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Le FC Nantes en finale de la Coupe de France : retour vers le futur

Par Jérémie Baron, à la Beaujoire
Le FC Nantes en finale de la Coupe de France : retour vers le futur

Pour couronner ce qui ressemble à la meilleure saison du règne de Waldemar Kita, Nantes a composté ce mercredi soir son billet pour la finale de la Coupe de France en tapant Monaco (2-2, 4-2 aux tirs au but) au cœur d'une Beaujoire incandescente et envahie au coup de sifflet final. Une éternité que ce club n'avait pas connu de telles sensations.

Personne n’a eu le temps de comprendre ce qui se passait, et encore moins les stadiers. Lorsque Moses Simon a pris à contre-pied Alexander Nübel pour transformer le quatrième tir au but nantais synonyme de qualification, la marée jaune et vert a giclé sur la pelouse plus vite qu’un Nicolas Pallois fondant sur Kevin Volland. Les aficionados nantais avaient des fourmis dans les jambes, et il faut les comprendre. La dernière fois qu’ils avaient pu gambader sur le billard de la Beaujoire, c’était pour une remontée à la surface, en 2013 contre Sedan après quatre ans de purgatoire. Mais la dernière fois qu’ils avaient pu fêter une réelle performance de premier plan de leurs protégés, c’était avant l’ère Waldemar Kita, une ère (entamée en 2007) que la plupart des filous descendus tâter l’herbe de Louis-Fonteneau n’a certainement pas connue. Car le passage au XXIe siècle n’a pas fait beaucoup de bien au FC Nantes, le club aux huit titres de champion de France, aux trois coupes de France et aux neuf finales de coupes. Comme s’il fallait le rappeler, la Maison jaune n’a plus rien soulevé depuis 2001 et n’a plus vu Saint-Denis depuis 2004 : cette saison 2021-2022 a donc déjà tout d’un évènement et les feux d’artifice Place royale l’attestaient.

« Des grands malades »

Au milieu des bouchons en début de soirée, puis dans cette enceinte garnie de 34 000 âmes ensuite, on a pu mesurer l’effervescence de ce rendez-vous et sentir le cœur du football nantais battre de nouveau. Sauvé de justesse en mai sans beaucoup de gloire, le FCN a bel et bien retrouvé une âme en l’espace de quelques mois, sous les ordres d’un Antoine Kombouaré qui regoûte aux sommets dans le club et la ville qui l’avaient vu naître footballistiquement. À voir son taulier Pedro Chirivella lui sauter dans les bras au moment du deuxième but des Canaris inscrit par Samuel Moutoussamy, il était clair qu’on assistait à l’apogée de ce groupe. Et encore : ça n’était que le début des montagnes russes qu’ont connues les locaux ce mercredi soir. « On est septièmes de Ligue 1, et en finale de la Coupe de France, avec la même équipe que la saison dernière », savourait le Kanak en conférence de presse.

« C’est très beau ce qu’on est en train de vivre, on a envie de continuer à rêver, à prendre le plaisir que les joueurs nous donnent, a-t-il également lâché. C’est un moment assez rare de voir le public envahir la pelouse pour une demi-finale. Il y avait déjà eu Lens, qui a été quelque chose de fantastique, le stade qui a explosé. Puis le match du PSG, un grand moment. Et là ce soir, ce sont aussi des émotions très fortes, avec beaucoup de crispation, de la peur. Le fait que ça bascule pour nous, les gens se sont lâchés. Ils ont eu très peur, il y a eu une sorte de libération. Heureusement qu’on a le cœur bien accroché, ces joueurs sont des grands malades. » Des grands malades qui, comme face au Paris Saint-Germain onze jours plus tôt (3-1), ont offert 90 minutes intenses, pleines de cœur, de cohérence et de persévérance face à un gros poisson, avec aussi ce que cela implique de frisson, d’occasions subies et de facteur chance. Des ingrédients qui n’existaient pas, il y a un an, et cela saute aux yeux. Si l’on ne considère pas – au contraire de Philippe Clement – ces tirs au but comme « une loterie », il s’agit même du sixième succès de rang à domicile pour cette équipe, qui compte certes quatre ou cinq cracks euphoriques – dont le magnifique Randal Kolo Muani -, mais surtout un paquet de guérilléros. Et qui doit son salut, pour cette demi-finale, à son portier remplaçant : Rémy Descamps, « aux deux visages » puis « très fort mentalement » pour mettre en échec Wissam Ben Yedder, dixit Kombouaré.

Comme cette nuit n’était décidément pas comme les autres, on a même eu droit à Waldemar Kita venu en personne fanfaronner devant les caméras pour se féliciter de voir son joujou triompher malgré « les moyens » qu’on lui restreint (coucou le YelloPark) et d’observer son entraîneur renaître après lui avoir « donné du travail ». Le technicien nantais, de son côté, n’a pas manqué de piquer ses supporters au sujet du retournement de vestes opéré en tribunes entre le cataclysmique exercice dernier et celui-ci beaucoup plus réjouissant. Mais tout n’est peut-être pas aussi simple que cela, même en ces temps de bacchanales, au regard notamment de la banderole qu’on pouvait lire en première ligne de l’attroupement, à 23h30, au pied de la tribune Jules-Verne et donc de la corbeille présidentielle : « Soutien à ceux qui œuvrent pour nous rendre le FCN ». Comme pour rappeler qu’il en faudra plus, tout de même, pour que le Football Club de Nantes redevienne vraiment le Football Club de Nantes.

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Par Jérémie Baron, à la Beaujoire

Tous propos recueillis par JB

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