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Lafont, la forme ?

Par Andrea Chazy
Lafont, la forme ?

Arrivé en Toscane cet été pour devenir un homme, Alban Lafont poursuit sans remous son apprentissage de la vie à Florence. Titulaire indiscutable de la formation de Stefano Pioli, l’ancien Toulousain espère franchir un vrai cap pour que ses rêves deviennent réalité.

Le 25 novembre dernier à Bologne, il était certainement difficile pour Alban Lafont de choisir quoi retenir du déplacement de sa Viola en Émilie-Romagne. Un cinquième match nul d’affilée sur le plan collectif, le second chez un mal classé de Serie A après Frosinone, ou son premier clean-sheet à l’extérieur de son aventure italienne ? Son choix a sûrement vite été fait. Notamment car c’est ce genre de matchs, où il n’y a souvent qu’un ou deux ballons chauds à sortir, que Lafont apprend à connaître depuis son arrivée à la Fiorentina. Un cas de figure que le portier de 19 ans ne connaissait pas ou presque à Toulouse, où il était sans cesse mitraillé par les attaquants adverses. Au Renato Dall’Ara, face à la formation de Filippo Inzaghi, Lafont n’a d’ailleurs eu à s’employer qu’une seule fois : sur une tête à bout portant de Riccardo Orsolini, prêté par la Juve, qu’il a sortie avec maestria pour préserver sa cage inviolée. Le signe d’un (jeune) homme qui commence petit à petit à prendre la mesure du challenge à relever.

L’école de la vie

Dans les colonnes du quotidien Tuttosport mi-octobre, Alban le reconnaissait volontiers : « La Serie A est dure : chaque adversaire, même le moins fort, vous presse continuellement et est très organisé. J’ai compris qu’ici, il faut toujours être concentré au maximum. » Comme une prise de conscience pour lui qui, après être arrivé de France cet été pour « voir autre chose » et qui a coûté près de 8,5 millions d’euros à la Fiorentina, doit désormais aussi justifier son recrutement dans un pays où l’école des gardiens possède une dimension sacrée : « Lafont ? Dans ma façon de voir le foot, nos gardiens doivent être italiens, car ils ont une façon bien propre de jouer et je ne comprends pas que l’on aille investir à l’étranger où il y a une école différente. Il doit encore s’adapter au foot italien » , clame Marco Roccati, ancien portier de Bologne sur RadioBlu.

Un scepticisme entretenu, aussi, par quelques performances où le jeune gardien français a affiché quelques manques. Notamment face à l’AS Roma, où, auteur d’une sortie manquée, il offre le but de l’égalisation à Alessandro Florenzi à quelques minutes du terme. L’apprentissage, selon Sébastien Frey, à qui Lafont est de plus en plus comparé pour ses arrêts décisifs : « De temps en temps, nous nous appelons. Il a un potentiel important. Pour un gardien étranger, il est toujours difficile de s’adapter au championnat italien. Il y a beaucoup de pression et des polémiques parfois de trop. Mais maintenant, c’est à lui de mettre ses qualités en avant pour montrer ce qu’il vaut. » Pas un problème pour Alban.

Les Bleus dans les yeux

Car si le gamin passé par le Pôle Espoirs de Castelmaurou n’est pas encore au top, ralenti aussi par une blessure à la cuisse début septembre, ses sorties sont de plus en plus complètes et rassurantes. Et les stats parlent pour lui. Dernier rempart de la deuxième meilleure défense de Serie A avec dix buts encaissés (seulement huit le concernant, en onze matchs disputés), Lafont est aussi le gardien avec le troisième plus haut taux de parades réussies du championnat (75%) selon Dazn.

De quoi commencer à susciter de l’admiration chez certains anciens du club, à commencer par Paolo Conti pour Timgate : « Si je devais le juger aujourd’hui seulement sur son âge, il est extraordinaire. Il a de la qualité, même s’il lui manque encore quelque chose pour devenir « un top ». Il a 19 ans, et tout le temps pour devenir encore plus fort. » Devenir plus fort, c’est aussi pour cela que Lafont est sorti de sa zone de confort et s’est envolé à l’étranger. Tout simplement car c’est aussi comme cela que l’on grandit : « Je suis très content d’être à la Fiorentina, et je suis convaincu qu’ici, je ne peux que progresser. Et arriver le plus loin possible, pourquoi pas en équipe de France, ce qui est l’un de mes rêves » , disait-il encore il y a un mois. Ce samedi soir à l’Artemio Franchi, c’est la Juventus et Cristiano Ronaldo « dont il rêve de stopper un penalty » qu’il aura face à lui. Mais c’est aussi pour ce genre de défi que Lafont a laissé la France et Toulouse derrière lui.

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