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  • Retraite de Robert Pirès

Le « Worst Of » de Robert Pirès

Propos recueillis par Gaspard Manet
Le «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Worst Of<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>» de Robert Pirès

À 42 ans, Robert Pirès a annoncé ce jeudi qu'il mettait - enfin - un terme à sa carrière de joueur. Il était le dernier champion du monde 98 officiellement en activité ! Il met fin à un parcours débuté en pro en 1993 au FC Metz. 23 ans pendant lesquels il a vécu de super moments. Mais pas que, évidemment. Voici les pires souvenirs de Bobby.

Le pire adversaire ?

Ah ça, j’en ai déjà parlé plusieurs fois, c’était le joueur de Manchester United, Gary Neville. À l’époque il y avait beaucoup de tension, lui jouait pour Manchester, moi pour Arsenal, on était des rivaux pour le titre, et puis bon, c’est lui que j’avais au marquage la plupart du temps. Nos chemins se sont souvent croisés, et c’est vrai que c’était tendu entre nous. C’était un peu à l’image du boxeur, il jouait tout sur le regard avec moi. Mais bon, c’était l’ambiance anglaise, ça faisait partie du jeu, du spectacle. Les spectateurs anglais adorent ça, quand il y a de l’engagement, et là c’était vraiment le cas.

Le pire coéquipier ?

Alors le pire, mais qui était super compatible avec moi dans le jeu, c’était Fredrik Ljungberg. On va dire que c’était le plus chiant, il aimait bien râler, il voulait tous les ballons. Même à l’entraînement il était chiant, parfois (rires). Après le pire, c’est relatif, je trouve que le terme fait un peu méchant, mais c’est vrai qu’il avait un gros caractère.

Le pire stade ?

Ah ouais, c’est le premier que j’ai fait en FA Cup, avec Arsenal, à Carlisle. C’était un tout petit stade, avec des petits vestiaires, un terrain en pas très bon état, on va dire (rires). Et à l’arrivée on ne gagne que 1-0, si ma mémoire est bonne. Ouais, c’est le pire stade que j’ai fait, je pense.

La pire engueulade de coach ?

Une fois, Arsène Wenger s’est grave énervé lors d’un match contre Manchester United, à Old Trafford. Mais c’était normal, car à la mi-temps, il y avait 5-1 pour eux, quand même. Il était super énervé, et là tout le monde en a pris pour son grade, tous les compartiments du jeu, que ce soient les attaquants, les milieux ou les défenseurs. On avait bien été remis à notre place, ce jour-là. Mais bon, comme je te dis, c’était normal, on avait été catastrophiques.

Le pire moment de ta carrière ?

C’est quand je me blesse en mars 2002, juste avant la Coupe du monde. C’est sûrement le pire moment que j’ai pu vivre. Ensuite, il y a aussi la finale de Ligue des champions (en 2006, ndlr), où je n’ai joué que 18 minutes (rires). Mais bon, le pire, ça reste quand même la blessure en 2002. En plus, à ce moment-là, avec Arsenal, on marchait fort. Personnellement moi aussi, et puis il y avait cet objectif de la Coupe du monde, que je n’ai malheureusement pas pu faire. Donc ouais, ça reste le pire moment que j’ai pu vivre, c’était assez dur.

La pire demande de fan ?

Dans le genre demande un peu tordue, on m’a déjà demandé si je pouvais donner mon slip. Tu sais, on te demande tout le temps le maillot, le short ou les chaussettes, et puis là il y a un gars qui s’est dit : « Vu que tout le monde lui demande ça, bah moi je vais lui demander son slip. » Je lui ai répondu : « Bah non, ça va pas être possible.  » (rires) Qu’est-ce que tu veux dire ? C’était l’époque où je jouais à Metz, et comme je venais d’annoncer que je partais, le gars a dû se dire : « Comme ça, j’aurai un souvenir de Pirès. » Mais non, je ne lui ai pas donné (rires).

La pire honte ?

