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Le Metropolitano, retour aux sources de l’Atlético

Par Robin Delorme
Le Metropolitano, retour aux sources de l’Atlético

C’est désormais officiel : après quatre décennies au Vicente-Calderón, l’Atlético prendra ses quartiers au Wanda Metropolitano à la reprise de la saison prochaine. Naming mis à part, cette nouvelle enceinte renvoie les supporters vers l’autre stade mythique de l’histoire de leur Atléti.

Enrique Cerezo met les petits plats dans les grands en cette matinée de décembre. Dans la salle principale du Vicente-Calderón, pleine à craquer et magnifiquement parée, le président de l’Atlético de Madrid annonce en grande pompe le nom du futur stade rojiblanco : le Wanda Metropolitano. Naming oblige, cette enceinte, également baptisée la Peineta, porte en partie le nom du groupe de Wang JianLin, Chinois à la dix-neuvième fortune mondiale. Surtout, elle fait référence à l’un des quatre stades mythiques de l’histoire des Colchoneros, le Metropolitano, comme le rappelle Fernando Torres, protagoniste de l’événement : « Je me rappelle mon grand-père et ma mère qui me parlaient de cette enceinte. Elle ne pourrait avoir un meilleur nom. Et comme il est clair que désormais, il faut s’allier avec quelqu’un, les supporters sont ravis de ce nom. » Bien qu’une frange des aficionados reste sceptiques, la grande majorité des hinchas du Calderón s’amusent déjà à nommer leur nouvelle maison le Metropolitano, un stade qui a forgé l’histoire, tragique et heureuse, de l’Atlético de Madrid. Flash-back.

Le Metropolitano, « un stade à l’égal de Wembley »

Près d’un siècle plus tôt, en 1923, l’inauguration du Metropolitano attire le tout-Madrid, des aristocrates du quartier de Salamanca jusqu’aux ouvriers de Vallecas. Flambant neuve, l’enceinte compte doter la capitale espagnole « d’un stade à l’égal de Wembley » , comme l’explique José María Otamendi à ses frères à son retour d’un voyage à Londres. Cette fratrie, fondatrice de la Compañia del Metropolitano Alfonso XIII, autrement dit du métro madrilène, dispose d’une influence considérable auprès des instances municipales et ne tarde pas à recevoir les autorisations nécessaires. Si bien qu’un an après le début des travaux, l’ouverture de cette enceinte aux 25 000 places méduse une foule qui peut « se rendre au restaurant du stade où se réunit le public le plus distingué » ou bien « festoyer les veilles de match sur la grande terrasse » , dixit le sieur Otamendi. Surtout, le Metropolitano prévoit d’accueillir tous les clubs de la capitale : de l’Atlético au Real Madrid, en passant par la Real Sociedad Gimnastica Española et le Racing Club de Madrid. Autant dire que la cohabitation s’annonce délicate entre ces clubs antagonistes.

Premier à mettre son grain de sable dans la belle mécanique de l’entente, le Real Madrid : par la voix de son président, le Franco-Espagnol Pedro Parages, le club merengue entend devenir l’unique locataire du stade et se met tous les autres clubs madrilènes à dos. Une posture d’autant plus délicate pour les Madridistas qu’ils ne disposent pas de l’accord des frères Otamendi et se retrouvent, donc, à la rue avant même le premier match officiel. Qu’importe, puisque les trois clubs restants se partagent l’édifice jusqu’à la guerre civile, un événement majeur dans l’histoire du pays comme pour le Metropolitano et l’Atlético. Car après trois ans de ravage, entre 1936 et 1939, l’enceinte est totalement démolie par les nombreux combats et bombardements. Inutilisable, il connaît un sort semblable à celui des Colchoneros, dont l’effectif a été décimé par la guerre et qui se retrouvent dans l’incapacité de reprendre le championnat. Intervient alors l’un des épisodes clés de l’histoire de l’Atléti : son jumelage avec l’Aviacion Nacional, obligatoire pour sa survie, mais qui prend le contre-pied de son histoire liée à l’Athletic Bilbao.

Le Calderón, un futur équivalent à celui du Metropolitano

Club de l’armée franquiste, l’Aviacion Nacional, jumelé à l’Atlético, alors Athletic Club de Madrid, devient l’Athletic-Aviacion Club. Un pacte avec le diable qui, en plus de permettre la survie du club rouge et blanc, lui offre les clés du Metropolitano, ou enfin de ce qu’il en reste. Les terrains, rachetés par le Bureau des orphelins de l’armée de l’air, voient les travaux de reconstruction du stade commencer en 1941, tandis que les Colchoneros signent un contrat avec l’armée pour les utiliser. Sous la direction de Javier Barroso, ancien attaquant, milieu de terrain et portier des Matelassiers, et futur président du club, le stade renaît de ses cendres jusqu’à sa réouverture en 1943 lors d’un match face au Real Madrid.

Dès lors, le Metropolitano redevient le berceau de l’Atlético, de ses succès et de ses peines. Et ce, jusqu’en 1966, lorsque le club déménage pour le stade du Manzanares, plus tard connu comme le Vicente-Calderón. Détruit, le Metropolitano laisse place à des bâtiments de logements et de bureaux, soit le futur qui attend l’actuel antre de l’Atlético. Avant une renaissance dans quatre décennies du Calderón ?

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