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Le Profe Ortega et les leçons de l’Atlético

Par Robin Delorme, à Madrid
Le Profe Ortega et les leçons de l’Atlético

Pour beaucoup, l'Atlético de Simeone se limite à une puissance physique de tous les instants. Une vérité qu'Oscar Ortega ne nie pas. Préparateur physique des Colchoneros, cet Uruguayen de 56 ans est ainsi l'une des pierres angulaires de la méthode du Cholo. Présentation.

« Sautez sans faire de faute, parce que nous sommes les violents. » Oscar Ortega manie aussi bien les exercices physiques que l’ironie. Alors qu’il travaille le jeu de tête de ses poulains, le préparateur de l’Atlético de Madrid fait semblant d’ignorer les caméras de télévision braquées sur lui. Forcément, avec un petit quart d’heure ouvert à la presse, les images des entraînements des Colchoneros montrent toujours ce petit gabarit quinquagénaire menant l’échauffement de la bande à Gabi. Le Cholo, lui, reste dans son office ou bavarde avec son adjoint, le Mono Burgos. Loin d’être un roi de la fainéantise, Diego Simeone a une confiance aveugle dans le travail du Profe Ortega. Il le laisse choisir les ateliers et parcours physiques. Car cet Uruguayen est l’une des clés de voûte du système simeonesque : sans lui, les Matelassiers ne disposeraient pas de cette caisse incroyable qui leur permet de tenir tête sur une saison à toutes les plus grandes écuries espagnoles et européennes. Présentation d’un ouvrier de l’ombre sans qui l’Atlético n’aurait pas retrouvé sa fierté.

Carnaval, rugby et Cholo

Dans l’organigramme du Vicente-Calderón, les Sud-Américains disposent d’une place de choix. Entre les deux Argentins à la tête dure comme un roc, alias Diego Simeone et Germán Burgos, se trouve un Uruguayen de 56 ans. « Je suis né à Montevideo, dans le quartier de Punta Carretas. J’ai dans le sang le carnaval et la plaisanterie, et je suis un footballeur de devoir, du Peñarol, parce que j’aime ce qui est populaire » , se présente-t-il dans les colonnes du Pais. Oscar Ortega est pourtant plus qu’un simple amateur du folklore de son continent d’origine. À l’instar de ses compatriotes Godín et Giménez, il est un fidèle défenseur de la garra charrúa uruguayenne : « Dans mon quartier, j’étais un gamin de l’ombre parce qu’il fallait survivre. Il n’y avait qu’un ballon pour jouer et si tu n’étais pas rapide, tu ne jouais pas. Ou tu ne pouvais pas t’attacher à l’arrière du bus pour ne pas payer » . De fait, sa carrière professionnelle se tourne rapidement vers le sport et ses contraintes physiques. Entre quelques séances footballistiques, il prend également les commandes des entraînements du collège britannique de Montevideo. Et ce n’est pas un ballon rond que les étudiants anglais manient.

« Du rugby, j’ai appris le système de maillage. C’est un sport qui se divise en beaucoup de secteurs sur le terrain pour monter des structures où se créent des situations de jeu avec un affrontement direct, poursuit-il. Il y a des choses qui sont transférables au football, comme savoir dans quel secteur il est plus important de mettre la pression, de plaquer… » Avec ce parallèle, le Profe Ortega met en exergue le travail de sape de l’Atlético. Équipe testostéronée et ordonnée, elle applique la même intensité en match qu’à l’entraînement, les mêmes phases en compétition qu’à la Ciudad Deportiva. Bref, une allégorie de l’ADN du Cholo. Simeone, justement, il le rencontre pour la première fois en 2003, lors du second passage en tant que joueur du futur coach rojiblanco. « Quand je l’ai eu sous mes ordres, il était déjà un entraîneur, il regardait avec plus de recul. C’était un éternel provocateur de réunions quand il n’aimait pas quelque chose, il avait toujours l’intention de transmettre cette compétitivité si forte en lui » , se rappelle-t-il. Avant cela, Ortega a baroudé. Du Mexique au Chili, du Japon à l’Argentine, il parfait sa méthodologie et ses exercices de travail. Un professionnalisme qui a fait plus que plaire à Diego Simeone, qui le rappelle sitôt son arrivée sous la guérite du Calderón.

Griezmann et le « manque d’air »

Sous l’égide de Simeone, le Profe Ortega dispose d’une grande marge de manœuvre. Sa seule obligation est de rendre l’effectif des Matelassiers indestructibles. Pour ce, il utilise des manières bien à lui. « Je ne vais pas à une pré-saison s’il n’y a pas quelques jours d’introduction » , évoque-t-il d’emblée face à des étudiants d’une université madrilène. Dans un langage plus cru, le Profe fait enchaîner à ses poulains des heures d’exercices physiques avant qu’ils ne toisent du regard le ballon. Cet avant-saison a même fait dire à Antoine Griezmann qu’il « cherchait de l’air aux entraînements » . Sur cette base solide, Ortega poursuit son boulot tout au long de la saison. En une saillie, il définit sa méthode : « Nous considérons clés les niveaux de puissance aérobie et nous sommes conscients, que selon notre manière de jouer, nous devons bien délimiter la vitesse aérobie maximale des joueurs » . Avec ce suivi personnel de chaque joueur, Ortega peut au gré de la saison et des pépins physiques compenser tel ou tel manque. Surtout, le facteur physique n’a rien d’aléatoire, et le Cholo peut minimiser au maximum le facteur du hasard. Avec une Liga homérique, le statut de roi de Madrid et un titre continental, les leçons du Profe ont été enregistrées à la perfection.

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