Alors c’est quelque chose qui aujourd’hui me fait bien rire, c’est le penalty que j’ai tenté avec Titi Henry. Sur le coup, c’était très gênant, mais après on a pris ça à la rigolade car, au final, on gagne 1-0 contre Manchester City. L’idée, elle vient de Titi et l’erreur, elle vient de ma part. Et c’est un truc qu’on avait préparé la veille du match et tout (rires). Mais personne n’était au courant, il n’y avait que lui et moi. Titi, lui, il avait ça en tête depuis un moment, car il avait vu Johan Cruijff marquer un penalty comme ça, et il voulait en tenter un. Il m’en avait parlé, moi j’étais bien chaud pour le faire à l’entraînement, mais un peu moins en match. Malheureusement, il a réussi à me convaincre (rires). Le problème, c’est que devant 40 000 spectateurs, ce n’est pas la même chose qu’à l’entraînement (rires). Et du coup, au moment de le faire, bah je me suis un peu chié dessus, comme on dit. Je ne touche pratiquement pas le ballon ! En plus, comme on a surpris tout le monde, l’arbitre n’était même pas au courant de cette règle. Du coup, il a sifflé coup franc contre nous, va savoir pourquoi. Mais je te dis, qu’est-ce que j’ai eu honte…

La pire blague ?

Non, là comme ça, je n’ai rien qui me vient. À part les conneries habituelles, comme le sel dans le verre d’eau à table, la mousse à raser dans les chaussures, le découpage de chaussettes. D’ailleurs, découper les chaussettes de quelqu’un parce qu’elles sont moches, je trouve ça pas mal (rires).

Le pire tacle reçu ?

J’en avais reçu un méchant lors d’un Strasbourg – Marseille, mais je me rappelle même plus qui m’avait séché. Tu vois le genre de tacle méchant sur le côté pour impressionner et pour « faire mal » , quoi. J’en avais pris un sévère aussi, dans un Chelsea – Arsenal, c’était Melchiot qui m’avait découpé. À la fin du match, j’avais un œuf sur la cheville, d’ailleurs je n’avais pas pu jouer le match d’après. S’il avait pris un rouge ? Non, il en faut plus que ça en Angleterre (rires).

Le pire dragueur ?

Je peux te dire que moi, à l’époque où j’étais jeune, donc ça remonte au début des années 1990, je n’étais pas très doué. C’était une catastrophe (rires).

La pire tristesse ?

La finale de Ligue des champions perdue en 2006, contre Barcelone. On avait fait une belle saison, un beau parcours européen. En plus, une finale, à Paris, contre le Barça, c’était vraiment l’idéal. Ouais, c’était le moment le plus triste et le plus difficile à vivre.
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La pire baston ?

Ah bah celle-là, oui, je ne peux pas l’oublier. C’était en Coupe de l’UEFA, à Bologne avec l’OM. Les mecs de Bologne étaient énervés parce qu’on venait de les éliminer, puis bon, c’était déjà tendu sur le terrain, hein. À la fin, ils ont voulu choper Peter Luccin, donc il y a des mecs de chez nous qui ont vu ça et qui sont allés le défendre. Il y a notamment Duga qui s’en est mêlé. Je me rappelle même que Pat Blondeau était descendu des tribunes. C’était vraiment chaud, une vraie baston, quoi. Il y a même les flics qui sont intervenus. Après, on a même dû attendre dans les vestiaires, car les supporters étaient fous. On a dû quitter le stade plus de deux heures après la fin du match. C’était une vraie bagarre !
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La pire chose dans la vie d’un footballeur ?

Personnellement, je trouve qu’il n’y a rien de chiant dans la vie de footballeur (rires). Attends, c’est l’un des plus beaux métiers du monde. Quand t’es footballeur professionnel, honnêtement, c’est difficile de se plaindre ! C’est tellement beau, tu travailles deux heures par jour, tu voyages, tu fais tes matchs. C’est vraiment un super métier. Moi, je me suis régalé pendant toutes ces années.
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