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Le conseil de classe de la Bundesliga 2015

Par Ali Farhat et Sophie Serbini
Le conseil de classe de la Bundesliga 2015

Le moment tant redouté est finalement arrivé. Après quelques jours de délibération, les profs ont statué sur le sort des 18 élèves de la classe LV1 allemand. Et c'est évidemment trop tard pour ceux qui n'ont pas su redresser la barre au troisième trimestre. Sauf pour Hambourg, on ne sait comment.

Félicitations

FC Bayern Munich (9,5/10)

C’était à prévoir. Le petit Bavarois est un surdoué, et ça n’amuse que lui. Chaque journée passée en cours est l’occasion pour lui d’écraser ses petits camarades avec sa science. Au-delà de l’espagnol et de la philo qu’il maîtrise avec perfection, Bayern a décidé de remplacer les profs malades et s’est mis à dispenser des cours d’histoire, de géographie et même d’économie. La plupart ont du mal à suivre, mais il s’en fout. Lui au moins, il s’amusera pendant les vacances. Enfin, façon de parler : en vrai, il part faire un voyage linguistique en Chine.

Tableau d’honneur

VfL Wolfsburg (9/10)

Wolfsburg a commencé le second semestre au pas de course en humiliant bien comme il faut le chef de la bande ennemie munichoise. Après ça, il a continué à tyranniser le reste de la classe grâce notamment à son arme secrète : le pied droit made in Belgique. Et si à la fin du semestre l’élève au masque de loup s’est un peu reposé à l’ombre de la VW parentale, il finit à une très belle 2e place et semble enfin avoir atteint une certaine maturité. Et heureusement parce que l’année prochaine c’est la 6e classe européenne qui l’attend.

Borussia Mönchengladbach (8,5/10)

Après avoir essuyé tous les quolibets possibles de la part des profs pendant des années ( « J’ai connu votre père dans les années 2000, et bien franchement, c’était pas fameux » ), le Poulain a fermé sa gueule, a bossé ses cours et s’en est franchement bien tiré. Grâce à une répartition du travail sans faille et à un sommeil réparateur toute l’année, le BMG a réussi de jolis coups, comme mettre à l’amende le Bavarois à l’aller et au retour. Une chose est sûre : Lucien Favre va régaler l’an prochain, et on a hâte de voir ça.

FC Augsburg (8/10)

Le Souabe de Bavière a attaqué le second semestre comme il avait terminé le premier : avec une victoire. Et puis, il a enchaîné avec une deuxième, puis une troisième. Mais ensuite, l’hiver s’est installé, et le FCA a chopé la grippe. Cloué au lit, il a vu les grands s’éloigner de lui à son retour en cours. Mais grâce au petit Højbjerg et surtout grâce au travail du toujours plus étonnant Markus Weinzierl, le FCA s’est accroché, et a fini par décrocher un voyage en Europe pour la saison prochaine. Personne ne le connaît, mais il s’en fout. Après tout, les voyages forment la jeunesse.

Encouragements

Bayer Leverkusen (7,5/10)

Comme d’habitude, Leverkusen a fait plaisir à tout le monde en étant l’élève bien sympa qui laisse gagner ses camardes de temps en temps histoire de ne pas tirer la couverture vers soi et de ne pas se faire traiter d’intello dans la cour. Mais ça reste un peu rangeant. Ok ce n’est pas cool d’être le meilleur mais être dans la moyenne ce n’est pas cool non plus surtout quand on a autant de capacités. Bouge-toi un peu Bayer et seras le nouveau caïd.

