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Laure Boulleau : « Je n’ai jamais balancé ma manette par terre »

Propos recueillis par Éric Maggiori
Laure Boulleau : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n&rsquo;ai jamais balancé ma manette par terre<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

FIFA 18 sort ce vendredi. L'occasion de faire une interview 100% FIFA avec Laure Boulleau, ambassadrice du jeu.

Alors, ce FIFA 18, tu as pu le tester ? Oui, enfin la démo seulement. Comme d’habitude, j’ai bien kiffé. Je l’ai trouvé un tout petit peu plus lent par rapport au 17, mais après, au moins, ce n’est pas de la fiction. C’était moins réaliste de mettre des joueurs qui vont à 3000 à l’heure, en mode Usain Bolt. (Rires.) Et sinon, je n’ai pas encore eu l’occasion de faire le mode aventure, et j’ai vraiment hâte, parce que l’an dernier, c’est un mode que j’ai adoré.

C’est quel genre de gameuse, Laure Boulleau ? Je suis une joueuse qui aime beaucoup jouer en groupe, avec mon équipe par exemple. Quand on est ensemble, on se challenge, et du coup les mises au vert passent un peu plus vite. Mais sinon, je ne suis pas le genre de joueuse qui rentre chez elle le soir et qui fait les matchs en ligne, avec les divisions, etc.

Du coup, tu ne joues jamais en ligne ?Non, je joue uniquement avec les copains et copines, ou alors contre l’ordinateur.

Mon unique option pour jouer au foot en ce moment … #FIFA17

Une publication partagée par Boulleau (@laureboulleauofficiel) le 19 Oct. 2016 à 6h47 PDT

Tu es du genre à faire les réglages avec le match, les compos, les systèmes tactiques…Le minimum, oui. Je joue en alternatif, donc je dois déjà régler ça. Et après, oui, je fais rapidement la compo d’équipe, mais la plupart du temps, celle déjà établie me convient. Mes deux équipes sur FIFA, ce sont le PSG et le Real Madrid. Soit l’une, soit l’autre, donc dans les deux cas, les équipes sont déjà compétitives.

Ta plus belle victoire à FIFA, celle que tu raconteras un jour à tes petits-enfants ? C’était contre l’ordinateur. J’ai fait gagner Clermont Foot contre le Barça. (Rires.) C’était vraiment un super moment.

Dans ces moments-là, tu cries de joie ? Oui. Pour le coup, je n’ai vraiment aucune retenue. Alors que sur un vrai terrain, je ne suis pas du tout comme ça. Mais ça, c’est peut-être dû au fait que je ne marque jamais de but.

Et à l’inverse, tu t’énerves quand tu perds ?Un peu oui. Mais j’essaye de me maîtriser, car je me sens souvent ridicule après. Et puis je risque de me faire chambrer : « Ah tu as ragé parce que t’as perdu à FIFA. »

Tu as déjà jeté ta manette par terre ?(Tout doucement) Non.

Non, franchement je n’ai jamais balancé la manette, en revanche ça m’est arrivé d’arrêter un match. C’était dans le cadre d’une interview filmée, j’étais en train de jouer contre Camille Lacourt et il me mettait une raclée ! Ça m’a énervé, du coup je me suis levée en disant : « Allez, l’interview est finie » , et j’ai éteint la console. (Rires.)

Une bonne technique de roublarde.Clairement.

D’ailleurs, tu te souviens de la première fois où tu as joué à un jeu de foot ?Alors, c’était sur la Super Nintendo, ça c’est sûr. Ce n’était pas un FIFA, c’était un jeu assez mal fait, mais impossible de me souvenir du nom. Il y avait « Soccer » dans le titre (peut-être Soccer Shootout, ndlr). D’ailleurs, j’aimerais vraiment y rejouer pour voir l’évolution par rapport à FIFA 18.

Vidéo


L’an dernier, au moment de la sortie de FIFA 17, tu avais publié une photo de toi avec Sabrina Delannoy, Kasia Kiedrzynek et le jeu. Ce sont elles, les plus grosses gameuses ? Elles aiment beaucoup oui, mais là en ce moment, on a surtout des jeunes de l’équipe, la nouvelle génération, qui sont à fond sur FIFA. C’est une folie. Je leur ai dit que j’allais peut-être avoir le jeu en avance (interview réalisée le 25 septembre, ndlr) et elles étaient comme des dingues.

