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Le Kanté à affiner

Par Florian Cadu
Le Kanté à affiner

À l’image de son équipe, N’Golo Kanté peine à faire bonne impression cette saison. À l’heure où il retrouve ses anciens coéquipiers, le Français doit désormais montrer qu’il est capable de jouer dans une équipe qui a le ballon. Et qu’il n’est pas qu’une simple hype.

Sur le coup, il n’a rien compris. Tellement habitué à aimanter les ballons, à récupérer le cuir dans les zones dangereuses, N’Golo Kanté s’est fait avoir comme un bleu. C’est qu’il ne faut pas se jeter sans réfléchir face à Mesut Özil. Car si l’occasion se termine par un superbe but et un geste de classe de la part de l’Allemand, c’est bien au début de l’action, lorsque le champion du monde 2014 efface le Français, que la différence fondamentale est créée.

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Mais plus que le dribble lui-même, c’est la réaction de Kanté juste après avoir été éliminé qui fâche. Sans carburant pour faire marcher le moteur après seulement quarante minutes de jeu, l’ancien de Leicester semble trottiner derrière l’accélération d’Özil, incapable de suivre la cadence. Même l’arbitre court plus rapidement, ce qui a fait naître quelques moqueries de la presse anglaise. Au moment où la balle passe la ligne de but, Kanté n’est pas encore arrivé dans la surface de réparation de Thibaut Courtois, alors que son bourreau a eu le temps de faire un tranquille une-deux avec Alexis Sánchez. Pendant que les Gunners célèbrent leur but, le Blue, bouche ouverte, paraît exténué.

À cet instant-là, la période Leicester semble loin, très loin. L’époque où tout roulait inexplicablement pour N’Golo, symbolisée par le titre incroyable des Foxes, puis par ses titularisations en équipe de France, a pris fin. Dans une équipe qui ne met plus un pied devant l’autre, l’increvable récupérateur n’a pas mis longtemps à se fatiguer. Livré à lui-même dans un système défensif lamentablement défaillant, il n’a pas franchement eu d’autres choix que de se mettre au niveau de ses coéquipiers. Bah oui, N’Golo grandit, et même les plus belles ascensions connaissent leurs épisodes de doute.

Désormais dans la cour des très grands, l’ancien de Leicester ne peut plus compter sur l’effet de surprise. Surtout, il doit maintenant confirmer plus que convaincre, ce qui est toujours le plus compliqué dans le football. Franchement, après seulement deux années à Caen, dont une seule de Ligue 1, puis une saison de bonheur total avec Leicester, achevée par un titre de Premier League et une finale d’Euro, était-ce vraiment raisonnable d’imaginer le petit Kanté rester le meilleur milieu défensif d’Angleterre, sans aucun problème au sein d’un Chelsea à l’agonie derrière ?

Le virage Irlande

En regardant de plus près, les difficultés de Kanté ont débuté lors du championnat d’Europe. Profitant de l’abandon de Lassana Diarra, le Parisien d’origine gratte une place dans le onze type de Didier Deschamps juste avant le début du tournoi. Après deux bons matchs pour autant de victoires et une qualification, il est mis au repos contre la Suisse. Aligné d’entrée face à l’Irlande, c’est lui qui paye la mauvaise première mi-temps des Tricolores.

Sans avoir grand-chose à lui reprocher, si ce n’est son profil pas assez offensif, le sélectionneur ne laisse que les deux Blaise Matuidi et Paul Pogba dans l’entrejeu. Une qualif’ pour les quarts plus tard, la Dèche a définitivement trouvé son équipe de départ. Et N’Golo Kanté n’y figure pas. À cela s’ajoute la déception de la défaite en finale pour le joueur de vingt-cinq ans. Son premier véritable échec.

Plus de ballons donnés, moins de balles récupérées

Vient ensuite la nouvelle saison. Propulsé titulaire indiscutable par Antonio Conte, le champion d’Angleterre 2016 joue l’intégralité des minutes en PL, à savoir 630 (sept matchs sur sept). En apparence, il s’adapte bien. Très bien même, puisqu’il participe grandement au jeu. Problème : le milieu n’est pas aussi efficace qu’en 2015-2016. Certes, il court toujours autant, même davantage (11,5 kilomètres parcourus par match en moyenne contre 10,5 km), réalise beaucoup plus de passes (65 contre 39), mais peine dans ce qui faisait autrefois sa force, c’est-à-dire les tacles (3,5 contre 4,7) et surtout les interceptions (1,7 contre 4,2) selon les statistiques calculées avant la victoire contre Hull. D’où la question : Kanté peut-il être aussi bon dans une équipe qui fait la plupart du temps le jeu, comme la France ou Chelsea, qu’au sein d’un Leicester qui n’avait pas le ballon la moitié du temps ?

Forcément, il est trop tôt pour répondre. Kanté n’a que vingt-cinq ans et n’évolue à Londres que depuis deux mois. D’ailleurs, sur le site de la FIFA, Claude Makelele, à qui on le compare constamment, a bien précisé qu’un laps de temps était nécessaire pour satisfaire les attentes très élevées : « C’est un poste où il est difficile de jouer. Il faut être un leader. Il faut travailler avec ses coéquipiers du milieu de terrain.(…)Il a encore besoin de temps pour bien apprendre ce poste, pour en apprendre sur le football. C’est un jeune joueur que j’aime beaucoup, et j’espère qu’il sera meilleur que je ne l’étais. » Le principal intéressé, lui, ne s’inquiète pas. Ultra calme de nature, il considère qu’il a déjà gagné, vu d’où il vient. Et sait bien qu’il ne croisera pas Özil tous les week-ends.

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