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Le four-four-two du Barça

Par Antoine Donnarieix
Le four-four-two du Barça

Confronté à une équipe de Chelsea regroupée en défense et prête à gicler en contre, le Barça a souffert, mais a fini par s’en sortir. Grâce à quoi ? Son nouveau dispositif tactique en 4-4-2. Moins spectaculaire que le 4-3-3 historique, mais d’une efficacité diabolique.

Ceux que les statistiques rebutent pourront le renier autant que possible, certains chiffres ne trompent pas. Depuis le début de saison et la rouste subie face au Real Madrid en août dernier, le FC Barcelone d’Ernesto Valverde ne connaît plus la défaite, ou presque. Une seule à noter sur le calendrier des Catalans, lors de la visite chez le cousin Espanyol en Coupe du Roi (1-0). Une courte victoire par le plus petit score possible, ce que Chelsea aurait sans doute aimé connaître mardi soir face à cet ogre craint par tout le Vieux Continent. Oui, mais voilà, il aura suffi d’une seule erreur des Blues pour que les Blaugrana reviennent dans la partie et marquent un but à l’extérieur qui, au-delà de l’aspect comptable, pèse lourd sur les têtes londoniennes. Encore un bon point pour Valverde, architecte heureux de ce 4-4-2, le nouveau dada du Barça.

Le déclic Dembélé

Certes, Willian aurait pu marquer en première période si les deux poteaux n’avaient pas posé leur veto. Mais la physionomie du match aurait-elle été tout autre pour autant ? Antonio Conte aurait-il fait all-in et poussé son équipe à inscrire un second but avant le match retour au Nou Camp ? Rien n’est moins sûr. De son côté, Valverde savait, comme son homologue italien, que ce 4-4-2 était le meilleur à mettre en place à Stamford Bridge. Parce qu’il a démontré que c’est le schéma qui sied le mieux à son Barça. Une conviction née lors d’une rencontre à Getafe, pour le compte de la troisième journée de Liga. Ses hommes sont tenus en échec dans la banlieue madrilène (1-1) et Gerard Deulofeu, entré à la place d’un Ousmane Dembélé blessé, ne donne pas satisfaction. Quel choix faire ? Demander à Deulofeu d’occuper le couloir droit au milieu de terrain, puis faire sortir Rakitić pour Paulinho afin d’apporter de l’impact dans l’entrejeu. Voilà, le Barça passe en 4-4-2 et oublie son dogme du 4-3-3. Un séisme.

Valverde : « Nous y avons toujours cru »

Sept minutes plus tard, le Barça marque un second but grâce à une percée plein axe de Paulinho pour se sortir du bourbier de Getafe (2-1). Et si, mardi soir à Londres, le Brésilien fait partie des déceptions azulgranas sur le plan individuel, son profil change le visage du Barça, le rend plus compact, plus malléable. Après l’ouverture du score de Willian, Valverde se décide à sortir Paulinho pour faire entrer Aleix Vidal et ainsi « rechercher la profondeur » , comme il l’a concédé en conférence de presse. Mais le schéma ne bouge pas d’un iota. Le métronome Busquets fait la circulation dans le rond central, tandis que Rakitić, Iniesta et le nouvel entrant se chargent de maintenir une ligne de pressing assez haute. Bingo : sur une relance mal jugée d’Andreas Christensen, Iniesta profite de la faille, fait preuve de sang-froid et sert Messi pour l’égalisation.

Si, juste avant son seul tir cadré du match, le Barça semblait fébrile, malmené par les contres supersoniques des Blues tout en ayant la maîtrise quasi totale du jeu, toujours est-il qu’il a su rester debout, faire le dos rond, jouer son jeu et attendre l’erreur de l’adversaire pour piquer à son tour. « Je suis très satisfait de la réaction de mon équipe, expliquait Valverde après le match. C’était une opposition de styles bien différents. Nous souhaitions la possession, eux jouaient les contres. Cela nous a rendu la tâche difficile pendant tout le match. Nous manquions d’occasions, mais nous y avons toujours cru et nous avons inscrit ce but. » S’il est moins flamboyant que les versions antérieures, son Barça est un tout-terrain qui roule sur ses adversaires dans le plus grand des calmes. Sérénité renforcée par une avance conséquente et un titre pas loin d’être acquis en Liga (7 points sur l’Atlético, 16 sur Valence et 17 sur le Real), autant que par ce quart de C1 qui leur tend désormais les bras. Et même si, comme souvent, il est resté cloué sur le banc, c’est un peu grâce à Ousmane Dembélé.

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