Comme des enfants :)))) #fifa17 @sabrinadelannoy5 @kasia_kiedrzynek

Une publication partagée par Boulleau (@laureboulleauofficiel) le 27 Sept. 2016 à 0h24 PDT

Et il y a du niveau ? Franchement, oui. Katia joue super bien, mais je crois qu’actuellement, celle qui est en pleine bourre, c’est Marie-Antoinette Katoto, une petite jeune de l’équipe. Hyper forte.

Et la plus nulle ? (Elle hésite) Peut-être Perle (Morroni, ndlr), la pauvre, elle va me détester d’avoir dit ça. (Rires.) Même si en réalité, elle se fait chambrer par les autres, mais moi je ne l’ai jamais vue jouer, donc je ne fais que répéter les rumeurs.

Chez les garçons, les jeux vidéo sont de plus en plus en train de remplacer, lors des mises au vert, les jeux plus traditionnels comme le ping-pong ou les cartes. C’est pareil chez les filles ?Un peu moins. Je pense que les garçons sont beaucoup plus branchés consoles que nous, même si je le répète, la nouvelle génération joue beaucoup aux jeux vidéo chez les filles. Nous, les anciennes, on joue beaucoup aux cartes. On joue au loup-garou, au Kem’s, au pouilleux, aux classiques !

Tu considères que les jeux vidéo dans un groupe, c’est un facteur d’intégration ou d’exclusion pour ceux qui n’y jouent pas ? C’est super bien pour souder le groupe. En équipe de France, ils nous mettent même une console à disposition. Mais tout le monde n’y joue pas. Certaines jouent, certaines regardent, certaines ne viennent même pas dans la salle. Mais en tout cas, ce sont toujours de très bons moments de vie de groupe.

Depuis FIFA 16, EA Sports a intégré les équipes féminines. Ça t’a fait quoi, la première fois que tu t’es vue dans le jeu ? On était toutes unanimes là-dessus : on était hyper fières. À nos débuts, c’était une période où tout le monde s’en fichait un peu du foot féminin. Avec beaucoup de boulot, on a réussi à réaliser de belles performances avec nos équipes, et l’engouement a augmenté. Aujourd’hui, pouvoir avoir du foot féminin dans FIFA, c’est une sacrée récompense. Si tu m’avais dit ça il y a quelques années, jamais je n’y aurais cru.

Et alors, tu joues avec les féminines ?Ouais, j’y joue. Pas autant qu’avec les hommes, car c’est plus « populaire » de jouer avec les garçons, mais j’y joue quand même pas mal. Avec mes ami(e)s notamment, on aime bien prendre les filles, justement parce que je suis là, et que ça les fait marrer de me voir dans le jeu.

Tu as déjà marqué des buts avec toi-même ? Évidemment. Quand je prends la France, je me fais tirer les penaltys, les coups francs, tout. (Rires.)

Dans la jouabilité, tu trouves que c’est très différent ?C’est différent, oui. C’est un peu moins rapide, mais cela joue beaucoup dans la précision de la passe. Il ne faut vraiment pas se planter au niveau du joystick. Cela respecte la réalité, car nous sommes très appliquées, il y a plus de jeu au sol et moins de percussion à la Gareth Bale. Quand tu joues avec les filles, tu es obligée de plus construire, car il y a moins d’éléments avec lesquels tu peux faire la différence tout seul.

Il y a souvent des joueurs qui font part de leur mécontentement quant à leur note FIFA. Idem chez les filles, vous allez regarder vos notes ?Je pense que c’est un truc très masculin d’aller voir sa note. Moi, personnellement, je ne regarde pas du tout les notes. Évidemment, on n’a pas envie d’être celle qui a la moins bonne note de l’équipe. Mais après, savoir si j’ai plutôt 77, 78 ou 80, alors là… Je n’y attache pas d’importance, je suis déjà très heureuse d’être dans le jeu.

Tu préfères ne plus jamais gagner un match de FIFA de toute ta vie, ou bien jouer toute ta vie avec une guitare désaccordée ? (Laure est une guitariste accomplie, ndlr) Les deux sont insupportables. (Rires.) Mais jouer avec une guitare désaccordée, c’est vraiment impossible. Alors, je vais choisir la première option : ne plus jamais gagner un match de FIFA de toute ma vie. Quitte à me faire chambrer par toutes les copines.

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Propos recueillis par Éric Maggiori

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