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  • J1- Atlético-Juventus (2-2)

L’Atlético s’accroche à la Juve

Par Adrien Candau
L’Atlético s’accroche à la Juve

Mis à mal par deux coups de génie piémontais, l'Atlético s'est refait la cerise en fin de match grâce à deux coups de boule signés Savić et Herrera (2-2). Vexant pour la Vieille Dame, mais plutôt logique, au regard d'un match qui a eu la bonne idée de progressivement s'emballer.

Atlético de Madrid 2-2 Juventus

Buts : Savić (70e), Herrera (90e) // Cuadrado (48e), Matuidi (65e) pour la Juventus

Pour parler vulgairement, on dira que c’est le fameux effet cojones de l’Atlético qui a encore frappé. Cet esprit à part, si cher à Diego Simeone, souvent splendide, parfois inexplicable aussi, qui incite les Colchoneros à envoyer des gnons, à courir comme des zinzins, partout, tout le temps. Alors forcément, l’Atlético, qui avait plié à la suite de deux éclairs splendides d’une Juventus branchée sur courant alternatif mercredi soir, a fait dans son registre inimitable. En égalisant par Herrera, à la 90e minute. Sur corner. De la tête. Évidemment.

Circulez, c’est verrouillé

La dernière fois qu’ils s’étaient tabassés en Europe, c’était il y a six mois. Quoi de neuf depuis ? Un De Ligt en plus, un Griezmann en moins. Un Sarri qui gigote comme un dingo sur son banc, mais surtout deux équipes qui tiennent à faire honneur à leur street cred européenne, en serrant les boulons derrière. Forcément, les chiens de garde sont de sortie des deux côtés, la charnière Bonucci-De Ligt tenant sereinement la boutique côté piémontais, quand Giménez et Savić contrôlent aussi leur affaire en sifflotant tranquillement dans leur surface. Pour le reste, la Juve choisit une approche plus terre à terre, quand l’Atlético n’hésite pas à enchaîner les renversements de jeu, Partey et Saúl multipliant les longues transversales pour propulser leurs latéraux. Les deux équipes gribouillent alors un spectacle plutôt maîtrisé techniquement, mais surtout trop sage, où seul João Felix parvient à mettre une dose salvatrice de bordel. Le Portugais s’offre notamment une percée de 40 mètres, qu’il conclut par une frappe habilement détournée par Szczęsny.

Le déhanché de Cuadrado, les carences de Danilo

De quoi se demander si le match ne va pas virer à la sieste organisée après la pause. Ce qui serait en réalité bien mal connaître la Juve, qui décide sans prévenir de changer de dimension. Bonucci envoie d’un coup Higuaín dans la twilight zone d’un extérieur soyeux, et l’Argentin glisse à son tour une douceur du droit à son pote Cuadrado. Un passement de jambes, un crochet intérieur, une frappe du gauche, une lucarne plus tard et le Colombien déflore sauvagement le tableau d’affichage. L’ensemble étant saupoudré d’un déhanché à ringardiser le makossa de Roger Milla. La perfection de A à Z, du début à la fin d’une action qui ferme d’un coup le clapet du Metropolitano.

L’Atlético se retrouve dès lors obligé de se bouger le popotin devant, mais la Vieille Dame connaît la chanson et se retrouve dans ses petits chaussons, à jouer en contre. Évidemment, Ronaldo en profite pour allumer ses propulseurs sur le côté, Sandro dépose une douceur sur le crâne de Matuidi, et le Français s’en va cuisiner Oblak, à bout portant. Coup de pot pour l’Atlético, Danilo, à côté de ses pompes défensivement depuis le début de la rencontre, se fait dévorer par Giménez sur coup franc, et l’Uruguayen offre un ballon sur la ligne à Savić, qui ramène les siens à un but des Piémontais. De quoi achever d’enflammer la fin de match, où Vitolo oblige Szczęsny à sortir le grand jeu. Classique, Diego Costa se chope aussi son jaune syndical, après avoir hurlé au penalty à la suite d’une main involontaire de Bonucci dans la surface. De fait, la Vieille Dame souffre, grince salement des dents et finit logiquement par craquer en toute fin de rencontre, quand Herrera vient planter un coup de casque monstrueux sur corner, sur lequel Szczęsny ne peut que plonger pour la photo. Une égalisation au buzzer méritée pour un Atlético plus volontaire. Et qui démontre une fois de plus qu’il faudra encore compter sur lui pour secouer les plus gros pontes du football continental en C1 cette saison.


Atlético de Madrid (4-4-2) :Oblak – Trippier, Savić, Giménez, Lodi (Vitolo, 76e) – Koke, Saúl, Thomas Partey (Herrera, 76e), Lemar (Correa, 60e) – João Felix, Diego Costa. Entraîneur : Diego Simeone.

Juventus (4-3-3) :Szczęsny – Danilo, Bonucci, De Ligt, Alex Sandro – Khedira (Bentancur, 69e), Pjanić (Ramsey, 87e), Matuidi – Cuadrado, Higuaín (Dybala, 79e), Cristiano Ronaldo. Entraîneur : Maurizio Sarri.

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