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Le couteau dans le Pléa

Par Antoine Donnarieix
Le couteau dans le Pléa

Auteur d’une saison 2016-2017 prometteuse sous le maillot de l’OGC Nice, Alassane Pléa peine à confirmer son statut de patron. Contre le Paris Saint-Germain ce vendredi, sur une pelouse sur laquelle il avait marqué la saison dernière, l'attaquant a une belle occasion d'éteindre les critiques légitimes qui le touchent depuis quelques semaines.

Alassane Pléa n’est plus un gamin. À maintenant 24 ans, l’attaquant niçois dispute sa quatrième saison sur la Côte d’Azur et s’apprête à fouler la pelouse du Parc des Princes. La dernière fois que l’ancien Lyonnais a posé ses crampons dans l’enceinte du PSG, c’était en décembre dernier, pour le compte de la 17e journée de Ligue 1. Nice concédait le nul à cause d’un doublé d’Edinson Cavani (2-2).

Avant cela, il avait pu, encore une fois, profité de la forme de son attaquant français. Après l’ouverture du score de Cyprien sur coup franc, Pléa assomme Paris juste avant la fin de la première période. Bien servi par Dalbert, le buteur contrôle de la poitrine avant de mettre à terre la paire Silva-Marquinhos et de battre Alphonse Areola d’une frappe topée du gauche. La technique, l’agilité, le sens du but, la réussite : voici les qualités d’un Pléa en grande forme. Des qualités beaucoup moins perceptibles ces dernières semaines.

Le creux de la vague

Ce but au Parc permettait ainsi à Pléa de franchir pour la première fois de sa carrière la barre symbolique des 10 buts en une saison de Ligue 1. Un total qui finira à 11 réalisations en 25 apparitions. Au mois de décembre dernier, certains pensaient même que le jeune Pléa pouvait prétendre, en cas de répétition des performances XXL, à l’équipe de France. Le problème, c’est que l’année civile 2017 de Pléa n’est pas aussi bonne que la précédente. La faute, avant tout, à une déchirure du ménisque qui l’a écarté des terrains entre février et mai, et qui l’a ensuite contraint à une reprise difficile cette saison. Résultat : si Pléa marque en Ligue Europa (4 buts en 3 rencontres, tout de même), sa saison en Ligue 1 est largement en dessous des espérances, avec 3 pions en 10 journées. Ces chiffres en camouflent d’autres qui rappellent l’importance d’Alassane Pléa pour son équipe : 85% de ses buts (6 sur 7) correspondent à une victoire de Nice. C’est énorme pour une formation qui n’a remporté que 38% de ses rencontres (5 sur 13).

Au-delà des simples statistiques, le comportement de Pléa ne ressemble pas franchement à celui d’un international en puissance. Le joueur formé à Lyon va devoir jouer des coudes s’il veut franchir un cap. Son rapport aux penaltys exprime assez bien ce qui est en train de devenir un problème. Lors de la réception de Marseille, alors que les Aiglons sont menés 2-4, ils héritent d’un penalty à la 82e minute. Balotelli, buteur plus tôt dans le match et à l’aise dans l’exercice, passe son tour pour Pléa. Résultat : Pléa bute sur Steve Mandanda et Balotelli doit se justifier : « Ne me dites pas que j’ai eu peur de tirer le penalty, j’en ai tiré des bien plus durs, s’empresse d’expliquer Super Mario sur Instagram. Mon choix était destiné à remonter le moral d’un coéquipier qui vivait une sale soirée. » Tout est dit.

Des attributs comme Kalou

Enfin, presque tout. Car trois semaines après ce raté, Pléa avait l’occasion de se laver l’esprit, samedi face à Strasbourg. Alors que l’Allianz Riviera est en train d’assister à une nouvelle déconvenue de son équipe (0-2), Allan Saint-Maximin est retenu dans la surface de réparation par Ernest Seka. On se dit qu’en l’absence de Mario Balotelli (blessé), Pléa va prendre ses responsabilités, comme il l’avait fait en début de saison – encore à Nice – contre Troyes (1-2). Au pire, Wesley Sneijder va peut-être dégainer son CV et demander au gentil Alassane de s’effacer. Non, le Néerlandais s’éloigne et c’est… Pierre Lees-Melou qui transforme la sentence. Laisser un transfuge de Dijon alimenter ses statistiques ne ressemble pas à l’attitude d’un mec capable de perturber les plans de Didier Deschamps. Pour redresser la barre, le Lillois de naissance se serait inspiré de ce qu’a réalisé un ancien joueur du LOSC, le même dimanche en Bundesliga. Alors que le Hertha Berlin est mené à Fribourg, Salomon Kalou rate la balle du 1-1 en envoyant son penalty dans les nuages (78e). Trois minutes plus tard, le Hertha bénéficie d’un nouveau penalty. Onze Berlinois pourraient alors tenter leur chance. Mais c’est bien l’Ivoirien qui décide de poser ses attributs sur la pelouse et de se présenter une nouvelle fois près du point de penalty. Un contre-pied infligé à Alexander Schwolow plus tard (81e), le Hertha repart avec le point du match nul (1-1) et la certitude qu’il peut compter sur un buteur qui a compris une chose : un attaquant n’a pas le droit de douter.

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