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Lazio, la folie heureuse

Par Adrien Candau
Lazio, la folie heureuse

Victorieuse 3-4 du Torino ce dimanche au terme d'un match dont le grand final n'avait plus rien de rationnel, la Lazio de Simone Inzaghi s'affirme comme l'équipe la plus imprévisible d'Italie. Signe que la saison en cours ne va certainement pas être de tout repos pour les petits cœurs sensibles des tifosi laziali.

Impossible de verser dans l’analyse tactique en conférence de presse. Derrière son masque, on devine le sourire de Simone Inzaghi et c’est bien assez pour ce soir. Tout ce que peut faire l’entraîneur laziale, c’est louer le but de la victoire marqué ce dimanche par son attaquant, Felipe Caicedo, dans les arrêts de jeu : « Caicedo est un joueur important… Aujourd’hui, je voulais le faire entrer plus tôt en jeu, mais il a fait ce qu’il avait à faire… Il n’abandonne jamais. » La Lazio non plus. Menés 3 buts à 2 par le Torino à trois minutes de la fin du temps réglementaire, les Biancocelesti ont trouvé le moyen de terrasser les Grenats, à la 98e minute de jeu. Un match au déroulé taré, mais plutôt dans le ton du début de saison des Laziali, dont la plupart des rencontres se parent de contours légèrement allumés.

Toro domestiqué

Que s’est-il donc précisément passé ce dimanche 1er novembre, au stade olympique de Turin ? La Lazio a d’abord mené au score, avant d’encaisser deux pions, puis d’égaliser grâce à une réalisation de Milinković-Savić. Son défenseur central, Wesley Hoedt, était ensuite coupable d’une énorme cagade face à Lukić, qui n’avait plus qu’à marquer dans le but vide (3-2, 87e). Fin de l’histoire ? À peu près le contraire. Quelques minutes plus tard, une main de Nkoulou, à la suite d’une frappe d’Immobile, permettait à l’attaquant laziale d’égaliser sur penalty (3-3, 90e+5). Mais c’était Felipe Caicedo, entré en jeu 20 minutes plus tôt, qui obtenait le droit d’enfoncer le clou du spectacle : après un coup franc anodin, l’Équatorien, encerclé par quatre joueurs grenat, parvenait on ne sait comment à s’extirper de la forêt de jambes adverses, pour allumer Sirigu de près (3-4, 90e+8). Complètement dingue, à l’image de la semaine de la Lazio. À cause des blessures comme des absences dues à la Covid-19, le club du Latium s’était rendu à Bruges en C1 mercredi 28 octobre sans Immobile, Luis Alberto, Lucas Leiva, Lazzari, Radu, Lulić, Luiz Felipe et Strakosha. Privés de plus de la moitié de son équipe type et avec un banc constitué en majorité de joueurs issus de la Primavera, les Laziali avaient pourtant arraché un nul courageux en Belgique.

Lazio et des bas

De fait, les Ciel et Blanc semblent actuellement embarqués dans un drôle d’exercice. Inzaghi est d’ores et déjà condamné à jongler entre les absences dues au coronavirus, aux blessures, et à l’obligation de faire ponctuellement souffler ses cadres, les Biancocelesti disputant la Ligue des champions cette saison. La tâche est plus délicate à la Lazio qu’ailleurs, l’effectif du club du Latium ne brillant pas par sa densité. L’écart entre le niveau du onze titulaire et les remplaçants habituels est criant, et la Lazio a déjà dû payer le prix de cette insuffisance à plusieurs reprises cette saison. Comme face à la Sampdoria, où, privé de Luiz Felipe, Immobile, Luis Alberto, Lazzari et Radu, Inzaghi avait dû se résoudre à aligner Marco Parolo, milieu défensif de formation, à un poste de piston qui n’entre pas franchement dans ses attributions. L’Italien avait rendu une copie catastrophique, et la Lazio s’était péniblement inclinée, par trois buts à rien.

Au complet, c’est une tout autre marmelade qu’est capable de concocter la formation du Latium. Le Borussia Dortmund a pu l’apprendre à ses dépens, lors de la première journée de la phase de poules de C1. Avec un onze type seulement diminué par les absences de Radu et Lazzari, les Ciel et Blanc avaient livré une prestation emballante de bout en bout, et signé une victoire autoritaire à l’Olimpico. Signe qu’avec ses titulaires, la Lazio peut s’arrimer à de solides ambitions. S’il est trop souvent délesté de certaines de ses têtes d’affiche, il sera en revanche difficile de prévoir où sera susceptible d’échouer le navire romain. Ce qui est à peu près sûr, c’est que l’exercice laziale s’annonce aussi agité qu’inattendu, et que les tifosi biancocelesti n’ont probablement pas fini d’éprouver des émotions contraires cette saison.

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