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Le jour où Strip-tease consacrait un épisode à Loulou Nicollin

Par Maxime Renaudet
Le jour où Strip-tease consacrait un épisode à Loulou Nicollin

Après un long-métrage savoureux en 2018, Strip-tease effectue son retour ce samedi après sept années loin du petit écran. Il y a 23 ans, l’émission culte consacrait un épisode à Loulou Nicollin, alors tout jeune président du Montpellier HSC. Retour sur ce moment de télévision aussi incongru que méconnu.

En 1996, quand le réalisateur Mathieu Ortlieb et son équipe débarquent à Montpellier à la fin de l’été pour y filmer le quotidien de Louis Nicollin, le club héraultais sort d’une saison réussie et se prépare à jouer la Coupe UEFA. Le président a alors recruté Franck Sauzée, William Prunier, Roman Kosecki afin de consolider un effectif composé notamment de Bruno Martini, Michel Der Zakarian, Laurent Robert, Philippe Delaye, Thierry Laurey, Ibrahima Bakayoko ou Toifilou Maoulida. Cette année-là, Loulou fête déjà ses 53 printemps, dont 22 à la tête du MHSC et 19 à la présidence de l’entreprise de déchets qu’il a reprise à la suite du décès de son père. C’est bien de cette double casquette de chef de bande qu’il est question dans cet épisode de Strip-tease. On y retrouve le Loulou Nicollin que l’on connaît : déterminé, ambitieux, gouailleur et affreusement mauvais joueur. On découvre aussi un patron qui maîtrise d’une main de maître l’empire familial, et un homme pas avare de bonnes blagues et de bonnes bouffes. Le portrait craché de lui-même.

Loulou à poil

C’est en 1985 que Jean Libon et Marco Lamensch créent Strip-tease pour la chaîne publique belge RTBF. Mais ce n’est que six ans plus tard que l’émission débarque sur France 3, avant que sa diffusion ne devienne aléatoire. Avec le temps, Strip-tease est devenu un véritable classique. Son slogan ? L’émission qui vous déshabille. Son concept ? Des reportages avec des personnages aux modes de vie étonnants. Son secret ? L’absence de voix off pour ne pas expliquer aux téléspectateurs ce qu’ils doivent comprendre ou penser. Quelques épisodes sont devenus mythiques, comme « La soucoupe et le perroquet » , « Le fils à Maman » ou « Docteur Lulu » . Mais parmi les 400 épisodes diffusés, « N comme Nicollin » est loin d’être le plus connu. Pourtant, cette archive vaut la peine d’être décortiquée.

Dès les premières minutes, le jeune avant-centre montpelliérain Ibrahima Bakayoko déguste. « Je croyais que tu voulais pas me dire bonjour.

Je croyais que tu voulais pas me dire bonjour. C’est pas parce que tu rentres en équipe première qu’il faut faire le barbot.

C’est pas parce que tu rentres en équipe première qu’il faut faire le barbot. » L’attaque blagueuse provient évidemment de Loulou, pas assez occupé à parler affaires. Franck Sauzée et Kader Ferhaoui viennent eux aussi saluer leur président, qui attend avec impatience la réception du PSG. Mais le jour du match, Loulou se ronge les ongles sur le banc de touche, au côté du coach Michel Mézy et de son adjoint Jean-Louis Gasset. Les images sont rapides et furtives, mais elles suffisent pour voir un président désespéré devant la défaite des siens. Après la rencontre, dans les couloirs de la Mosson, Dominique Rocheteau (agent éphémère de David Ginola) vient discuter avec Nicollin qui s’agace : « Dans la vie, quand tu prends une leçon, il faut l’accepter, hein ? Ou elle te portera bénéfice ou alors tu t’enliseras. Ça c’est à eux (les joueurs) de voir. Mais on va aller s’en occuper quand même. »

« Je suis allé au bordel sans kékette »

S’il est finalement peu question de foot, l’image de président de club se confond à merveille avec son étiquette de patron. Dès la troisième scène, Loulou se laisse en effet aller à des métaphores graveleuses, typiquement « nicollinesques ». « Je suis allé au bordel sans kékette, je n’ai pas de stylo » , balance-t-il en pleine réunion de direction, avant de remettre le couvert. On s’en bat les couilles, s’il paye pas on se casse. C’est une ville de cons. » Quelques minutes après, lorsqu’il se dirige vers les cuisines, il continue de plus belle au moment de questionner une vieille femme plumant un poulet. « Tu tires encore combien de fois ton coup par semaine ? » lui demande-t-il. « Je n’ai pas de tireur » , lui répond-elle dans un fou rire général. Du Strip-tease dans le texte.

Derrière sa double casquette de président-patron, Louis Nicollin apparaît aussi comme un bon vivant et un amateur de bonne chère. À ce titre, le reportage de Mathieu Ortlieb en donne un savoureux exemple puisqu’on assiste à des scènes de dîner qui laissent apercevoir une fast life à la hauteur du personnage. À table, Loulou reste lui-même, multipliant les blagues et balançant à tour de bras des anecdotes inédites, comme celle de son troisième baccalauréat raté quand il était adolescent. « J’avais onze de moyenne, mais j’ai eu une note éliminatoire en français. Onze de moyenne et je l’ai pas eu. Il fallait parler de Baudelaire et j’ai parlé d’un joueur de football. Le mec, il m’a mis zéro. » Foutue Éducation nationale.

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