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Le point VAR de la Coupe du monde (épisode 2)
Avec l’Islande et le Panama, elle dispute sa première Coupe du monde : c’est l’assistance vidéo. Et, comme on pouvait s’y attendre, elle ne règle pas toutes les erreurs... mais peut aussi être profitable. Tout au long de la Coupe du monde, sofoot.com fera le point sur les situations litigieuses qui ont nécessité le recours à la VAR ou pas.
Rappel du cadre d’utilisation de la VAR pendant la compétition :
Quatre arbitres officiels internationaux désignés par la FIFA sont chargés de regarder les matchs depuis Moscou, en ayant à disposition les 33 caméras utilisées par les télévisions internationales, ainsi que deux caméras supplémentaires focalisées sur le hors-jeu. En cas de situation litigieuse bien spécifique, soit l’arbitre central demande au référent vidéo de regarder les images, soit celui-ci lui recommande d’avoir recours à l’analyse vidéo. Ensuite, l’arbitre principal peut s’appuyer sur la décision du référent vidéo ou décider de visionner lui-même l’action au bord du terrain. Les quatre cas d’utilisation de la VAR sont les suivants : valider ou non un but, accorder ou non un penalty, attribuer ou non un carton rouge et corriger une erreur d’identification d’un joueur sanctionné.
Russie 3-1 Égypte
Le détail de l’action :
72e minute. Roman Zobnin tire le bras de Mohamed Salah à la limite de la surface, l’arbitre siffle immédiatement un coup franc en faveur de l’Égypte. Les Égyptiens demandent un penalty, tandis que les Russes ont déjà placé leur mur, sans broncher.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Oui, quelques instants après avoir sifflé, M. Enrique Cáceres temporise en indiquant aux acteurs de la rencontre qu’il est en discussion avec son référent vidéo. C’est ce dernier qui a pris l’initiative de lui dire que la faute était peut-être dans la surface. Une minute après son coup de sifflet initial, l’arbitre principal revient sur sa décision, une fois que son référent vidéo lui a confirmé que la faute était commise dans la surface. Et Mohamed Salah se charge de transformer le penalty en tirant sous la barre.
Pourquoi la VAR a été bien utile ?
Vite fait, bien fait, l’assistance-vidéo a permis de rectifier le tir.
Espagne 1-0 Iran
Le détail de l’action :
62e minute. Saeid Ezatolahi fait trembler les ficelles et toutes les tribunes de la Kazan Arena avec. Il vient d’égaliser pour l’Iran face à l’Espagne ! Tous ses coéquipiers accourent, quand la défense espagnole se tourne vers l’arbitre de touche…
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Oui, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, l’assistant de M. Andrés Cunha a levé son drapeau dès que le but a été marqué pour signaler un hors-jeu du numéro 6 iranien – au tout premier plan – au départ du coup franc. L’arbitre principal a alors fait appel à la VAR pour vérifier la situation. Près de deux minutes après que Ezatolahi a marqué, le but est finalement refusé, et l’Espagne relance le jeu.
La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?
La question de savoir si Ezatolahi est devant le dernier défenseur quand le coup franc est tiré, reste extrêmement litigieuse. Mais, est-ce vraiment humain de faire patienter deux minutes les Iraniens avant de leur effacer l’émotion d’une vie ?
Portugal 1-0 Maroc
Le détail de l’action :
30e minute. Khalid Boutaïb et José Fonte sont au duel aérien dans la surface portugaise. L’attaquant, qui se retrouve au sol, demande un penalty, mais l’arbitre laisse jouer, avant d’accorder quelques secondes plus tard un coup franc… juste devant la surface marocaine.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Non, Mark Geiger laisse l’action se dérouler et à aucun moment, il ne semble communiquer avec son référent vidéo.
La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?
Peu importe que l’on considère que Fonte joue le duel à la régulière ou fasse une faute par derrière sur Boutaïb, l’arbitre était aux premières loges et il a pris sa décision.
Nigeria 2-0 Islande
Le détail de l’action :
80e minute. Alfred Finnbogason se fait crocheter dans les règles de l’art par Tyronne Ebuehi dans la surface, mais l’arbitre, qui n’était pas bien placé pour juger la faute, ne siffle pas.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Oui, très vite, M. Matthew Conger communique avec son référent vidéo pour vérifier sa décision. Trente secondes après l’action, il décide d’aller vérifier la vidéo au bord du terrain et siffle finalement un penalty en faveur de l’Islande. Presque trois minutes après la faute, Gylfi Sigurdsson s’élance pour réduire l’écart… et tire au-dessus.
