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Laurent Ciman : « À Montréal, j’ai été traité comme un moins-que-rien »

Propos recueillis par Romuald Gadegbeku
Laurent Ciman : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Montréal, j’ai été traité comme un moins-que-rien<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Vu de 2018, Laurent Ciman (32 ans) est un joueur en décalage. Arrivé chez le tout neuf Los Angeles FC l'hiver dernier, le défenseur belge porte des valeurs d’un autre temps à l’échelle du football actuel : « respect et loyauté ». C’est cette dernière qu’il a offerte à l’Impact de Montréal avant d’être gentiment poussé vers le LAFC, où le coach Bob Bradley lui a déjà confié le brassard. Entretien avec un capitaine qu’on surnomme « le Général ».

Comment as-tu vécu ton premier derby de Los Angeles ? Vous meniez 0-3 et les Galaxy ont retourné le match…On a bien contrôlé la partie jusqu’à la soixantième minute. Après, malheureusement, on n’a pas su contrôler nos temps faibles, et c’est devenu plus délicat. C’est surtout le premier but qu’on doit éviter, sur celui-là, on perd la balle bêtement, et on les remet dans le match. C’est à ce moment–là qu’ils prennent l’ascendant mentalement.

C’est aussi grâce à l’entrée de Zlatan. Il vous a fait peur ?Ouais le 3-3, c’est Zlatan quoi ! Personne ne s’attend à ce qu’il marque un premier but comme ça, mais c’est le joueur qu’il est, il est spectaculaire, et avec ce but, il a marqué la ligue de son empreinte dès son premier match.

Le derby de Los Angeles va devenir un classique de la MLS ?Ça va le devenir, c’est déjà quelque chose de particulier pour la ligue, et ça s’est vu ce week-end, il y aura d’autres matchs contre eux durant la saison, ce sera à nous de contrôler nos temps faibles, et prendre notre revanche.

Pour ta première saison en Californie, Bob Bradley t’a nommé capitaine. À Montréal, les supporters te surnommaient « le Général » pour ton leadership. D’où te vient ce caractère ?Je ne sais pas, j’ai toujours été comme ça. C’est quelque chose que j’ai en moi, et j’essaye d’apporter ces qualités sur le terrain, avec ma grinta, mon expérience. J’ai le brassard de capitaine sur le terrain, mais je suis aidé par les autres, jeunes comme plus vieux, ça veut dire que les dirigeants ont vraiment réussi à former un groupe de qualité. Puis être capitaine pour moi, c’est aussi montrer l’exemple, arriver en avance aux entraînements, essayer d’être un modèle… Pour ça, je travaille d’abord sur moi-même. Après, quand il y a des choses à dire à untel ou untel, je les dis.

Quand tu es arrivé à LA, quels étaient les rapports entre joueurs et supporters ? Ça ne t’a pas surpris d’être soutenu par des gens qui n’avaient jamais vu leur équipe jouer ?

On n’avait pas encore joué un match que les supporters étaient déjà là pour nous acclamer, pour dire qu’ils étaient fiers de nous.

Ouais, ils sont dans une attente énorme, ils sont contents du spectacle qu’on a pu offrir lors de nos trois premiers matchs. Mais c’est sûr que ça fait bizarre d’être au début de l’aventure d’un tout nouveau club. On n’avait pas encore joué un match que les supporters étaient déjà là pour nous acclamer, pour dire qu’ils étaient fiers de nous. Je suis sûr qu’avec les résultats, nos supporters seront de plus en plus nombreux.

Ton départ de l’Impact Montréal s’est passé de manière assez brutale. Tu n’entrais pas dans les plans de Rémi Garde ?Je n’ai eu aucune explication. Je ne sais pas si c’est le coach, si c’est le président, ou le directeur technique. Je n’en sais strictement rien. J’ai tourné la page Montréal, ça ne sert à rien de revenir là-dessus. Je suis à Los Angeles et j’essaie de m’adapter le mieux possible à la vie ici, ma famille aussi.

Pourtant, on dirait que tu regrettes toujours Montréal…Ce qui s’est passé à Montréal, ça n’a pas affecté le joueur, mais l’homme. (Silence.) Ça m’a fait mal parce que j’ai été traité comme un moins-que-rien, on m’a juste dit un soir à minuit : « Tu vas à Los Angeles. Merci d’être venu, au revoir. »

Est-ce que ce n’est pas le système d’échange en MLS qui veut ça ?Je ne sais pas si c’est le système ou pas. C’est juste qu’il y a un minimum de respect à avoir, et je n’ai pas eu droit à ce respect.

Tu es en colère ?Ce n’est pas de la colère, c’est pire que ça ! Les gens ne voient que le côté sportif, mais moi, c’est le côté humain qui m’importe.

Le 21 avril prochain, le LAFC se déplacera sur la pelouse de l’Impact… Comment appréhendes-tu ton retour à Montréal ?Ça me fera plaisir de voir les supporters, ça me fera plaisir aussi de revoir certains joueurs, certaines personnes avec qui j’ai travaillé. Mais d’autres, non. Je sais très bien à qui je dirai bonjour et à qui je ne dirai pas bonjour.

Tu étais tellement bien au Canada qu’il t’arrivait de chanter l’hymne avant les matchs de l’Impact. Comment c’est venu ?C’est un air que tu entends à tous les matchs, donc forcément tu le connais au bout d’un moment. Et après, ça venait tout seul. C’était aussi pour montrer mon respect pour tout ce que les supporters ont fait pour moi, pour montrer que je m’investissais dans cette ville, dans ce pays. En fait, c’était juste une question de respect.

Regardez jusqu au bout et Trouvez l’ intrus !…?➡️??? #goimpactgo?⚽️? #ohcanada ??

Une publication partagée par Laurent Ciman (@laurent_diana_ciman) le 16 Sept. 2017 à 4 :39 PDT

Même si tu es toujours sélectionné par Roberto Martínez, ne penses-tu pas que le fait de jouer en MLS te handicape pour postuler sérieusement à une place de titulaire avec les Diables rouges ?Non, pas du tout.

Est-ce que je vais faire partie des 23 pour la Coupe du monde ? Je n’en sais rien.

J’ai fait partie de l’équipe pendant tous les éliminatoires en jouant à Montréal, je pense qu’en venant ici, j’ai même fait un pas en avant d’un point de vue football, ici à Los Angeles j’aurai beaucoup plus de visibilité, l’équipe est plus médiatisée par rapport à ce qui se passait à Montréal. Après, est-ce que je vais faire partie des 23 pour la Coupe du monde ? Je n’en sais rien. Mais je travaille très fort pour en être, et après le coach fera son choix.

Tu penses toujours ce que tu as dit sur le fait que « la MLS est meilleure que le championnat de Belgique » ? Oui, pour moi la MLS est meilleure que le championnat belge. Quand tu vois le niveau ici qui progresse chaque année, les joueurs qui jouent dans cette ligue, avec de plus en plus de jeunes, tu vois Atlanta ou les New York Red Bulls qui ont signé plein de jeunes, la même chose pour nous… Il y a maintenant de plus en plus de clubs qui se dotent d’une académie. Des grands joueurs qui viennent, comme Zlatan par exemple, il n’y a pas ce type de joueurs dans le championnat belge. Pour l’avenir, il faut juste trouver un équilibre entre les grands joueurs internationaux, les Latino-Américains, et les locaux américains ou canadiens. Je pense que c’est important de développer le football local, et les dirigeants l’ont bien compris maintenant.

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