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Le Bayern est-il une machine à broyer ?

Par Julien Duez
Le Bayern est-il une machine à broyer ?

Ce vendredi soir, la Bundesliga reprend enfin ses droits, avec un duel entre le Bayern et son vice-dauphin, Hoffenheim. Pour Serge Gnabry et Sandro Wagner, le match aura des allures de retrouvailles avec un club où ils avaient la possibilité de pleinement s’épanouir... avant de devenir, eux aussi, des victimes de la surpuissance bavaroise.

Hoffenheim sera-t-il la première victime à se présenter sur la route du Bayern en marche vers un septième titre consécutif ? À l’heure où la cinquante-sixième saison de Bundesliga est sur le point de débuter, le débat sur son attractivité est plus que jamais d’actualité, vu la manière dont le Rekordmeister vampirise la concurrence par un recrutement pernicieux, mais terriblement efficace. « C’est la même chose chaque année avant la première journée, personne ne sait le niveau de son équipe » , a expliqué cette semaine Niko Kovač le plus sérieusement du monde en conférence de presse, avant d’ajouter qu’il est « convaincu que nous jouerons un bon match, car nous sommes sur un très haut niveau physique et technique. » Autrement dit : c’est dans la poche.

T’es un gagnant Serge

Pour Serge Gnabry et Sandro Wagner, le match aura forcément une saveur un peu particulière. Au même titre que Leon Goretzka, parti gratuitement de Schalke 04 cet été, les deux hommes font en effet partie du contingent de joueurs talentueux attirés (avec leur consentement bien sûr) dans les griffes du Bayern, sans garantie de trouver une place de titulaire sur les bords de l’Isar, mais avec la certitude d’emmerder profondément la concurrence. Face à Hoffenheim, ils retrouveront un club dans lequel ils évoluaient encore tous les deux au début de saison dernière. L’exemple de Serge Gnabry est parlant. Alors qu’il retrouvait de sa superbe au Werder de Brême, son nom est cité sur la liste des transferts de Hoffenheim pour le mercato 2017. Le Bayern, un temps intéressé, jure même qu’il se retire de la course… avant de retourner sa veste, de signer l’ailier jusqu’en 2020 et de le prêter dans la foulée… à Hoffenheim.

Sous les ordres de Julian Nagelsmann, Gnabry, aujourd’hui âgé de 23 ans, continue de progresser à son rythme, non sans contribuer largement à la qualification de son équipe pour la Ligue des champions (dix buts inscrits en 22 matchs), une première dans (la jeune) histoire du club. Handicapé par une blessure à la cuisse, il assistera aux retrouvailles avec son ancien employeur depuis les tribunes, mais rien n’indique qu’il brillera avec le Bayern une fois rétabli. À son poste, on trouve en effet l’indéboulonnable Franck Ribéry, dont le remplaçant attitré se nomme Kingsley Coman. Et en face, Thomas Müller a déjà montré qu’il était capable de suppléer Robben sur le flanc droit. Quant à l’option d’attaquant de soutien, il faudrait encore que Niko Kovač change le schéma 4-3-3 (modulable en 4-1-4-1) façonné par Jupp Heynckes et laissé intact après le départ du vétéran, pour que Gnabry puisse prétendre à une place de titulaire.

Comment est votre banquette ?

Un second couteau, Sandro Wagner l’est aussi. Conspué après son départ du Hertha Berlin, il se refait une santé à Darmstadt et parvient à éviter la chute en D2 en rebondissant à Hoffenheim à l’été 2016, où, sans être un tueur, il se montre régulier comme un métronome (onze buts, quatre passes décisives en 31 matchs). La saison suivante peut être celle de la consécration pour le grand gaillard sur le point de fêter ses 30 ans. Hoffenheim tient l’un des meilleurs attaquants de Buli, jusqu’à ce que l’intéressé décide de tout plaquer pour… le Bayern pendant la trêve hivernale. Pensait-il vraiment pouvoir remplacer un Robert Lewandowski déjà en train de s’adjuger une nouvelle couronne de meilleur buteur ? Le Mondial approchant, espérait-il s’attirer les faveurs de Joachim Löw en portant la tunique du club le plus puissant du pays ?

Le résultat laisse amer : un rôle de sub même pas super, une absence dans la pré-liste pour la Russie et une phrase qui fait encore rire pas mal de monde : « Je suis le meilleur attaquant d’Allemagne. » D’aucuns se demandent encore pourquoi ne pas avoir utilisé la scène qui lui était offerte à Hoffenheim pour régaler de son spectacle hebdomadaire, plutôt que d’aller s’asseoir sur le banc à Munich. Là encore, quand bien même Lewandowski viendrait à partir (ce qui apparaît chaque jour une hypothèse de moins en moins crédible), rien n’indique que Kovač choisirait Wagner pour lui succéder dans le rôle du numéro neuf.

Finalement, ces deux exemples illustrent bien la volonté du Bayern de piller les meilleurs éléments de ses concurrents pour asseoir sa domination totale. Non sans être à l’origine des conséquences de ce qu’il se plaît à dénoncer allègrement : la baisse de la concurrence.

Par Julien Duez

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