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L’Atlético éteint le feu marseillais

Par Maxime Brigand, au Groupama Stadium
L’Atlético éteint le feu marseillais

Privé de Payet au bout d'une demi-heure de jeu, l'OM est tombé de haut mercredi soir en finale de la Ligue Europa (0-3) face à un Atlético qui soulève sa troisième C3. Antoine Griezmann a claqué un doublé.

Marseille 0-3 Atlético

Buts : Griezmann (21e, 49e) et Gabi (89e) pour l’Atlético.

Et de trois ! Trois, comme le nombre de fois où l’Olympique de Marseille a été balancé par-dessus bord lors d’une finale de C3 au cours de son histoire. Trois, comme le nombre de Ligue Europa que possède désormais l’Atlético de Madrid. Et trois, comme le nombre de balles reçues mercredi soir, au Groupama Stadium, par la France du foot. On avait demandé à l’OM une finale à la hauteur : on a assisté à vingt minutes de folie, puis à la chute libre d’une troupe de rêveurs, partie sur la route de Lyon en juillet dernier avec une victoire face à Ostdende au Vélodrome et qui s’est cassé les dents sur l’expérience d’un adversaire finalement bien supérieur. Pour l’histoire, on repassera.

Le raté de Germain, la brique de Mandanda

Un soldat touché, au sol : on s’était pourtant dit que Lyon n’avait rien d’un nouveau Göteborg. Dimitri Payet, lui, avait glissé avant la fête « penser être apte » . On dispute la 32e minute de cette finale de Ligue Europa enfumée lorsqu’on retrouve l’international français la tête dans le gazon. Il faut alors le voir se relever, attraper son maillot comme un Kleenex, et Antoine Griezmann, le pote adversaire d’un soir, venir lui attraper le cou. Un boomerang revenu dans la tronche de l’espoir : pour lui, cette histoire va se terminer dans les larmes. Et pour eux ? Ça a commencé comme dans un rêve : mercredi soir, l’OM a d’abord été courageux, ambitieux, affamé dans les duels et féroce dans le pressing. Au point de voir Valère Germain déballer au bout de quatre minutes le seul cadeau du soir de Payet avant de l’envoyer dans le kop madrilène.

Un massacre au milieu d’une garden party où Zambo Anguissa, préféré au coup d’envoi à Maxime Lopez, s’amuse à jouer des coudes sur un plateau qu’il ne sait pas encore glissant. La chute, c’est pour la vingtième minute, moment choisi par Steve Mandanda, aux fraises dans ses relances tout au long de la soirée, pour lancer une brique à son milieu camerounais : interception adverse, incision chirurgicale et lame enfoncée par Antoine Griezmann (0-1, 21e). Logique ? Difficile à avaler sur le moment tant les hommes de Rudi Garcia ont tenu le rythme au cours d’une première période qui aura vu Sarr, Payet et Ocampos tirer des fléchettes sur Oblak et l’Atlético faire de l’Atlético. Soit serrer les mailles, souffrir avec le sourire et piquer lorsqu’il le faut. C’est froid, c’est cruel : c’est la loi d’un milieu où le rêve n’a pas sa place.

La mise à mort

Avant la rencontre, l’objectif était sur ce détail : ne pas rêver, jouer et voir. Oui, l’OM a réussi sa mission, mais l’on retiendra surtout l’image d’un match renversé en deux coups de cuillère et où certains hommes (Amavi, Thauvin, Germain) ont plongé à côté du rendez-vous. Ce qui a donné, au retour des vestiaires, une mise à mort orchestrée à l’expérience : sur la première tête passée dans la défense madrilène par les Colchoneros en seconde période, Griezmann, décalé par Koke, a alors piqué son ballon au-dessus de Mandanda (0-2, 49e). La note vient d’être réglée, et le digestif est un récit de la gestion, où l’Atlético tremble peu, où Diego Godín effleure à deux reprises le troisième but et où Garcia décide d’essuyer la bave coulant sur le visage d’un Ocampos à la hauteur du sommet pour sortir Njie sur la table avant de lâcher Mitroglou dans l’arène à un quart d’heure de la fin. Sans effet comptable, malgré une tête subtile du buteur grec sur le poteau d’Oblak (81e). Là, le public marseillais refuse de s’asseoir, continue d’applaudir, de hurler, de sauter et laisse le fil d’une rencontre pliée s’étirer et finalement étouffer l’espoir d’un second titre européen pour le foot français avec un troisième but enfilé par Gabi (0-3, 89e). Cette fois encore, l’OM est tombé de la dernière marche. Brutal retour sur terre.


OM (4-2-3-1) : Mandanda ; Sarr, Rami, Luiz Gustavo, Amavi ; Anguissa, Sanson ; Thauvin, Payet (Lopez, 32e), Ocampos (Njie, 55e) ; Germain (Mitroglou, 74e). Entraîneur : Rudi Garcia.Atlético (4-4-2) : Oblak ; Vrsaljko (Juanfran, 46e), Giménez, Godín, L. Hernández ; Correa (Partey, 88e), Saúl, Gabi, Koke ; Costa, Griezmann (Torres, 90e). Entraîneur : Diego Simeone, déguisé en Germán Burgos.

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