La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?
Parce que ce sont peut-être ces longues secondes d’attente qui ont fait cogiter l’attaquant islandais, et donc qu’il a manqué le cadre, et donc l’occasion de revenir à 2-1, et donc la possibilité d’aller chercher un match nul précieux alors que l’Islande se retrouve finalement au bord de l’élimination après cette défaite.
Danemark 1-1 Australie
Le détail de l’action :
36e minute. Corner pour l’Australie, Aaron Mooy à la baguette. Mathew Leckie reprend de la tête dans la surface, mais sa frappe est contrée par le bras de Yussuf Poulsen. Dans un premier temps, l’arbitre laisse le jeu se poursuivre…
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Oui, la balle est déjà de l’autre côté du terrain lorsque M. Antonio Mateu Lahoz arrête le jeu et dessine un rectangle avec ses mains pour illustrer la VAR. Trente secondes après l’action, l’arbitre principal décide de vérifier par lui-même au bord du terrain et sa décision tombe rapidement : il revient sur sa décision en désignant le point de penalty. Plus de deux minutes et demi après l’action, Mile Jedinak transforme le penalty.
La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?
Yussuf Poulsen a le bras écarté, mais son geste ne ressemble absolument pas à une main volontaire (oui, il faut écarter les bras pour s’élever en l’air), et pourtant l’arbitre a quand même décidé d’accorder le penalty en revoyant les images…
France 1-0 Pérou
Le détail de l’action :
80e minute. À peine entré en jeu à la place d’Antoine Griezmann, Nabil Fekir se prend un coup de la corde à linge par Pedro Aquino. L’arbitre sort le carton contre… Edison Flores.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Oui, trente secondes plus tard, Abdullah Balideh modifie sa décision après l’intervention du référent vidéo.
Pourquoi la VAR a été bien utile ?
Ni vue ni connue, l’assistance-vidéo a permis de rectifier le tir.
Brésil 2-0 Costa Rica
Le détail de l’action :
78e minute. En contre, Gabriel Jesus sert Neymar qui crochète Giancarlo González dans la surface. Le Brésilien s’écroule au contact du défenseur costaricien. Penalty.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Oui, très vite, M. Björn Kuipers indique aux contestataires costariciens qu’il vérifie sa décision avec son référent vidéo. Quarante-cinq secondes après son coup de sifflet, l’arbitre principal va vérifier les images de lui-même au bord du terrain et il décide d’annuler le penalty accordé initialement à Neymar.
Pourquoi la VAR a été bien utile ?
Parce que malgré le contact avec le bras du défenseur, c’était une bonne grosse simulation.
Serbie 1-2 Suisse
Le détail de l’action :
66e minute. À la réception d’un centre venu de la droite, Aleksandar Mitrović est pris en sandwich par deux défenseurs suisses. Deux comme ses doigts levés pour montrer à l’arbitre qu’il sait compter. Mais l’arbitre considère que c’est lui qui fait la faute.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Non, M. Felix Brych a pris sa décision et n’est pas revenu dessus.
Pourquoi la VAR aurait pu être utile ?
On ne sait pas si le référent vidéo a communiqué avec l’arbitre principal, mais ça ressemblait plutôt à un double plaquage au sol signé Schär et Lichtsteiner.
Belgique 5-2 Tunisie
Le détail de l’action :
5e minute. Meunier, Mertens et Hazard combinent sur le côté droit, l’attaquant de Chelsea s’écroule dans la surface… Penalty.
L’assistance vidéo a-t-elle été utilisée ?
Difficile à dire, car on voit distinctement M. Jair Marrufo signifier d’abord aux Tunisiens d’attendre, sans désigner à nouveau le point de penalty pour confirmer sa décision. Une minute et trente secondes après la faute de Syam Ben Youssef, Hazard transforme lui-même la sentence.
La preuve que la VAR n’est pas une baguette magique ?
Parce que la faute est commise à l’extrême limite de la surface, que c’est une question d’interprétation et que tous les ralentis possibles ne pourront jamais établir un verdict clair.
Par Florian Lefèvre