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- Lille-Salzbourg (1-0)
Le Roi David
Une nouvelle fois buteur ce mardi soir face à Salzbourg (1-0) en Ligue des champions, Jonathan David confirme son rôle d’homme providentiel de l’attaque lilloise depuis le début de saison. Si le LOSC est à un match d’une qualif en C1, il le doit en (grande) partie à son buteur canadien.
Qu’il semble loin, le temps où Jonathan David était qualifié d’attaquant aussi intéressant que maladroit. En l’espace d’un an, le gamin canadien a brûlé toutes les étapes plus vite les unes que les autres. Il a bouclé sa première saison en Ligue 1 à 13 unités, pris les rênes de l’attaque nordiste cet été à un Burak Yılmaz qui nous fait le coup de la panne, pour s’affirmer au mois de novembre 2021 comme le buteur de classe européenne dont le LOSC a besoin.
L’indispensable Dogue
Le tableau de chasse de Jonathan David depuis le coup d’envoi de cette cuvée 2021-2022 n’a rien à envier à la plupart des meilleurs braconniers en activité. Surtout, on voit mal comment le LOSC pourrait un jour se passer de ses services au regard de sa productivité sans égal semaine après semaine. En Ligue 1, David est le meilleur buteur du championnat (10 réalisations) et inscrit plus de 55% des pions de sa formation. En Europe, le constat est quasiment identique : son penalty transformé à Séville ajouté à son but de renard face à Salzbourg ce mardi soir font de lui « Monsieur 50% » des buts nordistes en Coupe d’Europe.
Après ce beau succès face aux Autrichiens, l’ancien de La Gantoise la jouait modeste pour parler de son début de saison canon : « Je le vis très bien à titre personnel, mais le plus important reste la victoire. Ma forme est forcément bonne, je ne peux pas dire le contraire, mais c’est avant tout le fait d’un effort collectif, car ce sont mes coéquipiers qui m’aident à finir les actions comme je le fais. »
« Il joue comme un vieux briscard »
David ne donnera pas le secret de sa recette magique, ou en tout cas pas plus qu’un « je crois que c’est parce que je suis encore jeune et que je m’hydrate bien ! » Ce qui est sûr en revanche, c’est que son coach Jocelyn Gourvennec est conscient d’avoir entre ses mains un joyau qui est déjà bien poli à 21 ans : « J’ai beau chercher, je n’ai aucun élément négatif à dire sur David. Il est très jeune, mais il joue comme un vieux briscard. Il est encore au début de sa carrière, mais ce sera un grand joueur. Quand on a des joueurs comme ça, c’est une grande chance. »
Personne ne sait à Lille jusqu’à quand le rêve durera : le mot d’ordre est d’en profiter le plus longuement possible. Le public lillois l’a bien compris au moment de sa sortie, scandant le nom du natif de Brooklyn pendant de longues secondes tout en lui offrant l’ovation qu’il méritait. Ce qui est sûr en revanche, c’est que Jo David sera indispensable dans une dizaine de jours à Wolfsbourg pour valider le ticket C1 du LOSC pour les huitièmes de finale. Et déjà dans quatre jours, toujours à Pierre-Mauroy face à Nantes en Ligue 1, pour redonner des couleurs aux Dogues dans leur train-train quotidien qui leur réussit moins.
Par Andrea Chazy, à Pierre-Mauroy