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Kurzawa au PSG : tout est chaos
À Paris, le crépuscule de la saison 2023-2024 sonne la fin d’une ère, avec les départs de Kylian Mbappé, Keylor Navas ou encore de l’illustre Michel Montana. Sans oublier Layvin Kurzawa, qui a malheureusement donné l’impression d’avoir quitté depuis longtemps le monde du football.
Ce week-end, le Paris Saint-Germain a prouvé qu’il était possible de célébrer un douzième titre de champion de France sans que la fête soit totale. Avant la défaite anecdotique contre Toulouse (1-3) pour sa der à domicile cette saison, le club de la capitale a dit au revoir à plusieurs joueurs. Kylian Mbappé a eu le droit à un petit hommage, après les quelques sifflets entendus à l’annonce de son nom lors de la composition d’équipe. Keylor Navas a également fait ses adieux, même si Luis Enrique n’était pas au courant. Le coach espagnol n’avait peut-être pas non plus en tête le prochain départ de Layvin Kurzawa, qui a reçu sa bronca au moment des célébrations. Après avoir pris sa breloque, le défenseur a répondu dans une story Instagram en invoquant Claude Makélélé. En résumé, les huées ne l’ont pas dérangé. Une triste fin qui résume ses neuf années passées au PSG, où la promesse aura rapidement laissé place à une relation chaotique entre le club et le joueur.
La story de Kurzawa après les sifflets reçus 📲 pic.twitter.com/Db1y52Yqcv
— MEGA PSG 🇵🇸 (@MegaPSG_) May 12, 2024
Des Bleus à l’âme
Quand il arrive dans la capitale à l’été 2015, Kurzawa sort de deux saisons pleines à l’AS Monaco. Ses jambes de feu semblent lui offrir un avenir resplendissant, aussi bien au Paris Saint-Germain qu’en équipe de France, où il avait déjà connu ses premières capes. Près d’une décennie plus tard, pourtant, celui qui avait d’abord signé pour venir faire la doublure de l’expérimenté Maxwell compte seulement 13 sélections chez les Bleus. C’est un peu triste à écrire, mais le souvenir le plus marquant laissé par Kurzawa sous le maillot tricolore restera cette humiliation subie avec les Espoirs face à la Suède de John Guidetti, il y a bientôt dix ans. Le natif de Fréjus n’a d’ailleurs jamais fait partie des listes de Didier Deschamps pour participer à une compétition internationale majeure. La faute à ses performances, mais aussi à sa bêtise et à cette vidéo sur laquelle il aurait tenu « des propos et gestes déplacés » envers le sélectionneur, selon les informations d’Europe 1, ce qui l’avait conduit à être victime d’un maître chanteur.
« Chaque jour quand je me levais, j’avais peur que ça sorte dans les médias, même après en avoir parlé au coach, évoquait l’intéressé en 2021 pour Oh My Goal. Je savais que ça allait faire encore beaucoup de bruit, et c’était dans une période où je n’avais pas besoin de ça. C’était embêtant, car cela pouvait être repris de partout et n’importe comment. » Au Paris Saint-Germain, Kurzawa était effectivement dans une période encore sensible sportivement. S’il avait probablement marqué son plus beau but au PSG d’un ciseau lors d’un récital de Neymar au Parc contre… Toulouse (6-2), la dramatique remontada restait encore dans les mémoires parisiennes. En parlant de mémoire, le latéral gauche s’en va en ayant laissé très peu de bons souvenirs, éclipsés par les mauvais, avant d’être tout simplement oublié par tout le monde à Paris.
Trois ans de solitude
Sa longue absence pour une hernie discale au début de l’ère Thomas Tuchel a sans doute marqué le début de son déclin. Kurzawa n’était pas vraiment indiscutable, malgré quelques éclairs, et il l’aura été toujours un peu moins au fil des années, perdant sa place de titulaire au profit de Juan Bernat et se contentant de boucher les trous et de faire des apparitions de plus en plus rares. Au point que son départ en fin de contrat à l’été 2020 semblait inéluctable. C’était avant de voir le PSG surprendre son monde et faire n’importe quoi en lui proposant une prolongation jusqu’en… 2024 avec un salaire mensuel estimé à 500 000 euros. Comment reprocher au joueur d’avoir accepté cette offre inespérée ? Le PSG est une machine à sous et un club qui sait comment marcher sur la tête.
Depuis, quatre saisons ont passé, et Kurzawa a cumulé 29 apparitions sous le maillot parisien, en plus d’un prêt non fructueux à Fulham la saison dernière (6 matchs). Tour à tour, Nuno Mendes et même Adbou Diallo lui sont passés devant dans le couloir gauche. Le Portugais a beau squatter l’infirmerie, ses absences répétées n’ont jamais poussé les entraîneurs parisiens à remettre l’ancien Monégasque dans le bain. Ce dernier a enchaîné les parties de Call of Duty, tout en s’occupant de sa famille. On l’a davantage vu aux côtés de Mbappé et compagnie à la Fashion Week ou au combat de Cédric Doumbé. Sa dernière sortie en crampons, c’était le 21 octobre dernier, pour jouer une dizaine de minutes contre Strasbourg (3-0). Lors de son entrée en jeu, on avait pu déceler les moqueries du public, qui l’avait sifflé à chaque ballon touché. « Je sais que nos rapports ont parfois été compliqués, a-t-il écrit dans un message d’adieu ce mardi. Néanmoins, sachez que je ne retiens que le positif et que j’ai été privilégié que le Parc soit ma maison pendant ces années. » Ce ne sera pas suffisant pour conclure sur une note positive une histoire qui s’apparentera toujours à un énorme gâchis.
Par Antoine Donnarieix