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Le journal de Benjamin Pavard – Épisode 4

Julien Mahieu
Le journal de Benjamin Pavard – Épisode 4

Pendant toute la Coupe du monde, SO FOOT vous propose de vivre la compétition de l’intérieur, grâce au précieux (faux) témoignage de Benjamin Pavard, numéro 2 de l’équipe de France.

Lundi 18 juin

Salut à toi, peuple de France. Il est grand temps que je te fasse un petit débrief de notre premier match en Coupe du monde, tu crois pas ? Alors oui, je suis un peu à la bourre, mais c’est pas ma faute : quand je suis arrivé en Russie, je croyais que j’étais en vacances aux frais du contribuable, moi. D’ailleurs, quand ils m’ont demandé le motif de mon séjour, à la douane de l’aéroport, j’ai répondu « tourisme » sans hésiter. Eh bah raté ! Finalement, je suis en voyage d’affaires, parce que m’sieur Deschamps a décidé de faire de moi son titulaire au poste de latéral droit. Vous le croyez, vous ? Quand il a appris la nouvelle, Adil était comme deux ronds de flan. Il a dit « On va zouer une Coupe du monde avec Jeff Tusse titulaire ? » J’ai préféré en sourire – même si je préfère encore quand Benji Mendy m’appelle Screech. J’aime autant vous dire qu’en ce moment, il n’y a rien qui puisse m’atteindre. Je sais pas si vous vous rendez compte, mais il y a un an, vous ne connaissiez pas mon nom de famille et vous ne saviez même pas qu’on faisait encore des coupes de cheveux pareilles : en quelques mois seulement j’ai gagné le cœur des Français, de Didier Deschamps et d’une Miss France. À ce rythme-là, d’ici la fin de la compétition, m’sieur Deschamps me laisse décider de la compo.

Remarquez, la fin de la compétition, elle pourrait survenir un peu plus vite que prévu, vu ce qu’on a montré contre l’Australie. J’imagine que vous avez tous regardé le match, alors je ne vous apprends rien en vous disant qu’on a gagné 2-1 et que ça n’a pas empêché tout le monde de faire la gueule après le coup de sifflet final. Nom d’un petit bonhomme, qu’est-ce qu’on a été nuls ! Il paraît même que l’émission Les grands du rire présentée par Yves Lecoq sur France 3 à la même heure a tapé un record d’audience, et honnêtement je peux pas vous en vouloir. Cela dit, je ne suis pas sûr qu’un comique ait déjà fait un sketch plus drôle que Sammy Umtiti qui tente un smash dans la surface de réparation. « C’était un réflexe » , qu’il a dit. M’sieur Deschamps a soupiré et il a répondu : « Moi, mon premier réflexe au prochain match, ça va être de titulariser Adil, tu vas voir ! J’ai jamais vu ça de toute ma carrière. » Ça a jeté un froid, parce que m’sieur Deschamps, il a une tête à avoir déjà tout connu, dans sa carrière, il a même joué en équipe de France avec Bernard Diomède et Frank Lebœuf, c’est dire si le geste de Sammy est sacrément débile.

Faut avouer que ça fait six mois qu’on nous répète qu’on va tabasser les Australiens et que nous, pour être polis, on répète « C’est la Coupe du monde, il n’y aucune nation faible, il faudra se méfier de ces chevaucheurs de kangourous » avec un petit sourire parce que bon, personne n’est dupe, hein, il faudrait 2000 tonnes d’Australiens pour faire un Kyky Mbappé. Résultat : y a la moitié des mecs qui s’étaient pointés pour faire un petit footing, pendant que N’Golo courait dans tous les sens, récupérait les ballons avant qu’ils n’arrivent dans la zone de Sammy, s’occupait de la première relance pendant que Coco et Paulo marchaient dans le rond central et cherchait à créer la faille dans la moitié de terrain adversaire pendant que Grizou renégociait ses contrats avec ses supporters, avec sa maison et avec son club. Grizou, en ce moment, suffit que tu lui demandes le sel à table, et il insiste pour établir un contrat, et croyez-moi, vu ses tarifs à la minute, il vaut mieux se lever et aller chercher le sel soi-même.

Le premier but, on le marque grâce à l’arbitrage vidéo. C’est un peu bizarre de voir l’arbitre se carapater au bord du terrain pour mater un ralenti, et je peux pas m’empêcher de me demander ce qu’il se serait passé si les Australiens avaient marqué un but entre-temps, mais bon, on va pas trop se plaindre, hein… Et pour le deuxième but, m’sieur Deschamps a un peu triché, parce qu’il a fait entrer Olive. Envoyer Olive contre l’Australie, c’est un peu comme si Macron décidait de régler le problème des Zadistes en lâchant une bombe nucléaire sur Notre-Dame-des-Landes. M’sieur Deschamps, il a fait Haut, Haut, Bas, Bas, Gauche, Droite, Gauche, Droite, B, A, et hop, il y a Olive qui est apparu, avec son bandeau de ninja autour du front, les Australiens se sont écartés comme la mer Rouge devant Moïse et hop, on a marqué le deuxième but. Olive il est tellement fort, il a réussi à faire courir Pogba. Rien que ça, putain, ça devrait convaincre le peuple de France qu’Olive est le Héros qu’il nous faut.

Alors oui, certes, on a eu un gigantesque coup de bol sur ce deuxième but. Quarante-huit heures après, je sais toujours pas qui a marqué, si c’est Paulo, ou l’Australien, ou une taupe qui a mis une tête plongeante. En plus, le ballon il a franchi la ligne d’un quart de poil de mollet de fourmi. Dans les vestiaires, après le match, Paulo répétait à tout le monde « Je l’ai fait exprès, c’est exactement ce que je voulais faire » et on lui a tous fait un petit sourire pour ne pas lui faire de la peine. Paulo Pogba, tous les joueurs de foot du monde rêvent de jouer avec le joueur de foot qu’il pense être.

Bref, score final : défaite 2 à 1 des Australiens face à l’arbitrage assisté par la technologie. À la fin du match, les supporters râlaient un peu parce que bon, c’est quand même pas brillant comme entrée en matière d’un Mondial face à des profs de surf. Et puis les gens ont vu l’Allemagne se vautrer, l’Argentine se viander, le Brésil se ramasser, l’Espagne et le Portugal se bouffer le nez, et maintenant m’sieur Deschamps passerait presque pour un fin stratège qui a gagné son premier match tout en discréditant pour de bon le onze titulaire que le peuple de France lui demandait depuis des mois…

J’vous laisse, y a Hugo qui met des pichenettes dans les oreilles de Sammy en disant à chaque fois « Pardon c’est un réflexe » , je sens que ça va mal finir. On se retrouve vendredi pour le débrief du match contre le Pérou. Si ça se trouve, la prochaine fois qu’on se parle, on sera déjà en huitièmes…

Julien Mahieu

Cet article est bien évidemment une fiction, et est réalisé en partenariat avec Volkswagen.

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