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Le Parc OL aura des têtes de Turcs

Par Maxime Feuillet
Le Parc OL aura des têtes de Turcs

Les Gones ne se sentiront sûrement pas pleinement à domicile lors du quart de finale aller de C3 contre le Beşiktaş. Plus de 15 000 supporters turcs garniront les tribunes du Parc OL lors de cette rencontre. La faute à un couac dans la gestion de la billetterie des Gones, parfaitement exploité par la communauté turque en France.

« C’est toujours difficile d’aller jouer en Turquie. Vous avez des ambiances extraordinaires, ça va être un adversaire difficile. » Invité à commenter le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue Europa au micro de beIN Sports à Nyon, Bernard Lacombe se penchait déjà sur le match retour entre le Beşiktaş et l’Olympique lyonnais devant le public bouillant de la Vodafone Arena. Le conseiller du président Aulas ne semblait alors guère se douter de la mobilisation conséquente de la communauté turque en France pour venir assister au quart de finale aller, dans les travées du Parc OL. D’une capacité maximale de 60 000 places, le nouvel écrin des Gones accueillera plus de 15 000 ressortissants turcs. Le calcul est vite fait, un spectateur sur quatre poussera derrière les hommes de Şenol Güneş, ce jeudi soir à Décines. Un phénomène encore jamais vu à Lyon, qui fait grincer des dents les plus fidèles supporters des Rouge et Bleu.

Toute la diaspora stambouliote au Parc OL

Si le Parc OL se rêvait en « formidable outil 100% connecté » selon les dires de Jean-Michel Aulas, c’est bien sur le terrain numérique que l’OL a subi un premier revers face aux supporters du Beşiktaş. Les Gones ont d’abord ouvert la billetterie aux abonnés, leur permettant d’acheter une place par personne dans les volets bas et intermédiaire du stade. Les places du troisième niveau ont ensuite été mises en vente, quelques jours plus tard, auprès du grand public par lots de six, sans réel effort de communication du club auprès du public lyonnais. Très fortement mobilisés sur les réseaux sociaux, les fans turcs se sont immédiatement rués sur ces places, les moins chères du stade, leur permettant d’assister à la rencontre à proximité des 3 000 membres des Çarşı (l’un des principaux groupes ultras du Beşiktaş) regroupés dans le parcage visiteurs du Parc OL.

Une mobilisation impressionnante qui ne semblait pourtant pas tant préoccuper l’état-major lyonnais, à commencer par Jean-Michel Aulas qui réagissait au début de polémique sur son compte Twitter à la mi-mars : « La billetterie pour Beşiktaş est sous contrôle. Pas d’achats possibles depuis l’étranger. » En interdisant l’achat de billets depuis l’étranger, l’OL pensait alors se prémunir de la venue en masse de ressortissants turcs depuis Istanbul, l’Allemagne, la Suisse ou les Pays-Bas. Sauf que les dirigeants rhodaniens ont largement sous-estimé la portée de la mobilisation de la communauté turque en France et en région lyonnaise, qui a ainsi pu obtenir au total plus de 15 000 places pour la diaspora stambouliote, dispersée partout en Europe. Les tribunes du Parc OL n’accueilleront d’ailleurs pas seulement des supporters du Beşiktaş. En effet, de nombreux Fenerli et Galatasarayli (fans de Fenerbahçe et Galatasaray, les deux autres clubs d’Istanbul) seront du voyage pour soutenir le dernier club de la ville encore engagé sur la scène européenne.

« Une erreur de communication » selon l’OL

Vivement critiqués pour leur gestion de la situation, les dirigeants lyonnais ont répondu par voie de communiqué, indiquant n’avoir « aucun droit de refuser la vente aux personnes résidant en France » . Xavier Pierrot, manager et responsable du Parc OL, reconnaissait toutefois dans les colonnes du Progrès « une incompréhension et une erreur de communication » quant à la mise en vente des places au grand public, qui aurait profité au public turc, tout en annonçant que le club « tirerait toutes les conséquences » de ce couac. Dans l’urgence, l’OL a de nouveau privilégié ses abonnés, leur permettant d’acheter cinq places par abonnement dans les tribunes basses et intermédiaires du stade entre le 24 et le 30 mars. Moins de 1000 places seraient encore disponibles dans les travées du Parc OL, à des tarifs pas toujours abordables.

Cette gestion très maladroite de la billetterie agace les plus fidèles supporters de l’OL. Bon nombre d’entre eux s’étonnent du manque de communication du club sur la mise en vente des places au grand public. « Grâce aux données numériques, le club sait si vous vous rendez souvent au stade ou non. Il aurait été préférable d’ouvrir la vente aux personnes se rendant régulièrement au Parc OL sans pour autant être abonné avant d’ouvrir directement au grand public, témoigne Baptiste, qui n’a pas pu obtenir de places pour la rencontre. Ou même envoyer un simple mail ou un SMS à ceux ayant déjà acheté une place au Parc OL cette saison. Là, vous avez plein de supporters lyonnais qui n’auront pas de billets, tandis qu’un quart du stade sera turc, ce n’est pas normal. » Les Bad Gones et fans de l’OL auront intérêt à donner de la voix pour ne pas se faire manger par les Turcs dans les tribunes et sur le terrain.

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