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Le jour où la légende de Paolo Maldini a pris vie

Par Valentin Pauluzzi
Le jour où la légende de Paolo Maldini a pris vie

C'était il y a trente ans et quelques mois lors d'un glacial après-midi à Udine. Celui qui n'est alors que « le fils de Cesare » fait ses grands débuts avec le Milan AC, la première de 902 rencontres officielles disputées avec la tunique rossonera.

Ses vingt ans au Milan, Paolo Maldini les avait fêtés sur le terrain. L’ordinateur qui compile les calendriers de la Serie A avait été sympa et avait placé un Milan-Udinese exactement 19 ans et 361 jours après son premier match. L’historique numéro trois rossonero avait disputé toute la rencontre au poste d’arrière-gauche qu’il occupait de nouveau avec l’arrivée de Stam quelques mois plus tôt. Une victoire 3-1, un livre, un T-shirt commémoratif, un documentaire même. Bref, un événement salué comme il se doit. Ses trente ans, il les a célébrés loin de son club qu’il a quitté en 2009 pour ne plus jamais y revenir. Un éloignement inexcusable et une absence de plus en plus remarquée. Une blessure ouverte dans le cœur des supporters rossoneri et qui saignera de nouveau en se remémorant ses débuts.

Débuts officieux

Trente ans de Milan, trente et un en comptant les matchs amicaux. En effet, dès la fin de la saison 1983-84, le jeune Paolo dispute une rencontre amicale alors qu’il n’a pas encore seize ans. Nous sommes le 1er mai, Italo Galbiati le fait entrer en jeu contre l’Angerese. C’est à partir de ce moment-là que le staff technique décide de l’emmener faire la préparation estivale à Brunico avec le groupe pro et d’autres jeunes de la Primavera (les U19) dont un certain Billy Costacurta. S’ensuivent deux autres présences amicales contre l’équipe locale, puis face à Bolzano. Mais plutôt que de parler de sa précocité et de ses qualités indéniables, les journaux se focalisent surtout sur son nom de famille. Papa Cesare étant historiquement lié au club lombard, Paolo n’échappe donc à la réputation de pistonné. Pas facile d’être un Maldini.

De Cesare Maldini à Nils Liedholm, coéquipiers historiques du grand Milan de Gipo Viani, le lien est vite fait. « Il Barone » est revenu à Milanello durant l’été 84 pour un troisième passage sur le banc de touche. Le championnat a commencé, mais un test est organisé le 27 septembre 1984 à Cassano d’Adda contre le club local. Maldini entre en seconde mi-temps lors de la victoire 5-1, et l’entraîneur suédois révèle : « Je pourrais peut-être le faire jouer dimanche contre la Cremonese » , soit la 2e journée de Serie A. Finalement, Paolo ne sera même pas convoqué et retournera avec la Primavera entraînée par Fabio Capello. Liedlholm justifie son volte-face comme il peut : « J’ai changé d’avis, il est trop jeune… » , mais révélera par la suite : « C’était une stratégie, j’ai bluffé, comme ça, les journalistes ont déchaîné leur curiosité et ont pu se défouler en écrivant tout ce qu’ils avaient à dire » . Sacré Liddas…

Des crampons trop petits

Quelques mois plus tard, avec une pression médiatique moindre, Maldini est convoqué avec l’équipe une. Nous sommes le 20 janvier 1985, il fait froid, il a beaucoup neigé, et la rencontre face à l’Udinese est même menacée d’être reportée. Maldini Sr se demande même comment il va conduire son fiston à Milanello, avant qu’un mini-bus passe le prendre à la sortie d’autoroute la plus proche. Direction le Frioul, à quelques encablures de Trieste, ville natale de son paternel qui, lui, est resté à Milan. Adjoint du sélectionneur Enzo Bearzot, Cesare n’a d’autres choix que de filer à San Siro pour assister au match Inter-Atalanta. À 400km de là se dispute donc le match du fiston, Udinese-Milan, première rencontre d’une phase retour que les Rossoneri débutent à la 6e place, à cinq unités du leader qu’est le Hellas Vérone. Le terrain est gelé et Paolo a un petit problème de chaussures : « Je n’avais pas de crampons hivernaux, je m’en suis donc fait prêter une paire, mais ils étaient trop serrés. J’avais une forte douleur à l’ongle, j’ai effectué mes débuts avec un vrai mal de chien ! »

La légende prend vie

Des débuts inattendus, comme le confie l’intéressé : « J’étais sur le banc avec d’autres joueurs de la Primavera, j’avais le numéro 14, car le premier remplaçant était Catello Cimmino qui avait déjà fréquenté l’équipe une. J’étais donc convaincu de ne pas jouer et j’étais déjà satisfait d’être sur la feuille de match pour la première fois » . Seulement voilà, à la fin de la première mi-temps, Sergio Battistini se blesse à l’épaule : « Liedhlom me dit d’aller m’échauffer pendant la mi-temps, je n’ai rien compris pendant plusieurs minutes, et j’ai couru comme un forcené. Puis, il me demande si je veux évoluer à gauche ou à droite, je lui ai juste précisé que je jouais arrière droit avec la Primavera lorsqu’on a gagné la Coupe quelques mois plus tôt. Il me fait entrer à ce poste et me dit simplement :« Allez, amuse-toi ! » » Maldini prend ainsi place aux côtés de Franco Baresi et Pippo Galli, futurs piliers du grand Milan.

Chaîne autour du coup, endossant un maillot aux fines rayures rouges et noires, le gamin de seize ans tient le choc : « Après des débuts moyens et notamment une passe en retrait un peu lente pour mon gardien Terraneo, j’ai pris confiance au fil des minutes. Au final, j’ai vaincu l’appréhension, et j’avais même l’impression d’avoir disputé un simple match de Primavera » . Une bonne première, qui était pourtant loin d’être gagnée, comme le révéla Costacurta, son coéquipier historique : « La semaine du match, on s’était peu et mal préparé. On était sorti danser jusqu’à pas d’heure quasi toute la semaine ! Paolo ne s’attendait pas du tout à jouer, et heureusement qu’il n’a disputé qu’une mi-temps… » Quoi qu’il en soit, Paolo porte chance. Mené 1-0 à la pause, le Milan égalise par Hateley et revient avec un nul. Le lendemain, Maldini est autorisé à faire l’impasse sur les cours : « J’ai loupé l’école en accord avec mes parents, principalement parce que j’avais une interro que je n’avais pas eu le temps de préparer en semaine » . Le dimanche suivant, il est encore sur le banc contre la Fiorentina, mais ne rentre pas et repart s’entraîner avec la Primavera pour le reste de la saison. Son second match pro, Paolo le gardera pour l’année suivante, et un soir de Coppa Italia contre Bari. S’ensuivront 900 autres rencontres en 24 ans. Étourdissant.

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Par Valentin Pauluzzi

* tous propos issus de Paolo Maldini, la storia di un campione anche nella vita de T. Crudeli

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