Werder Brême (7,5/10, pour sa deuxième partie de saison)

Il ne parle pas beaucoup, mais il possède une véritable aura au sein de la classe. Et quand il va mal, c’est tout le monde qui est en peine. Mais pour revenir à un niveau convenable, encore fallait-il y mettre du sien. Retour donc aux fondamentaux avec Viktor Skripnik sur le banc. Et ça a payé : grâce à un second semestre de qualité, Werder est revenu dans le game. Et au final, ce n’est pas tant une mauvaise chose qu’il ne parte pas en échange dès l’année prochaine. Encore quelques efforts à faire pour consolider les acquis, et tout ira pour le mieux sur les bords de la Weser.

1.FC Cologne (7/10)

Ces dernières années, le Effzeh a été un élève plutôt turbulent. Mais cette saison, il semble s’être assagi. Fini de traîner dehors et de ramener des problèmes à la maison: le FC s’applique à faire ses devoirs et à se coucher tôt. Et même s’il a continué à ne pas trop se mouiller en seconde partie d’exercice (13 matchs nuls, dont 9 0-0), le Colonais a assuré l’essentiel en passant avec le reste de ses camarades. Pour le plus grand bonheur de « Lu Lu Lu Lukas Podolski » .

À des capacités, mais ne les utilise pas correctement

Eintracht Francfort (6,5/10)

Un seul bouquin vous manque, et tout est dépeuplé. Alors que les choses devenaient vraiment sérieuses, le SGE a perdu son manuel « Alex Meier : mes secrets pour marquer des buts » . Et ça s’est immédiatement ressenti. Sans son antisèche favorite, Francfort s’est d’abord incliné face au Bayern (who else?) avant de se faire racketter son passeport pour l’Europe par la concurrence. Une fin de saison en eau de saucisse pour la Hesse, qui en plus a perdu son prof particulier, Thomas Schaaf, qui ne s’estimait pas assez soutenu.

TSG Hoffenheim (6,5/10)

Une énigme. Ses parents sont riches et ont lui ont payé pas mal de cours de soutien pour qu’il fasse bonne figure en cours, rien à faire, le TSG est un flemmard. Du coup, il est puni : pas de voyage à l’étranger pour lui.

Passage de justesse

FSV Mayence 05 (6/10)

Le FSV, c’est le mec qui met toujours l’ambiance. Quand il est là, un vent de fraîcheur souffle sur la classe. Pas rancunier pour un sou, celui qui habite sur le Rhin sait faire plaisir à son assistance, mais accepte aussi de se faire vanner. Le problème, c’est que son Danois de coach, Kasper Hjulmand, a perdu le contrôle, et s’est fait éjecter. Il a été remplacé par Martin Schmidt, qui serait un mélange de Jürgen Klopp et de Thomas Tuchel, à en croire ce qui se dit du côté du club. Tant mieux pour le BvB : il n’aura pas à chercher bien loin son prochain prof particulier.

Hertha Berlin (5,5/10)

Avec son cartable flambant neuf payé par l’investisseur KKR, le Hertha voulait vraiment se la raconter cette saison dans la cour de récré, et montrer à tout le monde que oui, il y a du foot dans la capitale. Mais comme d’habitude, la Vieille Dame a déçu. Figure de proue du recrutement opéré par le navire Hertha, Salomon Kalou a préféré s’épancher dans la presse et aller faire des trous dans le Mur plutôt que de casser les défenses. Résultat : le Hertha s’est séparé de Jos Luhukay et a fait monter Pal Dardai chez les pros, lui qui avait déjà un autre job, en tant que sélectionneur de la Hongrie. Résultat : le Berliner ne s’est pas fait bouffer, mais c’était vraiment pas loin.

Ceux qui ont frisé la correctionnelle

FC Schalke 04 (5/10)

Lorsqu’on s’appelle Schalke 04, on aime bien être original, c’est-à-dire être à deux doigts d’éliminer le Real Madrid de la Ligue des champions après un match de folie et ensuite galérer à gagner le moindre match. On aime bien aller voir ses ennemis chez eux et faire maraver la gueule. On aime bien aussi se blesser tout le temps et être dissipé. Bref on aime bien se créer des problèmes. Alors certes, tous ces défauts rendent le petit Schalke attachant mais à la longue c’est un poil frustrant.

