiquement invités dans les débats concernant la qualification en C1, puisqu’ils figurent à la troisième place du championnat, après avoir affronté quatre des membres du dernier Top 7. C’est bien simple, depuis l’arrivée de Rodgers, aucune équipe, à l’exception du duo Liverpool-City, n’a récolté plus de points que Leicester (31 points). Ces Foxes peuvent-ils refaire le coup de 2016 ? Peut-être pas, car s’il est vrai que les hommes de Rodgers, plus flamboyants, comptent un point de plus que ceux de Ranieri, plus cyniques, au même moment de la saison, leur moyenne de points reste inférieure : autrement dit, il est loin d’être certain que Leicester fera la même deuxième partie de saison qu’en 2016 (et que City et Liverpool explosent). Tant pis, en un an, la perspective d’un futur prometteur s’est substituée à celle d’un avenir morose : Vichai n’aurait probablement pas pu espérer une meilleure dynamique pour son Leicester.

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