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L’appel du 18 juin d’Eric Thomas

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L’appel du 18 juin d’Eric Thomas

Alors que Fernand Duchaussoy et Noël Le Graët continuent leur tour de France des notables du foot en bons sénateurs du ballon rond, Eric Thomas, troisième larron d'une élection quasi-jouée d'avance, répond au téléphone depuis les terrains de son club en Touraine.

Cet aimable trouble-fête ne risque guère de voler leur poste à ceux qui l’occupent déjà, mais son omniprésence dans les médias, quitte à se répéter, doit sacrément agacer un petit monde habitué aux ronronnements auto-satisfaits et aux batailles d’influence dans les couloirs. Il est certes assez difficile de basculer de la troisième République à la démocratie directe sans froisser quelques ego. Néanmoins, en transposant dans le foot des questions ordinairement réservées au champ politique (transparence, intérêt public, etc.), Éric Thomas a réussi en tout cas à sortir de l’anonymat, quitte en retour à se voir reprocher des défauts spécifiques aux chefs de partis (populisme, syndrome du « yaka » , etc..). Toutefois, après l’enterrement de première classe de l’affaire des quotas, nul doute que les revendications du foot amateur, dont il se réclame, retourneront vite à leur rôle de virgule dans les procès verbaux de la nouvelle direction. Pendant ce temps les effectifs baissent et les féminines remportent des titres…

Ce n’est pas fatiguant d’être le seul à mener une campagne politique quand les deux autres candidats s’écharpent sur les contrats de pub de la FFF ?

Je ne parlerai pas d’une campagne politique mais d’une campagne pour le football. Par contre, nous sommes bien les seuls à défendre des valeurs, sans présenter en outre un bilan catastrophique, celui de l’actuel Président et de son opposant, son vice-président. Et nous sommes les seuls à faire des propositions concrètes et réalistes, à dire combien cela coûte et comment on finance. On est les seuls à porter un vrai projet pour le foot amateur, alors que nous avons en face de nous deux concurrents qui s’avèrent d’abord les défenseurs du foot professionnel. Nous sommes aussi les seuls à compter sur notre liste deux femmes. Ce qui me différencie en outre de deux autres candidats ? Déjà je joue encore au foot. Je suis sur les terrains. Je discute avec les arbitres, les éducateurs, qui m’encouragent tous à continuer, à aller plus loin. Et à faire prendre en compte nos idées, et pas seulement dans le débat, mais aussi dans les actes de la prochaine présidence, quelle que soit la personne choisie. Il faut impérativement que cette élection serve à quelque chose. Rien ne serait pire que de se dire qu’on a voté le 18 juin et qu’il ne s’est rien passé depuis.

C’est dur d’y croire non ? Avec cette campagne, l’opinion a surtout réalisé que la FFF en tant qu’institution se préoccupait assez peu du foot amateur et que son cœur de métier demeurait l’équipe de France.

Le foot amateur a toujours été la variable d’ajustement du football français. Je résume habituellement cette réalité avec une formule assez simple : la Fédération Française de Foot a confisqué le pouvoir et le football professionnel a confisqué la FFF. Nous voulons juste redonner de la légitimité aux dirigeants de ligues et de districts, qu’ils redeviennent de nouveau de vrais ambassadeurs de proximité du foot, de vrais ambassadeurs des clubs. Ces derniers sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes, ils sont asphyxiés, notamment économiquement. Ils n’ont plus d’appui pour porter des projets. Il faudrait aussi partager un peu plus les bonnes idées qui fleurissent partout dans le pays. Dans le détail, par exemple, je trouve que le foot U13 à 8 fonctionne très bien au sein de notre ligue, et ailleurs ? Le football français doit s’unir avec un véritable chef d’orchestre. Ce sont normalement la vocation et le rôle de la Fédération. Notamment en redistribuant l’argent en faveur des ligues et des districts. Il n’y a jamais eu autant de moyens financiers tout en haut, il faut le redistribuer tout en bas, de manière solidaire.

Justement qu’est-ce que vous répondez quand on vous accuse de démagogie, en particulier sur les primes des joueurs de l’équipe de France qui devraient, selon vous, revenir aux amateurs ?

La démagogie, c’est l’argument de ceux qui n’ont pas d’arguments. Il s’agit juste d’engager une négociation avec les internationaux et progressivement les amener à céder leurs primes. Progressivement ! A la limite, on comprend que pour les jeunes, ce soit éventuellement intéressants de toucher ces primes. Mais pour un vieux briscard comme Ribéry, il n’est même pas question de l’équivalent de quinze jours de salaire ! On doit évidemment impliquer Laurent Blanc et François Blacquart dans ce processus. Seulement nous avons la volonté de faire changer les choses et de changer notre sport. Ceux qui le gouvernent actuellement n’ont pas cette envie. Ils l’on démontré. Ces primes, les joueurs n’en ont pas besoin. Jouer pour l’équipe de France doit se résumer à l’honneur et la fierté du maillot. Et puis c’est leur intérêt. Les Bleus ont besoin de redorer leur image après la Coupe du Monde. Ils viennent tous d’un club amateur. Beaucoup s’en souviennent, et certains commencent déjà à se résoudre à rétrocéder leur prime à leur premier club, alors que d’autres l’ont oublié apparemment. Il faut redonner le sens de la solidarité au foot français.

Propos recueillis par Nicolas Kssis Martov

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