Borussia Dortmund (5/10)

Ce devait être une bonne saison. Au final, ce fut du grand n’importe quoi. Alors oui, il y a eu du mieux en deuxième partie d’exercice, avec cette remontée fantastique et cette qualification pour le tour préliminaire de la Ligue Europa. Mais dans l’ensemble, tout le monde est bien content que cette saison soit terminée. Elève doué, le BvB a oublié de bosser, arrivant endormi aux exams et rendant sa copie avant tout le monde, sans se relire. Un manque d’abnégation qui a eu raison des nerfs de Jürgen Klopp, qui a préféré rendre son tablier. La patate chaude est désormais dans les mains de Thomas Tuchel, qui devra souffrir les comparaisons avec son prédecesseur. Courage.

VFB Stuttgart (5/10)

Voilà quelques années que le Souabe est en galère. Cette année non plus, ça n’a pas raté. Malgré un effectif pléthorique, taillé pour jouer le haut du niveau, le VfB a encore fait n’importe quoi, et s’est coltiné la place de lanterne rouge pendant une bonne partie de la saison. Mais comme l’histoire est un éternel recommencement, Huub Stevens est revenu dans le Bade-Württemberg, et a réussi à sortir le club de la mouise, grâce notamment à deux victoires face à deux concurrents directs dans la lutte contre la relégation (Hambourg et Paderborn) au cours des deux dernières journées. Mais Huub a prévenu : il ne reviendra pas pour faire les exos à la place de son élève. Après tout, il a raison : c’est facile de faire le malin en se pointant à l’école en Mercedes. Mais si c’est pour se faire victimiser ensuite, c’est pas la peine.

Hanovre 96 (8/10 en première partie de saison, 2/10 en seconde)

Puisque le Bavarois a décidé de truster tous les records possibles et inimaginables, le H96 s’est dit qu’il y avait la place pour inscrire son nom dans l’histoire, mais de manière négative. Et voici que je ne gagne pas pendant 16 matchs, et voilà que je suis 8es à la trêve et que je rêve de jouer l’Europe et que je me retrouve 17e à devoir sauver ma peau à trois journées de la fin; bref, le H96 a vécu deux années scolaires en une, l’une plutôt bonne, l’autre clairement catastrophique. Heureusement, Michael Frontzeck et ses faux airs de Bruce Willis sont arrivés, et ont empêché le club de mourir dur.

Celui qui, miraculeusement, se retrouve aux rattrapages

Hambourg (0/10 presque toute la saison; 7/10 lors des cinq derniers matchs)

Les années se suivent et se ressemblent pour l’élève le plus agaçant de la Bundesliga. Toujours aussi peu bosseur, le HSV s’est encore une fois réveillé un peu trop tard pour passer directement au niveau suivant mais assez en avance pour avoir droit à une séance de rattrapage au mois de juin. Attention, à un moment donné, il va falloir se bouger, sinon l’an prochain c’est retour à la maternelle pour réapprendre à jouer au football.

Redoublement

SC Fribourg (3/10)

Ça lui pendait au nez : moins doué que ses camarades, le petit élève de la Forêt Noire a continué à galérer cette saison. Certes, il y a eu un tout petit peu de mieux au second semestre, le SCF s’est accroché tant qu’il pouvait, a même battu le surdoué bavarois qui était déjà en vacances, mais au final, il a perdu le match décisif contre Hanovre. Résultat : il va intégrer un CAP menuiserie.

SC Paderborn (3/10)

Pour sa première dans la cour des grands, le SCP n’a pas démérité, du moins lors de la première moitié de l’exercice. Mais la marche était trop haute, et le promu n’a rien compris à l’exercice de l’ « Abstiegskampf » . Résultat: retour en arrière, mais des fois, il faut savoir reculer pour mieux sauter.

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