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Le renard Inzaghi ne chassera plus

Éric Maggiori
Le renard Inzaghi ne chassera plus

Filippo Inzaghi a fini par trancher : à compter de la saison prochaine, il sera l’entraîneur des Allievi Nazionali du Milan AC. Pas de dernière aventure, donc, pour un joueur qui aurait pourtant rêvé d’en planter encore quelques-uns…

Alors, c’est comme ça qu’il part ? Sans même un dernier frisson ? Sans un dernier but ? Sans un dernier hors-jeu ? Bah ouais. Pippo Inzaghi raccroche les crampons en plein milieu de l’été, alors que tout le monde attendait de connaître sa future destination. Sa destination, c’est finalement Ariedo Braida, le directeur sportif du Milan AC, qui l’a annoncé à MilanNews.it : « Inzaghi sera entraîneur, c’est sûr à 100%. » Voilà. Pas d’Atalanta, pas de Parme, pas de Suisse, d’Australie ou de Japon. Pippo Inzaghi sera, à compter des semaines à venir, le nouvel entraîneur des Allievi Nazionali (moins de 17 ans) du club rossonero. Un poste qu’occupe déjà son frère Simone à la Lazio depuis cette année. Cette décision, Superpippo l’a prise en toute sérénité. Il était attendu aujourd’hui au siège de Via Turati pour parler de son avenir. Le cœur lui aurait dit de terminer sa carrière en tant que joueur de l’Atalanta, là où il avait explosé lors de la saison 1996-97, inscrivant 24 buts en Serie A. Mais la raison lui a dit d’arrêter. Arrêter pour commencer une nouvelle carrière, celle d’entraîneur. Adriano Galliani lui avait promis ce poste depuis des mois déjà, sans lui mettre aucune pression. Inzaghi a choisi. Celui inscrit le 13 mai dernier, lors de la dernière journée de championnat contre Novara, restera donc le tout dernier but de sa carrière. Le 316e, très exactement. Excusez-le.

Buteur partout, tout le temps

On ne peut pas cacher que cette annonce de la retraite d’Inzaghi fait quelque chose. Inzaghi, c’est un peu l’attaquant que l’on a tous détesté, mais une haine pleine de respect et d’affection. Celui qui nous rendait dingue lorsqu’il célébrait comme un enragé le quatrième but de son équipe contre une formation de bas de tableau. Tout au long de sa carrière, Inzaghi a marqué des buts. Quelques-uns splendides, d’autres importantissimes, et un bon paquet tout dégueulasses. « Inzaghi est né hors-jeu » , avait dit de lui Sir Alex Ferguson. « Ce n’est pas Inzaghi qui est amoureux du but, c’est le but qui est amoureux d’Inzaghi » , ajoutait Emiliano Mondonico, son coach à Bergame. Des compliments pour l’attaquant, qui aura tout gagné dans sa carrière, du Scudetto à la Ligue des champions, en passant par le Mondial des clubs et la Coupe du monde 2006. Et bien sûr, Inzaghi a marqué dans toutes les compétitions. En finale de Ligue des champions, avec ce mythique doublé contre Liverpool lors de la finale de 2007, en Coupe du monde, pendant l’Euro, en Coupe UEFA, en Coupe des coupes, en Supercoupe d’Europe, au Mondial des clubs. Et même en Coupe Intertoto, tiens. Rien ne manque à son tableau de chasse, et certainement pas la Serie A, où Inzaghi est parvenu à dépasser la barre des 10 buts à 10 reprises. Même son pote Del Piero ne peut pas en dire autant.

Coach comme Simone

Voilà pourquoi, aujourd’hui, tous les adeptes du Calcio se sentent un peu orphelins. Depuis 1991, et ses grands débuts en Serie B avec Piacenza, Inzaghi senior faisait parti du panorama italien. Ses grandes années à la Juve, son douloureux transfert au Milan AC, ses buts à répétition avec le maillot rossonero ont rythmé le quotidien du championnat italien. Des buts qui resteront gravés dans la mémoire des tifosi, surtout lors des grandes soirées d’Europe. « Pour entrer dans l’histoire, il faut décider les matches importants » , avait déclaré il y a quelques semaines l’attaquant. La philosophie d’un mec qui n’a jamais eu le talent de Baggio ou la technique de Mancini, mais qui a toujours su utiliser au mieux ses qualités. Sans parler de ses incroyables qualités mentales qui lui ont permis d’être l’idole des supporters. Voilà aussi pourquoi, le 13 mai dernier, Inzaghi a tant pleuré. À la fin du match contre Novara, où il honore son 300e match sous le maillot du Milan AC, il fait ses adieux en larmes aux supporters de San Siro.

À ce moment-là, personne ne sait encore de quoi son avenir sera fait. Les médias l’envoient à l’étranger, mais lui préfère se taire. Il réfléchit déjà. Peut-être a-t-il, au fond, déjà pris sa décision. Inzaghi voit Nesta se tirer à Montréal, Seedorf à Botafogo et Gattuso à Sion. Et lui ? Aucun projet ne le tente vraiment. Hormis l’Atalanta, qui fait le forcing pour le récupérer, Watford, Malaga et quelques clubs américains lui font les yeux doux. Réflexion, encore. Son frère, Simone, de trois ans son cadet, a déjà raccroché les crampons pour embrasser la carrière d’entraîneur il y a deux ans. Avec la Lazio, il s’épanouit dans sa nouvelle vie (malgré le tragique décès de l’un de ses joueurs, Mirko Fersini, cette année) et en avertit son grand frère. Ce qui, forcément, a pu avoir une certaine influence au moment de trancher. Filippo a finalement choisi de dire basta, emportant avec lui encore un peu de gloire du football italien des années 90-2000. De plus, il emporte également ses 70 buts inscrits en coupes d’Europe, un total que seul Raùl peut encore se vanter de devancer. Ciao, bomber.

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