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Le tableau de Deschamps

Par Maxime Brigand
Le tableau de Deschamps

Au terme d’un match globalement maîtrisé et grâce à la meilleure première mi-temps de l’équipe de France depuis bien longtemps, les Bleus ont ramené un succès décisif d’Amsterdam dans la course à la qualification à la Coupe du monde 2018. Entre un 4-2-3-1 qui n’en est pas vraiment un, un Pogba simplifié et une défense de fer.

Est-ce enfin la confirmation d’une équipe de France qui ne jure que par le jeu ? Est-ce enfin, aussi, la douce mélodie d’un groupe qui vit bien, entre ses automatismes et une remise en question rapide après une demi-heure mal maîtrisée contre la Bulgarie vendredi ? Didier Deschamps avait pointé ce 10 octobre 2016 comme un tournant sur la longue route qui doit amener les Bleus en Russie à l’été 2018. Non, les Pays-Bas ne sont plus les Pays-Bas d’hier. Mais oui, ce déplacement à Amsterdam, contre ce qui apparaît comme l’adversaire numéro de la France avec la Suède, était un rendez-vous déjà décisif pour l’acquisition d’une qualification directe à une Coupe du monde, ce que les Tricolores n’ont réussi à faire qu’une fois sur le terrain depuis 1986. Et il faut se le dire : on avait rarement vu l’équipe de France aussi souveraine lors d’une première mi-temps avec un Pogba qui a simplifié et éclairé son jeu au-delà d’un but décisif entre les gants savonnés de Maarten Stekelenburg. Ces Bleus font plaisir à voir, ils pressent et s’arrachent pour ce qu’ils souhaitent, d’un arrêt décisif de Lloris devant Depay en fin de match à un Gameiro qui est certainement la meilleure recrue pour le projet de jeu final de Didier Deschamps.

La simplicité selon Pogba

Il y a déjà l’équilibre, ce qui avait été l’échec vendredi lors de la première demi-heure contre la Bulgarie avec un déséquilibre justement profond, notamment dans l’animation offensive de l’équipe de France. En Biélorussie, le onze avait souffert sur son côté gauche. Face aux Bulgares, c’était d’abord sur le côté droit. Mais au final, le même coupable aux yeux de tous : Paul Pogba, trop compliqué, trop brouillon, là où Matuidi, moins en lumière, avait au moins le mérite de verrouiller son côté. Lundi soir, à Amsterdam, le public a retrouvé ce que Pogba sait faire de mieux. De la simplicité, de la proposition, de la diversité, mais aussi apporter l’équilibre qui amène la construction du jeu face à une défense hollandaise regroupée, mais qui laissait moins d’espaces que le bloc défensif bulgare. On s’y attendait, mais la réponse du milieu de Manchester United a été majuscule dans ce qui ressemble à l’une de ses meilleures représentations chez les Bleus. Histoire de claquer quelques becs fixés sur le prix de son transfert et qui voyaient déjà en lui la démarche d’un Ballon d’or en puissance. Non, Pogba a évolué dans ce qu’il a de meilleur : l’organisation, l’impact physique, la prise d’initiatives. Un quarterback entre organisateur et dépositaire d’un groupe qui est appelé à évoluer selon le rythme qu’il dicte, surtout quand il est accompagné d’un Matuidi aussi utile que précieux.

Et ce groupe, sur le papier, n’est pas vraiment le 4-2-3-1 qu’aime présenter Didier Deschamps. La partition de lundi soir tend à le confirmer, notamment en seconde période où Kurzawa et Sidibé n’ont pas hésité à grimper mettre quelques coups. Pourquoi ? Car Moussa Sissoko se replace, toujours, aux côtés de Matuidi et Pogba. On a donc bien définitivement le 4-2-3-1 défensif et le 4-3-3 offensif d’une équipe de France qui aime dévorer les espaces, malgré un Antoine Griezmann assez muselé lundi soir ou un Kevin Gameiro croqué la majeure partie du temps par la paire Bruma-Van Dijk. Seul Payet a une nouvelle fois apporté le décalage, bousculé les courbes pour amener de la différence. C’est la force de ces Bleus, mais ils ont pêché cette fois dans les contre-attaques, mal accompagnées, notamment par Sissoko. C’est là où les montées de Sidibé et Kurzawa doivent faire – et feront – la différence. Cette équipe de France en a le caractère.

Gameiro, moins décisif mais indispensable

Le caractère, justement, c’est ce qu’a montré Kevin Gameiro en couinant au moment de sa sortie. Car l’attaquant de l’Atlético sait qu’il a gâté une belle occasion sur une merveille d’ouverture de Pogba. Et ? Et voilà la preuve définitive que les promesses affichées contre la Bulgarie vendredi ne doivent être qu’un premier jet de plaisir. Il ne s’agit pas là d’enterrer Giroud, souvent décisif en Bleus, mais simplement de mettre en lumière l’utra-complémentarité d’un duo autre que l’évidence Gameiro-Griezmann. Oui, Gameiro et ses appels d’air dans le dos des défenses se conjuguent également avec le style Pogba. Une preuve ? Lorsqu’il était à la Juve, Paulo n’a jamais été aussi fort et à l’aise qu’avec Morata ou Dybala devant lui, plus qu’avec Mandžukić ou Tévez en tout cas. Il peine à Manchester ? Peut-être aussi parce qu’Ibra n’est pas dans cette veine, qu’il est davantage un point de fixation auquel « la Pioche » n’est pas vraiment adaptable. Son entente avec Gameiro doit être bonifiée, c’est une certitude, mais elle doit aussi faire définitivement basculer l’équipe de France vers un style de maîtrise totale qui n’était pas le sien jusqu’ici. Aujourd’hui, les gros bras du foot français sont entraînés par des monstres tactiques et il faut en profiter. Surtout quand, derrière, règne un duo Varane-Koscielny qui semble enfin réglé comme du papier à musique. La certitude est aussi là. Avec un tel calme et une telle rigueur, on peut voyager tranquille. Au moins jusqu’en Russie.

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