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Le nouveau défi de Samuel Eto’o

Par Alexis Billebault
Le nouveau défi de Samuel Eto’o

Samuel Eto’o a officiellement déposé sa candidature à l’élection à la présidence de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) le mercredi 17 novembre, en vue du scrutin du 11 décembre. L’ancien capitaine des Lions indomptables, qui bénéficie d’un important soutien populaire et médiatique, est déterminé à aller jusqu’au bout, malgré les tentatives de l’actuel président pour l’inciter à se retirer.

Kinshasa était le dimanche 14 novembre « the place to be » du football africain, à l’occasion du match décisif entre la RD Congo et le Bénin, comptant pour la 6e journée de la deuxième des qualifications à la Coupe du monde 2022. Dans l’immense stade des Martyrs (80 000 places) quasiment vide à cause du huis clos imposé par la situation sanitaire, le spectacle était d’abord sur le terrain. Les Béninois ont été battus (0-2), notamment en raison d’un penalty lunaire accordé aux Congolais. Le spectacle était aussi dans les tribunes, avec la présence de Félix Tshisekedi, le chef de l’État congolais, entouré du Suisso-Congolais Véron Mosengo-Omba, le secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF), Samuel Eto’o et Seidou Mbombo Njoya, l’actuel président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT).

Tentative foireuse à Kinshasa

Un peu plus tard dans la journée, une rencontre censée être beaucoup plus discrète s’est tenue dans la tentaculaire capitale de la RDC, à l’initiative de Mosengo-Omba et de Mathias Gratsform, le secrétaire général de la FIFA, opportunément présent à Kinshasa. Pas pour débriefer le match entre les Léopards et les Écureuils, mais pour tenter de rapprocher Eto’o et Njoya. Le second, qui n’a pas encore officialisé sa candidature à un second mandat, a proposé au premier de retirer sa candidature, en échange d’un poste de vice-président. « Samuel a pris cette proposition pour une provocation, un manque de respect, même si cela l’a aussi fait beaucoup rire. Il a évidemment refusé, en réaffirmant sa volonté d’aller au bout », explique, en off, un des membres de la team Eto’o.

Cette ultime tentative de rapprocher les deux hommes est intervenue trois jours avant que Samuel Eto’o (40 ans, 118 sélections, 56 buts) ne dépose sa candidature au siège de la FECAFOOT, mercredi à Yaoundé. L’ancien buteur du FC Barcelone avait annoncé son intention de briguer la présidence le 22 septembre dernier. Lorsqu’il s’est pointé devant les locaux de l’instance vers 15h30, plusieurs centaines de ses supporters l’attendaient depuis le début de la matinée. « Ils ont scandé des « Eto’o président », ou « Samuel, sauve le football camerounais » », témoigne un journaliste présent sur les lieux. Eto’o fils, qui ne doute de rien et surtout pas de lui, a ensuite balancé deux ou trois de ces punchlinesdont il a le secret : « Je serai le prochain président de la fédération, malgré les tricheries. Je prie le camp d’en face de faire attention, car nous avons accepté déjà beaucoup de choses. »

Bekombo : « Eto’o s’est toujours intéressé au foot camerounais »

Un message évidemment adressé à Seidou Mbomba Njoya, dont Eto’o était pourtant un proche. Il était aussi un des principaux soutiens du président sortant, élu en 2018, et maintenu à son poste par la FIFA, alors que l’élection avait été annulée par le Tribunal arbitral du sport (TAS) en janvier dernier. « Samuel a décidé de se présenter, car il a estimé que Njoya n’a pas fait ce qu’il fallait pour le football camerounais, contrairement à ce qu’il avait promis », intervient Jean-Bruno Tagne, son directeur de campagne. Le double champion d’Afrique (2000 et 2002) travaille sur sa candidature depuis près d’un an, et sa démarche n’étonne pas Claude Jabéa Bekombo, coordonnateur du Centre de recherche sur le sport en Afrique à Yaoundé. « Il s’est toujours intéressé et même impliqué dans le football camerounais même quand il était encore en activité. Il a visiblement fait le constat que la situation du foot local, et notamment des joueurs était loin d’être satisfaisante, et que le président actuel n’avait pas appliqué le programme pour lequel il avait été élu, avec le soutien d’Eto’o », poursuit l’universitaire. Les relations entre les deux hommes sont aujourd’hui très fraîches, et elles ne risquent pas de se réchauffer d’ici à l’élection prévue le 11 décembre prochain, puisqu’il ne fait aucun doute que Njoya annoncera prochainement sa candidature.

Eto’o, qui multiplie les rencontres sur le terrain avec le corps électoral, a annoncé les grandes lignes de son programme : la valorisation des championnats professionnels, le football féminin, les compétitions de jeunes et une meilleure gouvernance sont au cœur de son projet. Il a également mis en avant son aura internationale et son épais carnet d’adresses pour attirer des investisseurs capables de financer, au moins partiellement, des programmes de développement du football camerounais. « Qu’il connaisse du monde, c’est une évidence. Mais les investisseurs ne s’impliqueront que si on leur présente des projets solides. Ils ne vont pas donner de l’argent parce que c’est Eto’o qui le demande », prévient Bekombo.

Quand Eto’o drague les anciens internationaux…

Depuis des mois, l’ancien capitaine des Lions indomptables effectue un lobbying actif pour rallier à sa cause d’anciens internationaux camerounais. « Il multiplie les contacts. Samuel a longtemps rayonné en sélection, il a de solides amitiés, mais aussi quelques ennemis. Et sa personnalité, qui est parfois perçue comme clivante, peut en refroidir certains, y compris parmi ceux qui n’ont pas joué en sélection avec lui », glisse l’un d’eux. Ainsi, Joseph-Antoine Bell a annoncé qu’il ne soutiendrait pas son cadet. Patrick Mboma ne s’est pas encore positionné, et Roger Milla reste pour l’instant discret sur ses intentions. Mais selon nos informations, Milla et Rigobert Song seraient prêts à soutenir leur compatriote, ainsi que Geremi Njitap. « Il y a des discussions avec beaucoup d’anciens joueurs, des négociations pour des places au sein du futur exécutif si Eto’o est élu », précise un proche de la FECAFOOT. Les palabres ont également été engagées avec Emmanuel Maboang et Jules Onana, deux ex-Lions eux aussi candidats, avec en toile de fond de possibles ralliements. Dans quelques jours, tout devrait être plus clair.

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Par Alexis Billebault

Tous propos recueillis par AB

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