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L’ange Gabriel

Par Mathieu Faure
L’ange Gabriel

Premier buteur face à l’OM, le Brésilien de vingt ans joue des bouts de match, mais facture déjà quatre buts en Ligue 1, dont trois coups francs directs. Dire qu’en août, il était à un pas de Nantes...

Une carrière se joue à rien. Pour Gabriel Boschilia, elle s’est, peut-être, jouée à une lucarne. Fin août, Monaco joue à Nantes entre les deux matchs de Villarreal, et dans le 44, Leonardo Jardim envoie son équipe de coiffeurs pour ne pas se polluer le match retour face aux Espagnols. Là, Gabriel Boschilia commence le match avec Tisserand, Diallo, N’Doram, Traoré et Jean. En première période, les Monégaques obtiennent un coup franc que le gaucher brésilien va envoyer dans la lucarne de Riou. C’est le seul but du match. Un caramel qui change beaucoup de choses, car avant la rencontre, Boschilia devait prendre la route de Nantes pour un prêt. Le but a tout changé. Surtout dans l’esprit de Leonardo Jardim qui a souhaité conserver le garçon et parier sur lui. Samedi, le gaucher lui a rendu encore un beau service en ouvrant le score face à l’OM d’un nouveau coup franc dans les ficelles. Le week-end d’avant, c’est la cage de Lorient qui était la cible. Trois buts sur coup franc direct, personne n’a fait mieux en Europe cette saison. Pas mal pour un mec qui affiche seulement 280 minutes de jeu en Ligue 1. Mieux, l’homme n’est qu’à deux friandises du record sur une saison française. Il est à cinq et appartient à un trio de Brésiliens plutôt adroits : Juninho, Nenê, Wendel.

« J’ai fait le pari de le garder avec nous. » Leonardo Jardim

Finalement, Leonardo Jardim est plutôt content de son pari estival si on se fie à ses commentaires d’après-match sur son joueur : « C’est déjà son quatrième but, il progresse. L’an dernier, il a découvert l’Europe, cette année, j’ai fait le pari de le garder avec nous, c’est une bonne solution pour faire souffler Lemar ou Bernardo Silva. Il est important pour deux choses : il est gaucher et comme on manquait aussi d’un latéral gauche, c’était important de ne pas commencer le match avec deux droitiers sur le couloir gauche. Et oui, il a – comme Lemar – la faculté à débloquer les situations sur phases arrêtées. » Difficile d’imaginer un tel câlin médiatique quand on se penche sur la saison 2015-2016 du jeune gaucher. Dans la pléiade de jeunes joueurs achetés par le club de la Principauté, on l’avait presque oublié. Noyé entre Bahlouli et Rony Lopes, Gabriel Boschilia semblait être un meneur de jeu à fort potentiel comme le club de la Principauté en compte beaucoup. Beaucoup trop, même. Jusqu’ici, ses passages sous le maillot monégasque n’avaient pas fait vibrer grand monde, et son prêt de six mois au Standard Liège (janvier-juin) était passé inaperçu. Petit format (1,72m), regard malicieux, Boschilia comprend le français, un peu, mais s’exprime en portugais. « J’ai passé six mois à Monaco, l’an dernier, sans avoir d’opportunité. Aujourd’hui, je suis plus mature, j’ai digéré le changement de vie, de continent, de pays, de langue, lâchait-il après son but nantais. Ce but, c’est la récompense de mon travail. Quand vous êtes un jeune joueur, un transfert est vite dépaysant, mais j’ai ma famille avec moi pour m’accompagner. » Depuis, l’homme s’est essayé à la coupe de cheveux blond platine avant de revenir à une couleur plus sobre. Il se cherche et semble avoir trouvé son utilité à l’ASM. Le remplaçant direct de Lemar, c’est lui. Son successeur ? Peut-être.

Trois coups francs marqués… sur quatre tentés

Les coups francs, c’est sans doute sa signature. Le signe d’un garçon qui ose. Même s’il est encore jeune, Boschilia a souvent pris ses responsabilités sur un terrain de football. En 2013, lors du Mondial U17 disputé aux Émirats arabes unis, Boschilia plante six buts en quatre matchs avant que le Brésil ne chute en quarts de finale face au Mexique à l’issue d’une mémorable séance de tirs au but (10 à 11). Ce jour-là, le milieu de terrain de Monaco est absent… CQFD. Deux ans plus tard, il s’invite en finale de l’édition du Mondial U20 en Nouvelle-Zélande et tape dans l’œil des recruteurs monégasques qui n’hésitent pas à coucher neuf millions sur la table pour le milieu de São Paulo qui a déjà un joli CV avec son club (quarante-quatre matchs et cinq buts pour un môme de dix-huit ans). Lors du Mondial U20, il compose déjà avec la pression que lui impose le maillot de l’équipe nationale. « Nous essayons de redorer l’image du football brésilien. Après ce qui s’est passé pendant la Coupe du monde 2014, le respect pour les joueurs du Brésil n’est plus vraiment le même. Nous voulons montrer au monde entier que nous sommes toujours capables de gagner. Nous avons eu des joueurs comme Pelé, Ronaldo et Ronaldinho. Aujourd’hui, la nouvelle génération est arrivée » , déclarait-il dans un entretien accordé au site de la FIFA juste avant la finale, perdue, contre la Serbie. Apeuré Boschilia ? Jamais. Contre l’OM, le garçon a marqué son troisième coup franc direct. Sur quatre tentatives.

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